Louis, Anselme, Gérard nait le 23 février 1875 à Castelnaudary (Aude). Il est le fils de Jean-Marie GELY et Anne-Marie née Rous.
1896 - 1902
Matricule 261 de la classe 1895 du centre de Carcassonne (Aude), Gérard s’engage volontairement le 3 mars 1896 pour 4 ans au 17ème régiment de Dragons. Ce régiment est caserné à Carcassonne au quartier Lapperine.
Caserne Lapperine ©ebay
Il est brigadier le 22 septembre 1896 puis Maréchal-des-Logis le 18 septembre 1897.
Le 17ème Dragons dans la cour du quartier Lapperine © DR
Gérard se réengage le 25 novembre 1899 pour un an, puis, le 20 novembre 1900 pour 2 ans.
Brillant sous-officier, il est admis comme élève-officier à l’École d’Application de la Cavalerie de Saumur du 1er juillet 1902 au 28 février 1903.
1903 - 1909
Il en sort sous-lieutenant (nomination le 1er avril 1903) et est affecté au 9ème régiment de Hussards. Le 9ème Hussards occupe le quartier Chauveau à Marseille.
Le 16 mars 1905, Gérard est promu lieutenant et reste au 9ème Hussards.
Le 9 avril 1907, il épouse à Castelnaudary, Louise MOUTARD-MARTIN.
1909
Le 24 décembre 1909, il passe au 9ème régiment de Chasseurs à Cheval, quartier d’Espagne à Auch.
Caserne d’Espagne à Auch ©le journal du Gers
1914
Le 4 août, le 9ème Chasseurs à Cheval ( 9ème CC) quitte Auch pour Ville-sur-Tourbe (Marne)
Le 9ème CC appartient à la 9ème Brigade de Cavalerie Légère et est détaché au 17ème Corps d’Armée (CA)
Il a pour mission de protéger l’installation du 17ème Corps d’armée sur son secteur de combat.
Commandant d’un peloton du 1er escadron*, Gérard effectue des patrouilles qui permettent de repérer les positions de l’ennemi.**
Un escadron de Chasseurs à Cheval en marche ©DR
*En 1914, le régiment de cavalerie comprend 4 escadrons d’active numérotés de 1 à 4. Chaque escadron (160 cavaliers en moyenne) se divise en 4 pelotons de 40 cavaliers et sous-officiers environ.
Un escadron est souvent détaché pour une division. Le régiment combat souvent par ½ régiment (2 escadrons), plus rarement avec ces 4 escadrons.
**La cavalerie renseigne le commandement, couvre le déploiement des autres armes et les protège contre les surprises de combat. Elle recherche constamment l'occasion d'intervenir utilement dans l'action et essaie d’élargir les brèches qui pourraient être faites dans les lignes ennemies.
Après les défaites en Belgique, le 17ème CA est entraîné dans la retraite par la route de Sedan. Le 9ème CC protège la retraite notamment lors de la traversée de la Meuse.
Passage de la Meuse par le 17ème corps source AFGG
C’est au cours d’une de ces patrouilles, pendant la retraite, le 1er septembre, vers Sémide (Ardennes), que Gérard se retrouve isolé de son peloton. Le secteur est bombardé et son cheval “Flageolet” est tué. Il prend alors le commandement d’un groupe d’infanterie, n’ayant plus d’officier, et charge l’ennemi. Il rejoindra le régiment.
Cette action lui vaut une citation à l’ordre de l’Armée (décret paru au JO du 24 septembre):
“ Le 1er septembre au combat de nuit de Sémide à 19h, ayant eu un cheval tué sous lui et étant séparé de son peloton, a pris le commandement d’un groupe d’infanterie de la valeur d’une section qui se trouvait sans officier. S’est élancé à sa tête sur l’ennemi, dissimulé dans un bois, a contribué ainsi par sa bravoure à faire cesser un feu violent dirigé sur nos troupes.”
La Croix de guerre comporte sur son ruban, une palme.
Après l’arrêt de l’avancée des armées allemandes sur la Marne, le 17ème CA entame la poursuite jusqu’en Champagne. Le 9ème CC est à Somme-Suippes, le 19 septembre, puis à Bussy-le-Château jusqu’au 21 octobre.
Les troupes allemandes tentent de contourner le front franco-britannique, dans le nord. C’est “la course à la mer”. Des renforts seront alors envoyés dans la région d’Ypres.
Le 9ème CC est rattaché à la 4ème Division de Cavalerie.
Il est positionné le long du canal de l’Yser
Le 9ème CC sur le canal de l’Yser source: AFGG
Une partie du régiment est démonté et c’est à pied que les cavaliers viennent combattre dans les tranchées.
Le 22 novembre, Gérard est nommé capitaine et adjoint du Colonel, commandant le régiment. Il appartient à l’État-major du régiment.
Le 23, le 9ème CC quitte Steenvoorde et par voie ferrée (VF) vient à Châlon-sur-Marne. Il est mis au repos à Écury-sur-Coole (Marne).
1915
Le 12 janvier, il quitte le cantonnement pour Trépail (Marne).
Les 2 ½ régiments alternent aux tranchées.
Le 27 février, il prend le secteur de Bouzy.
Le 6 avril, le 17ème CA est en réserve d’Armée. le 9ème CC vient à Condé-en-Barrois (Meuse).
Le 25 avril, le CA vient dans la Somme dans la Xème Armée. Le 9ème CC suit et se trouve le 3 mai à Houvin-Houvignol (Pas-de-Calais)
L’attaque de la Xème Armée est d’abord un succès mais pas encore suffisant pour que la cavalerie intervienne et élargisse la brèche. Le 9ème CC est en réserve à Wanquetin (Pas-de-Calais).
Le 10 mai, la Croix de guerre avec palme est remis à Gérard, le régiment est à Mézerolles (Somme).
L’attaque de la Xème Armée sur Arras est reprise. Mais encore une fois, le succès n’est pas confirmé et le 9ème CC reste en réserve.
Le 5 juillet, le régiment est à Coullemont (Pas-de-Calais)
Le 19 août, il est à Grouches (Somme).
Le 1er octobre, il est à Lucheux (Somme)
Pendant ces séjours, les escadrons alternent aux tranchées.
1916
Le 13 février, la Xème Armée est relevée par par la IIIème Armée Britannique. Le 9ème CC vient à Denier (Pas-de-Calais).
Le 4 mars, le régiment est embarqué à Anvin et débarque à Chaligny (Meurthe-et-Moselle)
Il part ensuite sur Gizancourt (Marne) où il est en instruction à partir du 2 mai.
Le 6 juin, le capitaine GELY prend le commandement de la compagnie de mitrailleuses et assure le commandement en second de l’Etat-major du régiment.
Le 24 juillet, le régiment est à Aigny (Marne) où ses escadrons alternent aux tranchées et ce, jusqu’au 2 octobre où il est mis en instruction à Vaudemange.
L’instruction dure jusqu’au 20 décembre et à l’issue, le régiment revient à Bouzy.
1917
Le 7 janvier, le capitaine Gély prend le commandement du 3ème escadron.
“Excellent officier , aussi brave que modeste. S’est toujours acquitté d’une façon parfaite de toutes les missions périlleuses qui lui ont été confiées. A déjà été cité.”
Le 3ème escadron est affecté à la 34ème DI qui se bat dans le secteur de Livry-sur-Vesle. Il ne quittera plus la Division jusqu’à la fin de la guerre.
Chasseurs à Cheval en 1917
Le 17 avril, la IVème armée attaque vers Prosnes en direction des monts Blond et Cornillet.
Attaque sur le Mont Cornillet source: AFGG
Il vient alors à Ville-Issey qu’il quitte le 30 septembre pour prendre la garde des installations du 15ème CA (gare de Revigny, camps d'entraînement, …).
Puis vient le 3 novembre à Verdun aux Chambrettes (Est du bois des Caurières) au nord de Douaumont qui vient d’être repris. .
Le secteur des chambrettes source: Fonds Valois
Le 13 décembre, l’escadron est dans la région de Bar-le-Duc pour y assurer le service de circulation.
1918
En avril, l’escadron suit la 34ème DI sur le front anglais, à l’est d’Amiens. Puis, par étapes forcées, il vient dans le secteur de Poperinghe. Il faut arrêter la ruée Allemande sur le Kemmel (22 avril – 30 avril).
Le Mont Kemmel en mai 1918
Du 22 mai au 12 août, la 34ème DI occupe un secteur entre l’étang de Vargeraux et les Paroches
A partir du 27 août, la 34ème DI va être intégrée dans la 1ère Armée et va participer à l’avancée irrésistible.
Elle participe:
-
à la bataille pour la prise de Saint Quentin du 25 septembre au 14 octobre
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à la bataille du Mont d’Origny du 15 octobre au 1er novembre
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à la bataille et la prise de Guise le 6 novembre
1919
Le 3ème escadron rejoint le régiment le 2 février à Eganville (Val d’Oise)
Le capitaine Gély et le 3ème Escadron sont cités à l’ordre de la 34ème DI :
“ Solide unité animée d’un magnifique esprit offensif. A pris part, sous les ordres du capitaine Gély, en contact étroit avec l’infanterie, aux opérations de la division aux Chambrettes, en novembre 1917, aux monts de Flandre, en avril 1918, et à la poursuite sur Saint-Quentin, en août-septembre 1918. S’est fait remarquer par son allant, aussi bien dans le service de l’observation et de la liaison que dans la sûreté rapprochée des avant-gardes d’infanterie”.
Le 8 mars, le régiment organise le centre de rassemblement des chevaux démobilisés de Villetaneuse.
Du 1er mai au 28 juillet, pendant les manifestations du “Défilé de la Victoire”, le régiment assure le service d’ordre dans les environs de Paris.
La cavalerie défile le 14 juillet 1919
Seul, défilera le drapeau du 9ème Chasseurs à Cheval avec sa garde d’honneur.
Le 28, le régiment est dissous. Le 3ème escadron part pour Tarbes au 10ème Hussards.
Gérard passe au 10ème Dragons de Montauban, au quartier Doumerc.
Le 26 décembre 1925, il est promu Chef d’escadron (CR)
Il décède le 10 janvier 1954 à Toulouse.
Sources bibliographiques et iconographiques
Archives départementales de l’Aude
SGA, Mémoire des hommes
- JMO du 9ème Chasseurs à Cheval 26N 889/1-2
BNF, Gallica
- Historique du 9ème CC Ed Charles-Lavauzelle Paris 1920
Gérard GÉLY, feuilles de route de la Grande Guerre