Julia VALLIER et Joseph THORENS étaient fiancés le 2 août 1914 quand Joseph est mobilisé. Tout au long de la guerre, ils se sont écrits. Seules, quelques cartes postales de Joseph adressées à Julia, viennent d’être retrouvées par sa petite-nièce Sophie ARNAUD. La correspondance s’arrête le 11 novembre 1918, Julia vient de mourir de la grippe espagnole.
Matricule 2037 de la classe 1914, il est appelé sous les drapeaux le 8 septembre 1914 au 133ème Régiment d’Infanterie à Belley (Ain).Le 133ème RI est cantonné aux casernes Sibuet et Dallemagne (Un bataillon est au fort de Pierre-Châtel).
Mais le 30 septembre, il est détaché au camp du Valdahon (Doubs) où il termine son instruction le 1er février 1915.
1915
Le 2 février, il est affecté au 23ème RI. Arrivé au dépôt du 23ème, il passe au 104ème RI, le 27 mars.
Le 104ème forme avec le 103ème RI la 14ème brigade de la 7ème Division d’Infanterie (4ème Corps d’Armée)
Quand Joseph arrive au 104ème, celui-ci cantonne à Mourmelon-le-Grand.
Le 7 octobre, Joseph est évacué pour maladie (panaris) à l'Hôpital d’Orientation et d'Évacuation de Mourmelon-le-Grand, puis à l’Hôpital auxiliaire n°7 de Romorantin (couvent de la Nativité) du 22 octobre au 15 novembre, puis jusqu’au 18 novembre à l’Hôpital des convalescents à Orléans avant de rejoindre le dépôt du 104ème le 1er décembre où il est caporal instructeur des recrues de la classe 1917*.
Le dépôt du 104ème est la caserne Molitor d’Argentan (Orne) pour le 1er bataillon et la caserne La Tour-Maubourg à Paris pour les 2 autres bataillons.
1916
Le 20 juillet, Joseph est affecté au 9ème bataillon du 103ème RI.*
*le 9ème bataillon regroupe les soldats (jeunes recrues, blessés guéris,...) provenant d’une région militaire avant qu’ils ne soient affectés à une unité au front. Le bataillon est rattaché administrativement à un régiment (ici le 103ème pour la 4ème région).
On complétait leur formation.
C’est ainsi que le 17 novembre, il revient au 104ème RI, 2ème compagnie du 1er bataillon.
Le régiment est à la citadelle de Verdun. Il prend le secteur d’Haudromont.
Le secteur d’Haudromont dans la bataille de Verdun
Le 12 décembre, Joseph est blessé d’un éclat d’obus et est évacué.
Pris en charge vraisemblablement par l’Ambulance 8/4 stationné à Vaux, il part pour l’Hôpital Temporaire de Revigny-sur-Ornain (Meuse) le 14. Il en ressort le 17 pour l’Hôpital Complémentaire n°10bis de Vittel (hôtel des Sources) dans les Vosges.
1917
Il sort de l’hôpital le 23 février et après une permission, il revient au 9ème bataillon le 4 mars à Saint Dizier (Haute-Marne).
Il passe sergent le 23 juillet.
Le 4 octobre, Joseph rejoint la 6ème compagnie du 2ème bataillon du 104ème.
Son bataillon est à Watronville et Châtillon-sous-les-Côtes (sud de Verdun).
Relevé début novembre, le bataillon prend un secteur aux Marquises en Champagne, vers Wez.
Les Marquises sur le front de Champagne – source JMO du 45ème RAC
La ferme des Marquises
1918
Le régiment est relevé et part pour le mont Kemmel le 30 avril.
Le mont Kemmel en mai 1918
Le 20 juin, Joseph est cité à l’ordre du régiment :
« Excellent sergent, courageux et dévoué. A pris le 18 juin, une part active à la capture d’un petit poste ennemi (blessure antérieure) ».
Le 5 juillet, le régiment revient en Champagne, dans la Montagne de Reims et prend le secteur d’Ecueil, jusqu’au 1er août.
Le 25, il vient reprendre le secteur des Marquises.
Le 6 septembre, il glisse vers la ferme de Navarin et, devant le recul allemand engage la poursuite vers l’Arnes.
Le 24 octobre, le régiment est mis au repos au camp Farman* vers Bouy (partie du camp de Mourmelon).
* Il comporte un terrain d’aviation qui a servi de terrain d’essais aux constructeurs d’aviation notamment Farman.
La signature de l’Armistice le trouve à Sauville (Ardennes).
Le 22 novembre, il devient régiment de la place de Sedan.
Le 22 décembre, le 2ème bataillon va occuper Pouru-Saint-Rémy (Ardennes)
1919
Le 7 juin, Joseph passe à la 4ème Section de Commis et Ouvriers d’Administration., qui dépend du 4ème Corps d’Armée.
Joseph est démobilisé le 9 septembre. il reprend son travail à la Perception d’Evian.
Le 19 septembre 1920, il épouse Marie-Louise MARMOTTIN à Villers- Marmery (Marne).
Joseph décède en 1982 à Cluses (Haute-Savoie).
Sources bibliographiques et iconographiques
Archives départementales de la Haute-Savoie
SGA, Mémoires des hommes
- JMO du 104ème RI – 26N 675/16à18
BNF, Gallica
- Historique du 104ème RI – Imprimerie du Progrès, Sartrouville, 1920
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