Accéder au contenu principal

François CÖTE, aumônier de la 18ème DI


© fonds Pierre Alligier

 

François, Antoine est né le le 15 décembre 1873 à Chazelles-sur Lyon (Loire). Il est le fils de Pierre CÖTE et Louise née ÉCUYER.

Matricule 939 de la classe 1893 du centre de Montbrison, il effectue son service militaire au 16ème Régiment d’Infanterie du 13 septembre 1894 au 24 septembre 1895 — le 2ème bataillon est à Montbrison, les 2 autres bataillons à Clermont-Ferrand. 

 


La caserne d’Estaing du 16ème RI à Clermont-Ferrand

 


La caserne de Vaux du 16ème RI à Montbrison

Il est ordonné prêtre le 27 mai 1899 et devient vicaire de la paroisse Saint-Polycarpe à Lyon.

Il suit une période à la 13ème Section d'Infirmiers Militaires (SIM) du 6 août au 2 septembre 1900. La 13ème SIM a son dépôt à Vichy (Allier).

il est dispensé de la 2ème période pour des raisons médicales. Jusqu’à la déclaration de la guerre, il est vicaire de diverses paroisses ou aumônier d’institutions religieuses.

 

 1914

Il est classé service auxiliaire mais reste dans sa paroisse.

 

1915

Tout en restant service auxiliaire, il rejoint la 13ème SIM le 25 octobre 1915 et est affecté comme aumônier volontaire.

La loi de 1880 prévoit d’attacher des ministres du culte aux diverses unités de l’Armée. Ce sera “l’Aumônerie Militaire”. Elle ne sera pas remise en cause par la loi de 1905, instituant la séparation de l’Église et de l’État.

Mais lors de la mobilisation générale d’août 14, le nombre d’aumôniers titulaires (autour de 500 en 1914) s’avérera très insuffisant. Avec l’accord du Ministère de la Guerre, des prêtres vont se porter volontaires comme ministres du culte auprès des troupes. 

Les aumôniers, quand ils ne servent pas comme brancardiers, sont chargés d’accompagner, de réconforter et d’apporter un soutien moral et spirituel aux soldats, quelque soit leur grade.

 


François dans une tranchée – © fonds Pierre Alligier

 

1916

Administrativement rattaché à la 6ème SIM (de la 6ème Région Militaire de Châlon-sur-Marne) le 23 octobre, il passe au Groupe des Brancardiers Divisionnaires de la 40ème Division d’Infanterie ( le GBD 40).

Le 1er novembre, François est aumônier au 150ème RI, qui combat dans la Somme.

 


François devant un poste de secours – © fonds Pierre Alligier

Alors qu’il est au camp de Saffais (Meurthe-et-Moselle), le 150ème RI est envoyé le 10 septembre au camp de Crèvecoeur (Oise) pour se préparer à l’attaque sur Sailly-Saillisel dans la Somme. Il monte en ligne le 28 septembre. Il combat pendant 6 semaines pour parvenir à prendre le secteur. Il est relevé le 12 novembre.

Le 150ème RI appartient pour cette phase des combats au 32ème Corps d’Armée (VIème Armée) 

 


source : Géoportail

Pendant les combats pour Sailly-Saillisel, le GBD 40 est à Combles et à Maurepas.

 

1917

Le 10 janvier, il est affecté à la 6ème SIM ( 9ème Région Militaire de Tours) et il passe au GBD de la 18ème DI.
La 18ème DI appartient au 9ème CA (Xème Armée)

François est aumônier au 66ème RI.

Le 66ème est placé en réserve, le 10 avril dans la bataille dite du “Chemin des Dames”. 

Le 1er mai, il est engagé dans la bataille vers Craonne, puis le 5 juillet est déplacé vers le plateau des Casemates.


Le 66ème à Craonne

 


François dans un poste de tir d’un canon 75mm – © fonds Pierre Alligier

Le 1er août, François est cité à l’ordre de la Division:

Depuis son arrivée à la division, a fait preuve de zèle, de dévouement et de courage dans l’accomplissement de son ministère. L’aumônier du 33ème d’Artillerie* ayant été tué dès notre arrivée en secteur, a assuré le service religieux de ce régiment sous des bombardements violents, surtout dans les journées du 19 au 26 juillet.

*Henri BONNEMAYRE, aumônier du 33ème RAC tué le 8 juillet à Craonne.

La citation s’accompagne d’une Croix de guerre avec une étoile d’argent.


François officiant devant une fosse commune – © fonds Pierre Alligier

Retiré du front le 27 juillet, le 66ème RI vient le 8 septembre instruire des unités américaines avec lesquelles il tient un secteur vers Bezange-la-Grande (Meurthe-et-Moselle) jusqu’au 1er janvier 18.

 

1918

De janvier à mars, le régiment, après un repos au camp de Saffais, vient dans la région d'Emberménil (Meurthe-et-Moselle), pour des travaux.

Le 1er avril, le Régiment est embarqué et deux jours après, il est dans la Somme. Le 18 avril, le Régiment a pour mission d'enlever le plateau à l'est de Rouvrel et de pousser jusqu’à Moreuil. Le secteur ne sera pas pris, les pertes sont lourdes, plus de 600 hommes hors combat. Le Régiment occupe le secteur jusqu'aux derniers jours de mai. Relevé, le 66ème vient cantonner dans la région de Gournay-sur-Aronde (Oise).

 


François devant la tombe de Charles VENET * – © fonds Pierre Alligier

*François, Charles VENET habitait Chazelles-sur-Lyon. Il appartenait au 261ème RI qui combattait avec le 66ème lors de l’attaque sur Moreuil. Il est provisoirement inhumé au cimetière de Cottenchy.

Le 14 juillet, le 66ème débarque dans la région de Montmirail (Marne) pour contrer l'attaque allemande qui a atteint la Marne. Le régiment, qui fait partie de la contre-offensive exécutée le 16 juillet, va reprendre Dormans.

Pendant la période du 16 juillet au 2 août, le Régiment a perdu 594 officiers et hommes de troupe.

Au sortir de la Marne, après quelques jours de repos dans la région de Lisle-en- Barrois, le 20 août, le 66ème prend le secteur de Vaux - Douaumont, puis celui de Bras - Vacherauville, près de Verdun.

Après quarante-cinq jours dans le secteur, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer pour s'emparer des Hauts-de-Meuse. Le 8 octobre, le 66ème occupe le village d'Haumont et la ferme d'Ormont.

Quand l'armistice est signé, le 11 novembre, le 66ème est à Velle-sur-Moselle. Le 21, c'est  l'entrée dans Sarreguemines. Le régiment séjourne dans la région jusqu'au 4 décembre. 

Le 23 décembre, François est à nouveau cité à l’ordre de la 18ème DI.

Aumônier volontaire de la 18ème DI, depuis plus de deux ans, s’est, avec modestie et simplicité, acquis l’estime et la reconnaissance de tous. Partout où la division était engagée, on le voyait de jour et de nuit parcourant les lignes, visitant les postes et contribuant par sa bravoure calme et sa bonne humeur inlassable et son moral élevé, à soutenir et à maintenir ferme celui des combattants. Enfin, par son esprit large et sa collaboration constante, intime  et fraternelle, avec l’aumônier protestant de la division a été un symbole vivant et précieux d’union sacrée.

Une 2ème étoile d’argent est épinglée sur le ruban de sa Croix de guerre.

 


François à la fin de la guerre   © fonds Pierre Alligier

 

1919

Du 20 décembre au 17 février, la Division  occupe la région de Sarrebruck.

Alors que le régiment embarque le 19 février pour occuper la rive droite du Rhin, François est démobilisé.

Il devient aumônier de l’Hôpital de la Charité jusqu’à sa démolition en 1934.

François devient alors aumônier de l’hôpital Saint Jean de Dieu à Lyon.

Il se retire en 1947 dans la Maison de retraite des Prêtres à Vernaison (Rhône)

François décède le 18 mai 1951 à l’Hôpital Édouard Herriot de Lyon (3ème arr) et repose dans le caveau familial de Chazelles-sur-Lyon.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de la Loire

Archives municipales de Lyon

Archives diocésaines de Lyon,  avec tous mes remerciements à Charlotte DEBELLE-DUPLAN, archiviste, pour sa disponibilité

Bnf, Gallica

  • Historique du 150ème RI – anonyme
  • Historique du 66ème RI – imp. Mame Tours 

14-18 Le magazine de la grande guerre – n°84 La Grande Guerre des aumôniers fév-mars-avril 2019

Le Livre d’or du clergé et des Congrégations (1914-1922) Bonne Presse Paris 1925

Archives personnelles de Pierre ALLIGIER