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Clovis BAYLON, soldat au 297ème RI

Régis, Clovis  BAYLON  est né le 10 juillet 1883 à Niègles (Ardèche)*. Il est le fils de Louis, Frédéric BAYLON et Marie-Rose née BAYLON. Son père est mineur à la “Compagnie Houillère de Prades et Nieigles”*.

*En 1903, Nieigles est supprimé et sur son territoire sont créées 2 communes : Pont-de-Labeaume et Lalevade-d’Ardèche.

**Exploité industriellement  de 1805 à 1931, le bassin houiller de Lalevade d’Ardèche donne lieu à 2 concessions : l’une dite de Prades et Nieigles et l’autre de Jaujac. La concession est accordée à la “Compagnie Houillère de Prades et Nieigles”.

 

Les mines de Lalevade d’Ardèche     ©exxplore.fr

 

Le 14 juin 1893 à 10h du matin, alors qu’il travaille dans le puits “Chalmeton”, le père de Clovis est victime d’un accident et tué sur le coup. Sa femme reste veuve avec 3 garçons.

Avant d’être appelé sous les drapeaux, Clovis est ouvrier en soie.

Matricule 557 de la classe 1903 du centre de Pont-Saint-Esprit, il part au service militaire au 55ème Régiment d’Infanterie le 16 novembre 1904 mais le 16 décembre  il est réformé temporaire pour “faiblesse générale”. La réforme sera confirmée le 4 novembre 1905 pour “tuberculose”.

Il se marie le 28 décembre 1907 à Lalevade d’Ardèche avec Joséphine, Louise BRUTUS.

Au recensement de 1911, il tient un café à Lalevade.

 

1914

A la déclaration de la guerre, il est appelé et passe devant le Conseil de Révision de l’Ardèche. Il est classé “service armé” le 3 décembre.

 

1915

Clovis est affecté au 357ème Régiment d’Infanterie et arrive au dépôt (Gap) le 25 février.

Le 357ème RI est le régiment de réserve du 157ème .

 

Caserne du 157ème RI à Gap

 

Le 20 juin, les régiments (dont certains ne sont qu’à 2 bataillons) qui sont au front, passent à 3 bataillons. Pour ce faire, certains régiments sont disloqués. C’est le cas du 357ème dont le 5ème bataillon (celui où est affecté Clovis) devient le 3ème bataillon du 297ème RI avec le n°7.

Le 297ème forme avec le 359ème la 151ème brigade de la 129ème Division d’Infanterie qui vient d’être créée.

Le 7ème bataillon sera jusqu’au 5 septembre à la disposition de la 41ème DI et donc indépendant des 5ème et 6ème.

Il combat notamment du 24 juillet au 22 août dans le secteur du col du Bonhomme (Rossberg-la Béchine- Bonhomme). Les 2 autres bataillons tiennent un secteur sur le Linge plus au sud.

 

Lieux de combat du 7ème bataillon en bleu    © crdp-Strasbourg

 

Le 1er septembre, les 3 bataillons sont réunis près du lac Noir et le 5 septembre le régiment au complet part sur Lunéville où il est mis au repos et à l’instruction.

Le GQG avait  préparé une attaque d’envergure en Champagne qui devait décider du sort de la guerre. Elle aurait lieu entre Aubérive et Ville-sur-Tourbe et serait déclenchée le 25 septembre..

 

La 2ème bataille de Champagne (25 sept-6 oct 1915)     source: michel.lalos.free.fr

 

C’est ainsi que le 26, le 297ème est enlevé pour Saint-Hilaire-du-Temple, au sud de Souain (Marne).

Le 30, il est positionné sur la tranchée des Tantes (nord de Souain) où les attaques se succèdent, toutes aussi vaines les unes que les autres et très coûteuses en hommes.

 

le front en Champagne    ©DR

 

Le 3 octobre, le 297ème vient sur la tranchée de l’Epine de Védegrange afin de préparer le terrain en vue de l’attaque qui doit avoir lieu le 6.

Préparation d’une zone d’attaque en Champagne    © Olivier Pierrard

 

Le front de la 129ème DI le 6 octobre.  source: AFGG

 

Le 6 octobre, par vagues successives (la compagnie de Clovis est de la 1ère vague), le 297ème attaque les tranchées allemandes. Mais, les hommes sont bloqués par les rangées de fil de fer et les tirs de mitrailleuses. Ils doivent revenir à leur position de départ.

 

Une vague vient de sortir de la tranchée en Champagne     © DR

 

Pour la seule journée du 6, le régiment aura 179 tués, 493 blessés et 158 disparus.

Parmi les blessés, Clovis a le coude droit fracturé par une balle.

Le 7 octobre, il est évacué sur l’Hôpital Auxiliaire* n°28 (Hôpital Saint Joseph) de Lyon, dont il sort le 31 décembre pour l’HA n°50 (Pensionnat libre, rue Raulin à Lyon).

*Un Hôpital Auxiliaire est organisé par une société d’assistance humanitaire. Ici, les HA 28 et 50 sont tenus par la Société des Secours aux Blessés Militaires (au sein de la Croix-Rouge)

 

1916

Clovis sort le 8 avril de HA n°50 pour l’Hôpital mixte d’Arles.

Le 8 juin, il est envoyé à l’Hôpital Complémentaire* n°53 (Lycée Saint Charles, réquisitionné par le Service de Santé Militaire) de Marseille.

Le 22 juillet, il passe au Dépôt de convalescence n°42 (Caserne Audeoud) à Marseille.

Le 25 août, la Commission de Réforme de Marseille le réforme temporairement pour “raideur articulaire du coude droit”.

Clovis rentre chez lui à Lalevade d’Ardèche .

Le 23 décembre 1929, il reçoit sa carte d’Ancien Combattant et peut porter la Médaille afférente.

 

 

Ses 2 frères Louis, Frédéric  et Louis, Émile ont également été mobilisés pendant la guerre. Leur parcours est publié sur ce blog.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de l’Ardèche

Archives départementales du Gard

SGA, Mémoire des hommes

  • JMO du 297ème RI 26N 743/2

A-E. MITARD   Le bassin houiller de l’Ardèche   revue de Géographie Alpine T.15 1927

Archives familiales de Martine GUIBOURDENCHE