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Adrien BOUSSEAU, soldat au 206ème RI

Cimetière de Saint Médard d’Aunis (Charente-Maritime), deux tombes “jumelles” . 

Deux beaux-frères Adrien BOUSSEAU et Armand TETAUD, Morts Pour La France..

Avec tous mes remerciements à Francis TÉTAUD, un de leurs descendants, qui m’a ouvert 

ses archives et qui m’a autorisé à publier ce modeste hommage.


Adrien, Auguste, Alphonse est né le 5 mars 1886 à Laubertière, hameau de Saint Médard d’Aunis (Charente-Maritime). Ses parents Auguste et Marie-Ursule née AUDONNET  sont cultivateurs.Il est le 3ème et dernier enfant du couple.

La caserne Taillebourg du 6ème RI à Saintes   © DR

Matricule 160 de la classe 1906 du centre de La Rochelle, il fait son service au 6ème RI  (caserne Taillebourg à Saintes) du 7 octobre 1907 au 25 septembre 1909.

Il fait 2 périodes d’exercices au 6ème RI :
  • du 25 août au 15 septembre 1911
  • du 25 mai au 10 juin 1914

Le 14 mai 1912, il épouse à Saint Médard d’Aunis, Clémentine ROBIN. Ils auront 2 enfants Jean et Jeanne.

1914 - 1915

A la déclaration de la guerre, il est mobilisé et affecté au 206ème RI (régiment de réserve du 6ème RI)

Le 206ème appartient à la 135ème brigade (avec les 234ème et 323ème RI)  de la 68ème DI  (2ème Groupe de Divisions de Réserve)

Envoyé dès le 10 août dans la région de Nancy, son rôle est essentiellement défensif et organisationnel des secteurs occupés ( Jallaucourt, Oriocourt, …)

Puis, il participe à la défense de Nancy (bataille du Grand Couronné) aux alentours de la forêt de Champenoux, jusqu’au 13 septembre.

À partir de cette date, le 206ème occupe et organise un secteur vers Bezange-la-Grande et Armaucourt. Il ne le quittera que le 14 février 1916.

1916

Le 25 février, alors qu’il est au repos vers Laître/Amance (Meurthe-et-Moselle), le régiment est transporté à Verdun (camp Déramé).

Les convois de troupe vers Verdun

Le 29, il est dans les tranchées à l’est du fort de Moulainville.

La ceinture fortifiée de Verdun©Revue du Génie militaire

Jusqu’au 17 avril, les 2 bataillons alternent aux tranchées. Ils partent alors au repos à la Chiffour (SE de Verdun) et aux péniches de Dieue.

Le 26 avril, le 6ème bataillon remonte en 1ère ligne vers Moulainville-Eix. Il y reste jusqu’au 29 mai où il est envoyé au repos à Tronville-sur-Barrois.

Le 15 mai, Adrien est affecté au petit Etat-Major du 6me bataillon comme agent de liaison-signaleur*.
*A l’aide de panneaux de couleur, ou de fanions, le signaleur règle le tir de l’artillerie, indique à son commandant la position des troupes en 1ère ligne,...

Après être passé à 3 bataillons (un bataillon du 323ème dissous devient le 4ème bataillon du 206ème), le 206ème est envoyé combattre au réduit d’Avocourt le 29 juin.

Il tient ce secteur jusqu’au 9 août. Il est relevé et part au repos à Charmontois- l’Abbé (Haute-Marne)

Le 25 août, le régiment revient sur Verdun, le 6ème bataillon est à la Haie Renard dans le bois de Vaux-Chapitre.Il arrête une attaque allemande sur le fort de Souville. Il est relevé le 5 septembre.


Le 22 novembre, Adrien est cité à l’ordre de la IIème Armée.
“Agent de liaison du Commandant, chargé le 3 septembre 16 de porter un pli au PC du Colonel après avoir essuyé les feux d’une mitrailleuse ennemie. A trouvé le poste évacué, y a reçu un officier et 2 soldats allemands en armes, paraissant égarés. Seul, les a ramenés au PC du Chef de Bataillon où ils ont été faits prisonniers. A fait preuve en cette circonstance de beaucoup de courage et d’une grandeprésence d’esprit”
La citation s’accompagne de la Croix de Guerre avec palme.
 A la fin de l’année, le 6ème bataillon est à Seichamps près de Nancy. (Meurthe-et-Moselle)





1917

Le 206ème RI va prendre la garde d’un certain nombre de secteurs en Lorraine, jusqu’au 23 juin où, après une période d’entraînement et d’instruction au camp du Bois-l’Evêque, il est envoyé sur l’Aisne.

Camp de Bois-l’Evêque

Le 16 juin, Adrien passe à la 6ème Compagnie de Mitrailleuses.

Le régiment cantonne jusqu’au 5 juillet vers Acy-le-Haut et Acy-le-Bas.

Il prend alors le secteur de Cerny-en-Laonnois où il alterne avec des périodes de repos à
Bourg-de-Comin.

Le 206ème sur le Chemin des Dames

Le 2 août, il embarque depuis Vieil-Arcy pour Château-Thierry.

Le 5 décembre, il est à nouveau sur Verdun où il prend un secteur sur Louvemont au nord de Verdun.

Ruines de Louvemont

1918 

Le 27 janvier, il est relevé et vient se reposer vers Bar-le-Duc.

En février, il revient sur le cote 304.

La cote 304

Le 15 avril, Adrien passe à la Compagnie Hors Rang* dans la section des téléphonistes.

*Compagnie qui relève directement du chef de corps et regroupe ce qui touche au fonctionnement administratif, logistique et au commandement du régiment. On y trouve le secrétariat du colonel et de son petit état-major, les les sections s’occupant de l’approvisionnement en matériel, habillement, nourriture, un peloton de pionniers pour les travaux de protection, la section de brancardiers qui est en même temps la musique du régiment. Pour assurer les liaisons vers les supérieurs et les subordonnés,une équipe de téléphonistes y a sa place.

Le régiment reste dans le secteur  jusqu’au 31 mai.


 Le 28 juillet, le 206ème vient se positionner à Oulchy-le-Château.  

Il reçoit l’ordre d’attaquer en direction de Cramoiselle. C’est le 6ème bataillon qui est en ligne. Il est arrêté sur la ligne Beugneux-Cramoiselle-Cramaille par des tirs de mitrailleuses.

Attaque du 30 juillet 

Adrien est tué au cours de cette attaque.

Par décret paru au JO du 11 mai 1919, il est cité à l’ordre de l’Armée.
“A montré le plus bel exemple de dévouement en réparant les lignes téléphoniques malgré les bombardements les plus violents. A toujours entraîné ses camarades dans l’accomplissement de leurs missions. Tombé au cours de l’exécution d’une mission particulièrement dangereuse qu’il s’était offert à remplir”
La Médaille Militaire lui est conférée.

Une 2ème palme est accrochée au ruban de sa Croix de guerre.


© Archives Francis TÉTAUD

Il repose au cimetière de Saint Médard d’Aunis. Dans la tombe “jumelle”, repose son beau-frère Armand TÉTAUD du 123ème RI, mort des suites de ses blessures à l’Hôpital d’Orientation et d’Évacuation n°13 de Courlandon le 8 mai 1917.


Adrien est inscrit sur le Monument aux Morts de Saint Médard d’Aunis.


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de la Charente-Maritime
Archives municipales de Saint Médard d’Aunis
Archives familiales de Francis TETAUD

SGA, Mémoire des Hommes
  • JMO du 206ème RI    26N 714/4-5
BDIC
  • Historique du 206ème RI
BNF, Gallica
CRID 14-18
Association “Saint Médard d’Aunis, d’hier à aujourd’hui”

  • Grande Guerre 14-18, Hommage aux combattants de Saint Médard d’Aunis