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René BRONDEL, lieutenant au 2ème Zouaves

René, Alexandre naît le 18 janvier 1887 à Lyon (3ème arr.). Il est le fils aîné d' Édouard, Jean BRONDEL  et de Alexandrine, Fanny  née GILLIBERT. Son père est contremaître aux Chantiers de la Buire, 5 rue Bonnefoy à Lyon (3ème).

En 1902, René est admis au concours d’entrée à l’École Nationale d’Arts et Métiers d’Aix-en-Provence. Il en sort en 1905 avec le titre d’ingénieur des Arts et Métiers.

À l’issue, il part poursuivre sa formation à Manchester (Angleterre).

Matricule 346 de la classe 1907 du centre recruteur de Vienne (Isère)*, il est affecté au 22ème Régiment d’Infanterie (RI) où il arrive le 10 octobre 1908.

Le 22ème est basé au camp de Sathonay (Rhône) pour 2 bataillons et à Bourgoin pour un bataillon.

*René est domicilié à Pont-de-Chéruy (Isère) où son père a créé une usine.

Il est caporal-fourrier le 25 septembre 1909. Il obtient le titre d’élève-officier de réserve à la date du 1er octobre 1909 et satisfait aux examens de fin de cours le 10 mars 1910.

Le 23 mars 1910, René est promu sous-lieutenant de réserve et est affecté au 140ème RI.

Le 140ème RI est installé à Grenoble dans la caserne Vinoy.

Il effectue une période d’exercices du 12 au 30 avril 1913 au 140ème RI

 

1914

Par décret du 1er août, René passe lieutenant au 2ème Zouaves à prendre rang le 1er avril de l’année.

Le 2ème Zouaves a été créé à la déclaration de guerre avec 2 bataillons venant d’Oran (1er et 11ème bataillons) et le 5ème basé en France.*

*Tous les régiments de zouaves avaient un bataillon stationné en France.

René est affecté à la 44ème compagnie du 11ème bataillon.

Intégré à la 37ème Division d’Infanterie (DI) (dite Africaine), le 2ème Zouaves est transporté le 12 août pour Rocroy.

La 37ème DI appartient au 10ème Corps de la Vème Armée.

Le 18 août, le 2ème Zouaves est engagé dans la bataille de Charleroi.

Il combat le 22 août à Auvelais qu’il ne parviendra pas à prendre. Près de 700 hommes sont hors combat.

 

Commence alors la retraite jusqu’au 5 septembre où il est alors à Villegruis en Seine-et-Marne.

Le 6 septembre, la Vème Armée fait volte-face, c’est la bataille de la Marne.

Faisant partie de la réserve d’Armée, le 2ème Zouaves ne participe pas aux combats mais est engagé pour la poursuite des troupes allemandes qui reculent sur l’Aisne.

Le 8 septembre, il combat à Montmirail (Marne) qu’il prend.

Le 10 septembre, il embarque et vient sur l’Oise. Il est rattaché à la VIème Armée.

Il passe l’Oise au pont de La Croix-Saint Ouen. Il reçoit l’ordre de remonter par l’Oise. Devant l’absence de troupes allemandes, il dépasse Compiègne jusqu’à Margny au nord.

Le 15 septembre, ordre est donné d’avancer sur Carlepont en traversant la forêt de Laigue.

Le 2ème Zouaves occupe Choisy et continue sur la Pommeraie et Cuts qu’il investit mais devant la résistance ennemie stoppe son avancée.

Le 16 septembre, ordre est donné à la division de foncer sur Noyon. Pour sa part, le 2ème Zouaves doit prendre Bourguignon et Besme.

 


Progression du 2ème Zouaves au sein de la 37ème DI

Mais une violente attaque allemande, qui dure toute la journée et met en jeu de très gros moyens, annule les projets d’avancée. Le 11ème bataillon (celui de René) est chargé d’occuper et de tenir le village de Laigle.

Pendant les combats, le 2ème Zouaves a perdu 8 officiers et 335 hommes.

René est parmi eux.

Blessé, il est prisonnier des Allemands et conduit à Noyon au lazaret n°1.* 

*Noyon est occupé par les Allemands depuis le 30 août, le lazaret n°1 est l’ancien Hôpital Auxiliaire n°31 mis en place par l’Armée française au début de la guerre, dans les locaux du pensionnat de jeunes filles .

Sa famille commence, dès sa disparition, les recherches auprès des autorités allemandes, grâce à la Croix-Rouge Internationale.

 


Fiche de liaison entre la Croix-Rouge et les autorités allemandes.

René est évacué le 23 septembre et conduit au camp de prisonniers de Magdebourg (Saxe), dans le fort de Kavalier Scharnhorst.

 


Extrait registre des prisonniers français en Allemagne daté du 28 novembre 1914

 Compte tenu de sa blessure, il est transféré au lazaret du camp .

 


Extrait registre des prisonniers français en Allemagne daté du 5 décembre 1914

Ce lazaret est installé dans les locaux du restaurant “Hohenzollernpark” qui avait été réquisitionné au début de la guerre comme hôpital de réserve.

 

 

1915

En avril, il est au camp de Torgau (Saxe)

 


Extrait registre des prisonniers français en Allemagne daté d’avril 1915

 


Le camp dans la forteresse de Torgau

 


Carte des camps où a été interné René.

Le 6 juin, René est cité à l’ordre de son régiment :

“Résistant à une contre-attaque supérieure en nombre, a fait preuve d’énergie et d’initiative, a été blessé au cours de l’action.”

La citation s’accompagne de la Croix de guerre avec une étoile de bronze.

 

1916 - 1917- 1918

Fin 17, le camp de Torgau est évacué et René est transféré dans un camp à Strasburg (Poméranie Occidentale).

 


Extrait registre des prisonniers français en Allemagne daté du 28 mars 18

Bénéficiant des accords mis en place par la Croix-Rouge, René va passer en Suisse et être interné le 7 juillet 18, dans la région de Berne Région BOA  Berner Oberland)

 


Extrait registre des prisonniers français internés en Suisse  daté du 7 juillet 18

Les conditions d’internement n’ont plus rien à voir avec celles des camps de prisonniers en Allemagne. Ils sont logés dans des hôtels et reçoivent une nourriture décente, même si à la fin de la guerre, les conditions deviennent difficiles. Mais, les pays des internés payent une pension aux Suisses.

Le 27 novembre, René est dans le convoi des rapatriés en provenance de Neufchâtel.

Il est pris en charge par le 158ème RI et démobilisé le 7 juillet 1919.

Le 20 août 1921, il passe au 14ème Escadron du Train des Équipages (ETEM) dans l’Armée Territoriale tout en gardant son grade.

Par décret du 15 juillet 1925, il est promu capitaine de Réserve mais reste au 14ème ETEM.

Par décret du 15 décembre 1929 (JO du 18 décembre 1929), il est chevalier de la Légion d’Honneur.

Par décret, paru au JO du 26 juillet 1935, il reçoit la Croix des services militaires volontaires de 3ème classe.*

 *Pour récompenser leur volontariat lors des périodes d'instructions des réserves, un décret du 13 mai 1934 créa la Croix des Services Militaires Volontaires (bronze, argent, or).

 

René décède le 30 juin 1980 à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes).

Il repose dans le caveau familial du nouveau cimetière de Villerbanne-Cusset.

 





Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de l’Isère

Archives départementales du Rhône

Archives municipales de Lyon

Musée militaire de Lyon

SGA, Mémoire des hommes

  • JMO de la 73ème brigade   26N  517/1
  • JMO de la 37ème DI    26N    330/1
  • AFGG

BnF, Gallica

  • Historique du 2ème Zouaves Charles-Lavazelle Paris  1921

https://grandeguerre.icrc.org/fr

Forum, pages 14-18

http://mascara.p-rubira.com/les_regiments_de_zouaves_

http://www.histoire-passy-montblanc.fr/histoire-de-passy/de-la-prehistoire-au-xxie-s/la-guerre-de-1914-1918