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Joseph ROCHE, soldat au 99ème Régiment d’Infanterie

Joseph est né le 9 avril 1887 à Chalmazel, au lieu-dit l’Olme. 

Son père Jean-Baptiste ROCHE et sa mère Philomène née GOUTTE sont agriculteurs dans la ferme du père de Philomène, Joseph GOUTTE.

Ils auront 5 enfants dont les 4 garçons Joseph (1887), Henri (1890), Marius (1892) et Jean (1894) seront tous mobilisé pendant la guerre de 14-18 et une fille Marie (1888).

Au décès de leur père le 8 juin 1898, c’est leur grand-père maternel  Joseph GOUTTE qui est nommé tuteur des enfants. Leur mère décède le 3 août 1908.

Matricule 1233 de la classe 1907, Joseph fait son service militaire au 160ème Régiment d’infanterie (RI) du 9 octobre 1908 au 25 septembre 1910. Le dépôt du régiment est à Toul, dans les casernes de Bautzen-Thouvenot (les baraquements d’Écouvres).

 

 

De retour du service, Joseph épouse Célestine, Marie CARTON.

Il fait une période au 99ème RI de Vienne, du 19 avril au 5 mai 1911.  

Le 99ème a 2 bataillons à Lyon au fort Lamothe et un à Vienne (Isère).  

 

1914

Le 4 août, Joseph est mobilisé et rejoint son régiment d’affectation, le 99ème RI. Il part pour le front le 1er septembre.

Le 99ème RI fait partie de la 55ème brigade (avec le 22ème) de la 28ème Division d’Infanterie (DI). la Division est rattaché au 14ème Corps d’Armée (CA) qui vient de passer dans la IIème Armée.      

Le 99ème RI est caserné à Lyon, caserne Lamothe pour les 1er, 3ème et 4ème bataillons. Le 2ème bataillon est à Vienne.

 

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Le fort Lamothe    ©lelyondesgones.com

Rassemblé avec sa division à Golbey (Vosges), le 99ème occupe dès le 15 août le col d’Urbeis. Il participe au combat qui délivre Sainte-Marie-aux-Mines puis Sainte Croix-aux-Mines.

 

Les combats 99ème début août.jpg
©  source AFGG

Le 19 août, le régiment est engagé dans l’attaque en direction de Schirmeck.

Le 22 août, chargé de défendre Rothau, le 1er bataillon subit une attaque particulièrement violente au cours de laquelle  3 officiers, 6 sous-officiers et 184 soldats seront mis hors combat.

 

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Attaque sur Rothau – Ⓒ AFGG

Le 99ème RI est alors positionné en Picardie depuis le 18 septembre, vers Clermont- sur-Oise.

Le 25, le régiment part pour Proyart et Méricourt (Somme)

Il est engagé dans les combats d’Herleville et de Frise.

 

1915

À partir du 18 avril, le 99ème RI tient un secteur vers Carnoy et Maricourt.

 

En vue de l’attaque qui est programmée pour septembre en Champagne, le régiment quitte le secteur de Maricourt pour la Croix en-Champagne. Il va participer aux travaux préparatoires à l’attaque à la cote 193 (creusement de parallèles de départ).

L’attaque n’ayant pas débouchée, le régiment est relevé et vient au repos en Haute-Saône vers Champagney autour du 15 octobre.

 

1916

Le 19 avril, le régiment est embarqué pour Verdun.

À partir du 22 avril, il combat dans le secteur sud du fort de Douaumont (ravin des vignes, tranchée de la couleuvre, Helly…). Il tient dans des conditions difficiles (avec des pertes sensibles) jusqu’au 14 mai où il est relevé et part vers Culey (50km au sud de Verdun).

 

 
© Michelin - 1919


Le ravin du Helly – source: archives de la Marne

Là, il est mis au repos, complété et surtout réorganisé. Chaque bataillon est à 3 compagnies et une compagnie de mitrailleuses. Les compagnies supprimées forment le bataillon de dépôt qui vient d’être créé.

Le 28 juillet, le régiment revient à Verdun et prend un secteur vers l’ouvrage de La Laufée, jusqu’au 8 août où il vient au repos au camp de La Chiffour.

 


© AFGG 


L’ouvrage de la Laufée – source: archives de la Marne 

Les bataillons alternent: garde au front (tranchée d’Eix et Mardi-Gras) et repos  jusqu’au 29 décembre. Le régiment est embarqué pour Rosières-Mauvages (Meuse) au repos.

 

1917

Le 16 janvier, le régiment vient à Rantigny dans l’Oise. Fin janvier, il prend un secteur vers Marquivillers (Somme).

En mars, il vient à Ham et le 24 enlève le village Contescourt malgré des pertes sensibles.

Le 7 mai, le régiment est mis à la disposition du 11ème CA dans la VIème Armée.

Il vient sur le Chemin des Dames et prend le secteur de la Bovelle  (au N.E. de Cerny-en-Laonnois).

 

 Il garde le secteur jusqu’au 26 juin .

En octobre, le régiment est engagé dans la la bataille du fort de Malmaison qui permet de venir sur l’Ailette.

 


Attaque du fort de Malmaison en octobre


Dans le bois de Pinon

Le 2 novembre, Joseph est cité à l’ordre de son régiment:

“Au front depuis le début, a participé à toutes les opérations du Régiment. Courageux et dévoué, a rendu de grands services comme agent de liaison en particulier le 15 octobre 1917”

La citation s’accompagne de la Croix de guerre avec une étoile de bronze.

 

Après un mois de repos vers Compiègne, le régiment est déplacé vers saint-Quentin puis vers l’Alsace.

 

1918

Le 18 janvier, il est à Fulleren (Haut-Rhin).

Il y reste jusqu’au 12 avril où il est embarqué pour Bergues (Nord).

Les Allemands viennent de lancer une violente attaque sur le front en vue de prendre Calais.

Il se bat au Mont Kemmel jusqu’au 26 avril où compte tenu des pertes, il est relevé et envoyé se recomposer à l’arrière à Coolus (Marne).

 


Le Mont Kemmel

L’ennemi ayant repris l’initiative sur le front, le régiment part l’arrêter avec la 28ème DI dans la Montagne de Reims.

Les combats font rage jusqu’au 9 juin où le régiment part pour la forêt de Parroy au repos.

Le 22 juin, Joseph est cité à l’ordre de la brigade et accroche une 2ème étoile au ruban de sa Croix de guerre.

“Agent de liaison remarquable de courage et de sang-froid, s’est distingué pendant les opérations des 31 mai et 9 juin allant transmettre des ordres du Commandant de compagnie en 1ère ligne malgré la violence du bombardement”.

Le 26 septembre, l’offensive allemande est stoppée et les troupes françaises reprennent l’initiative.

Le 99ème y participe activement, d’abord en Champagne à partir du 26 septembre, puis le 20 octobre dans le secteur de Gomont (Ardennes)

Début novembre, il est ramené dans la Marne où il se trouve quand l’Armistice est sonné.

Il entre dans Metz le 14 décembre.

 


Les troupes françaises défilent dans Metz libéré

 

1919

Le 4 mars, Joseph est démobilisé et rentre à Chalmazel où il reprend la ferme de l’Olme.

Veuf de Célestine, Maria CARTON (décédée le 18 janvier 1920), il épouse en secondes noces le 8 février 1921 à Chalmazel, Philomène, Célestine dite Clothilde VIALLE.

Le 15 juin 1926, il reçoit sa carte d’Ancien Combattant et peut porter la médaille afférente.

 

Joseph meurt à Chalmazel le 1er mai 1945.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de la Loire

Mairie de Chalmazel

Archives familiales d’Isabelle ANTOINE, sa petite-nièce que je remercie chaleureusement. 

SGA, Mémoire des hommes

  • JMO du 99ème RI   26N 673/1à6
  • AFGG

neuf-neuf.pagesperso-orange.bataille du Mont Kemmel