Merci à mon amie
Marie-Philippe Savary de Beauregard de m’avoir ouvert ses archives familiales
et de m’avoir autorisé à publier le parcours militaire de son grand-père
paternel, le comte Philippe de Las Cases

Le comte Emmanuel de
Las Cases a été sénateur de la Lozère de 1900 à 1930. Orateur redoutable et
redouté, il sera particulièrement actif contre la séparation de l’Église et de l’État. Ses échanges pour le moins vifs avec le ministre Combes ont été
plusieurs fois relatés au Journal des Débats du Sénat.
Matricule 386 classe 1901 6ème bureau de Paris, Philippe
fait son service militaire du 14 novembre 1903 au 18 septembre 1904 au 51ème RI
à Beauvais (caserne Watrin) qu’il quitte
avec le grade de sergent.
Le 26 octobre 1908, il épouse Juliette, Françoise SALET à
Paris (6ème)
Il est avocat.
La correspondance de
Philippe de Las Cases et de son épouse Françoise tout au long de la Guerre, a
été retrouvée par Marie-Philippe, du moins celle écrite par
Philippe. Cette correspondance est éditée par The book éditions. Elle
contient de très intéressants détails sur la vie de Philippe au front.
1914
Il est mobilisé dès août où il rejoint le 167ème
RI avec le grade de sergent.
Il est instructeur et ne participe donc pas aux combats que
mène son régiment autour de Toul notamment au Bois-le-Prêtre où le régiment
subit de très sérieuses pertes. Les hommes du 167ème RI seront surnommés "Les loups du Bois-le Prêtre".
Il est affecté au dépôt régimentaire qui
accueille, équipe, instruit et affecte
dans les bataillons du régiment les renforts envoyés de l’arrière.
1915
Le 5 mars, il opte pour servir dans une compagnie de
mitrailleuses au 167ème( ?)
Le 18, il part à Chaumont pour l’instruction.
En même temps, il fait une demande de conducteur de convois
qui est acceptée. Il est intégré au Dépôt du Matériel Automobile et Personnel
de Vincennes.
Le 30 juillet, il
est, par décision du général gouverneur
de Paris, affecté au 13ème
Régiment d’artillerie basé au fort de Vincennes.
Il est promu sous-lieutenant à titre temporaire. (DM du 21
août 1915 – JO du 25 août 1915)
Le Dépôt du Matériel Automobile et Personnel de Vincennes a été créé en décembre 1914.
Le 1er
décembre, il est affecté à la 2ème
section de munitions du 84ème RAL, section créée fin novembre par DM
du 13 novembre 1915.
Le 84ème
RAL (régiment d’artillerie lourde) a été créé le 1er novembre 1915.
Les sections de munitions étaient chargées d’approvisionner les batteries.
Le 15 décembre il est à Toul où le régiment cantonne dans la caserne Bautzen.
1916
Le 9 janvier, il part pour Voïd près de Commercy où il participe à des
manœuvres avec le 2ème CA dans la Meuse.
Le 22 février, il part pour Villotte devant Saint -Mihiel
(Meuse).
La bataille de Verdun
commence.
Le 24 février il est à Dugny S/Meuse, il ravitaille les
batteries de Tavannes, Fleury S/Douaumont, Moulin Villiers, …
Le 17 mars, il rejoint le 2ème groupe du 84ème
RAL à Vaussicourt dans la Meuse. Il ravitaille les batteries de Dombasles, de
Frana, …
Le 2èmegroupe a été créé en janvier 1916, il est équipé de canons 120 L (canons de Bange
120 mm Long). Un groupe est composé d’au moins 4 batteries.
Le 24 mai, il est cité à l’ordre du régiment (ordre n°18) et reçoit la Croix de guerre.
«Officier
d’un zèle et d’une activité au-dessus de tout éloge. En l’absence de la section
de Munitions a assuré le service du ravitaillement des batteries de son groupe
avec les voitures des échelons dans des conditions très difficiles.
Au cours des divers bombardements par avions du
village de Récicourt a fait preuve de sang-froid et de courage en dirigeant les
mesures d’ordre destinées à mettre à l’abri le matériel et le personnel des
échelons.
Le 1er avril 1916, sous les bombes ennemies, a
assuré les premiers soins aux blessés et leur évacuation. Technicien consommé,
officier très méritant. »
Le 10 juin, il cantonne
à Moussy, le 22 à St Gilles dans la Marne.
Le 6 juillet, il passe à l’Etat-major du 2ème
groupe.
Le 17 juillet, il cantonne à Cury-le-Sec dans la Somme.
Le 5 août, il est à Bray S/Somme au bois des Tailles.
Le 14 novembre, il est nommé sous-Lieutenant à titre définitif.
(JO du 23 septembre 1916 p8426)
Le 2 décembre, il est cité à l’ordre du 9ème
corps d’armée par le colonel
commandant l’Artillerie du 9è CA
« Officier orienteur d’un zèle et d’une
conscience au-dessus de tout éloge, s’est dépensé sans compter durant la
période s’étendant du mois d’août au mois de 9bre 1916 pour chercher et
organiser des observatoires qui ont permis à son groupe d’effectuer des tirs
très efficaces.
S’est distingué en maintes circonstances par son
mépris complet du danger notamment le 29 octobre où il est demeuré 10h dans une
tranchée battue par l’Artillerie ennemie alors que tous les autres observateurs
s’étaient repliés. »
1917
Il reste à Bresles jusqu’au
7 février où le 2ème groupe part cantonner à Boulogne la Grasse, au bois
des Bus dans l’Oise.
Le 27 mars, il est à Somme Suippes (Marne).
Le 5 juillet, il est à Pringy (Marne) jusqu’au 9 août où le
2ème groupe part à Ste Menéhould (Bois de la Queue de Mala).
Le 21 août, il est promu Lieutenant et affecté à la 4ème
batterie du 2ème groupe (JO du 14 novembre 1917 avec effet le 21
août)
Du 28 septembre au 3 octobre, il est à Saint Dizier (Haute
Marne).
Le 7 octobre il est à Héricourt en Haute- Saône où la batterie est équipée de 4 pièces de 145/155
modèle 1916 Saint Chamond.
1918
Il est basé à Giromagny dans le Territoire de Belfort
jusqu’au 10 mars où le 2ème groupe est envoyé à Ailly s/Noye (route
d’Estrées dans la Somme).
Il participe à l’arrêt de l’offensive allemande du printemps
18 sur la Somme, appelée aussi 2ème bataille de la Somme.
Le 31 juillet, le 84ème RAL est dissout.
Il prend alors, avec le capitaine Fromentini le commandement de la 30ème
batterie du 89ème RAL qui vient d’être créé à Vincennes.
La 30ème
batterie est équipée du 156 Schneider modèle 1917 modifié pour traction pour un
seul tracteur.
Le 19 septembre, il est à Ste Menéhould.
Le 26 septembre, sa batterie est à Minaucourt dans la Marne,
il participe à l’attaque générale sur le front de Champagne.
Le 14 octobre il cantonne à Quilly puis le 2 novembre à Vizy
dans les Ardennes.
A partir du 11 novembre, la batterie se déplace au fur et à
mesure de la retraite des troupes
allemandes.
1919
Le 15 février, il est cité à l’ordre du 89ème RAL
« Officier de grande valeur pendant toute la durée de
la campagne, n’a cessé de faire preuve des plus belles qualités de
commandement, d’initiative hardie, de courage et de dévouement. Déjà cité 2
fois pour sa belle attitude au feu et pour les services rendus à Verdun et sur
la Somme en 1918, s’est distingué à nouveau en Champagne en 1918. »
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Croix de guerre - Légion d'Honneur |
Il est démobilisé le 13 février 1919
Philippe est inscrit au tableau spécial de la Légion
d’honneur pour « chevalier » à compter du 6 juillet 1919 par décret
présidentiel du 12 juillet 1919 (JO du 3 juillet 1919 p 7258)
Affecté au 7ème Bataillon d’ouvriers d’Artillerie
par décret ministériel du 10 février
1925, il sera nommé capitaine par décret du 25 décembre 1929 (JO du 8 janvier
1930)
Philippe de Las Cases décède le 5 juillet 1962 et repose
dans le caveau familial de Prinsuéjols (Lozère)
Sources bibliographiques et iconographiques
JMO du 167ème RI 26N 706/ 1-2
JMO 2ème munitions du 84ème RAL 26N 1095/1-2
JMO du 84ème RAL 26N 1095 /1-2
JMO de la 4ème batterie du 84ème RAL 26N 1095/17-18
JMO 30ème batterie du 89ème RAL 26N 1105/14
Archives départementales de l'Aveyron
Archives départementales de Paris
Documents personnels de Marie-Philippe Savary de Beauregard édités chez The book éditions
Crédit photographique
Archives personnelles de Marie-Philippe Savary de Beauregard