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Jean-Marie TRUCHET marsouin au 5ème RIC

Jean-Marie est né le 7 octobre 1887 à Saint-Pancrace (Savoie) au lieu-dit Les FontainesIl est le fils de François TRUCHET et Reine née TRUCHET. Son père est cultivateur et sa mère matelassière. Il a à peine 5 ans quand son père décède. 

Matricule 1030 de la classe 1907 du centre recruteur de Grenoble, Jean-Marie s’engage pour 5 ans dans la Coloniale le 17 février 1908. Le 19 février, il arrive au quartier Le Mourillon du 4ème Régiment d’Infanterie Coloniale (RIC) à Toulon.

 


Le quartier Mourillon à Toulon – © coll. Jacques Lahitte

Le 15 décembre 1909, il part au Tonkin où, avec le 9ème RIC, il participe au maintien de l’ordre.

 


un marsouin vers 1900 – DR

 


La caserne du 9ème RIC à Hanoï – © coll. philippe.millour

 


Marsouins en tenue de campagne - Tonkin vers 1900 – DR

Rapatriable en mai 1912, Jean-Marie passe le 30 mai au 22ème RIC. 

Rapatrié en France le 8 juillet 1912, il est renvoyé dans ses foyers.

Le 22ème RIC occupe alors la caserne Vassoigne à Hyères.


Médaille Coloniale du Tonkin

 

1914

Le 18 juillet 1914, Jean-Marie se marie à Grenoble, avec Jeanne, Marie, Joséphine TRUCHET.

Le 4 août, à la déclaration de la guerre, il est mobilisé au 5ème RIC. L'unité a son dépôt à Lyon au fort Saint-Jean et à la caserne de Serin.

Jean-Marie est affecté à la 10ème compagnie du 3ème bataillon.

Le 5ème RIC appartient avec le 6ème RIC à la 2ème brigade coloniale de la 76ème Division d’Infanterie.

Le 6 août, le régiment est embarqué pour la Lorraine

Le 18 août, alors qu’il garde le secteur de Walsheid-Saint Léon, sur les pentes des Vosges vers Saint Quirin, le régiment subit une violente attaque et devant la supériorité en nombre, il doit céder. Les pertes en hommes sont plus de 550.

Le recul continue jusqu’à Baccarat, malgré une tentative de blocage de l’avancée allemande à Merviller.

La retraite se poursuit jusqu’à la ligne Ménil-Anglemont au sud de Baccarat. C’est le 3ème bataillon qui tient Ménil. Sous la pression, il recule jusqu’à Rambervillers.

Finalement le régiment vient sur Saint Benoit-La Chipotte le 26 août où il tient la ligne Larifontaine-Saint Benoît.

 


source: Géoportail  

 Jusqu’au 25 septembre, il reste dans le secteur qu’il met en situation de défense après le retrait des Allemands .

Le 25 septembre, le régiment quitte la Lorraine et vient à Toul. Le 26, il occupe le secteur Loupmont-Apremont (dans les Hauts-de-Meuse).

Malgré de nombreuses pertes, il tiendra jusqu’au 31 décembre.

 

1915

Le 2 janvier, le régiment est embarqué pour l’Argonne où il se bat dès son arrivée. dans les bois de la Gruerie à La Fontaine-aux-Charmes. Plus de 300 hommes sont hors combat.

 

Le 19 janvier, il vient sur le plateau de Bolante. C’est une guerre de mines.

Le 16 février, une attaque violente est difficilement repoussée au ravin de Courtes-Chausses. Près de 400 hommes sont hors combat.

Le régiment tiendra le secteur jusqu’au 24 juin au prix de près de 870 hommes hors combat. Pendant son séjour en Argonne, le régiment a perdu 20 officiers et 1398 hommes. Le régiment est relevé.

 


Dans les bois de la Gruerie

En juin, la 2ème brigade coloniale passe à la 15ème Division d’Infanterie Coloniale.*

*lire sur ce blog, le parcours du lieutenant Joseph SAILLANT du 6ème RIC.

Le 7 juillet, il revient se positionner à la Houyette.

 

 

 

Le 14 juillet, une attaque est lancée qui laisse plus 500 hommes sur le terrain.

Le régiment quitte définitivement l’Argonne, le 16 août pour la Champagne.

Le 22 août, il est positionné sur la route Suippes-Perthes-les-Hurlus.

 

Le régiment va se battre dans le secteur jusqu’au 30 septembre. Il a perdu plus de 1300 hommes pendant les combats, sans résultats notoires.

 


En Champagne 

Le 2 octobre, Jean-Marie est caporal.

Transporté dans l’Oise à Chevrières, puis en novembre à Monchy-Humières, il est mis au repos. 

 

1916

Il change plusieurs fois de cantonnements.

Du 21 février au 30 juillet, le 5ème RIC tient le secteur de Canny-sur-Matz (Oise), alternant tranchées et repos.

Le 16 août, il est transporté au camp de Marly (près de Chuignolles dans la Somme)

Alors que la bataille de la Somme est déclenchée depuis le 1er juillet (pour alléger la pression sur Verdun), le 5ème RIC n’est engagé que le 22 août vers Barleux.

 


source: Historique du 5ème RIC

C’est le 4 septembre, qu’est lancée l’attaque sur Barleux. Positionné le long de la route Berny-Barleux, le 3ème bataillon monte en ligne dans la nuit du 4 au 5. Après avoir réorganisé les positions, le bataillon lance l’assaut dans la matinée du 5.

 


Une tranchée dans la Somme en 1916 – © Archives de la Somme

C’est au cours de ces combats, que Jean-Marie est blessé aux 2 fesses par éclat d’obus

Pris en charge par le poste de secours régimentaire d’Assevillers, il est évacué sur l’ambulance à Lespinoy (près de Moreuil), puis il est transféré le 7 septembre à l’Hôpital Complémentaire* n°44 à Bagnoles-de-l’Orne jusqu’au 10 octobre.

* le Grand Hôtel a été réquisitionné et devient l’HC n°44

 

Le 12 octobre, il est hospitalisé à l’Hôpital de l’Hôtel-Dieu à Lyon.

 


source:  archives municipales de Lyon



1917

Le 22 février, Jean-Marie est envoyé en convalescence à l’Hôpital n°38, qui a été installé dans les anciens locaux de l’Exposition Universelle de Lyon*.

*L’Exposition Universelle s’est tenue en 1914 dans des bâtiments construits par Tony GARNIER. Outre un hôpital, les locaux abritent une usine d’armement. Ces locaux portent aujourd’hui le nom de “La Halle Tony Garnier”. 

Jean-Marie en ressort le 28 du même mois.

Le 17 septembre, il est affecté au 73ème Bataillon de Tirailleurs Sénégalais (BTS)* dont le dépôt est Fréjus. 

* Le 73ème BTS* est un bataillon de dépôt qui reçoit les troupes “indigènes”, mises au repos pendant les mois d’hiver, mais aussi de centre d’instruction  et d’entraînement entre leur arrivée en France et leur départ pour le front. Il reçoit également de nombreux malades et blessés d’où l’installation d’hôpitaux dans ces camps. Il est aussi appelé Bataillon de Dépôt des Indigènes des Camps de Fréjus.

 


un camp à Fréjus   © coll. MD Germain-Cirmin

 

1918

Le 27 septembre, Jean-Marie est classé “service auxiliaire” par la commission de réforme de Saint-Raphaël pour “varices flexueuses face postérieure”

 

1919

Il est démobilisé le 23 mars.

 


Jean-Marie   © Gilles KANNEWORFF

 

Jean-Marie décède le 28 juin 1967 à Voiron.

 


Sources bibliographiques et iconographiques 

Archives départementales de la Savoie

Archives départementales de l’Isère

SGA, Mémoire des Hommes

  • JMO du 5ème RIC   26N 864/1-2-3

BnF, Gallica

  • Historique du 5ème RIC   Lieutenant BOURDET Lib CHAPELOT Paris 1920

IGN, Géoportail 1950

Histoire des Troupes de Marine   Lavauzelle 2002

Archives des Alpes-Maritimes  Laurent MIRIBEL mémoire de maîtrise