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Jérôme BESSON, 3ème section de munitions du 1er Régiment d'Artillerie de Montagne

Jérôme naît le 11 janvier 1878 à Meys (Rhône). Son père Etienne BESSON et sa mère Pierrette née BLANC exploitent une ferme au lieu-dit “La Plaine”.

Matricule 867 de la classe 1898 du centre recruteur Lyon Sud, il fait son service militaire au 7ème Bataillon d’Artillerie à Pied (BAP).

Le 7ème bataillon sert la forteresse de Besançon (Doubs).

 

Jérôme est libéré le 20 septembre 1902. Il rentre à la ferme familiale.

Du 7 août au 3 septembre 1905, il effectue une 1ère période d’exercices au titre de la Réserve au 9 ème BAP qui tient la forteresse de Belfort.


La caserne du 9ème BAP est dans le fort Hatry de Belfort

Le 29 octobre 1908, Jérôme épouse à Meys, Marie-Etiennette PIOT.

Du 10 au 26 novembre 1908, il effectue une 2ème période toujours au 9ème BAP.

 

1914

À la déclaration de la guerre, après avoir pendant 2 jours participé à la réquisition des chevaux, Jérôme est affecté au groupe territorial du 11ème Régiment d’Artillerie qui sert dans la place forte de Briançon.

La place forte de Briançon garde la route vers l’Italie. À la déclaration de la guerre, elle ne comporte pas moins de 40 batteries réparties dans les ouvrages de défense (3 forts, des ouvrages fortifiés, des casemates). Environ 30 000 hommes servent dans la place. 

La position de l’Italie n’étant pas claire à cette époque. Elle hésite entre les 2 camps qui s’affrontent et ce, bien qu’ayant été alliée de la Prusse en 1866. Par précaution, des troupes sont massées sur la frontière et les places fortes sont armées.

L’Italie se déclare tout d’abord neutre et n’entre dans le conflit aux côtés des Alliés qu’en mai 1915.

Le dispositif le long de la frontière est alors allégé.

Le 30 décembre 1914, Jérôme passe au 1er Régiment d’Artillerie de Montagne (RAM) où il est affecté à la 3ème Section de Munitions (SM). Quand il rejoint sa nouvelle affectation, la section vient d’arriver au repos à Fraize (Vosges).

 

1915

Pendant toute l’année, la section va approvisionner en munitions l’Artillerie de la 47ème Division d’Infanterie (DI) puis à partir du 6 mai, l’Artillerie de la 41ème DI qui vient la relever.

 

Elle approvisionne notamment la 4ème batterie du 1er RAM qui est à Laveline et la 7ème batterie du 2ème RAM qui est à Verpellière et Gemaingoutte.

Les Divisions d’Infanterie attaquent sur le Violu. Il faut donc approvisionner aussi les unités de l’Infanterie. Le dépôt principal est à La Bolle (banlieue de Saint-Dié).

 


caisses de munitions livrées aux batteries par mulets

Début novembre, le 1er RAM est désigné pour partir avec le Corps Expéditionnaire qui combat dans les Balkans. La 3ème SM suit.

Le 18 novembre, la 3ème SM rejoint à Feyzin (sud de Lyon) les 49ème et 50ème batteries dont elle va s’occuper de l’approvisionnement.

Le 25, le groupe est à Marseille et embarque sur le “Doukkala” qui les emmène le 10 décembre à Zeitenlik, le camp de stationnement des troupes françaises engagées dans les Balkans.

 

 

1916

La section va rester jusqu’au 1er avril dans le camp. Le service consiste essentiellement à transporter du matériel du port à l’hôpital du camp et à assurer la garde de la gare.

Le 1er avril, la 3ème SM fait partie de l’Artillerie de la 17ème DI et part pour Kovakli.

De retour le 1er mai à Zeitenlik, la 3ème section et les batteries montent sur Likovan. La section approvisionne les batteries qui sont positionnées à Likovan, par des transports entre Güvezne et Likovan.

 

Le camp de Salonique étant déclaré camp retranché, les troupes reviennent à Zeitenlik le 14 juin*. 

*Les Alliés sont divisés sur l’intérêt de ce 2ème front en Orient. Ils décident de suspendre toute action offensive et de regrouper les troupes autour de Salonique. 

Le 8 juillet, la section est à Kukus. Elle monte en direction du lac Doiran pour ravitailler les troupes qui combattent dans le secteur (17ème DI).

 

Le secteur est violemment bombardé ce qui oblige de fréquents changements des dépôts de munitions.

Le 21 août, les Bulgares menacent d’enfoncer le front vers Florida. La 156ème DI va tenter de bloquer cette attaque.

À marche forcée, la 3ème section est envoyée à Verria le 8 septembre.

 

Elle est ensuite dirigée sur Florina.

Mais le 17 septembre, la section est bloquée à Exissou (étoile rouge sur la carte),en attente d’un convoi de munitions. 

Le Journal de marche (JMO) de la section indique que 6 hommes sont évacués pour maladie le 19 septembre, vraisemblablement Jérôme est parmi eux.

Les soldats combattant dans les Balkans vont beaucoup souffrir du paludisme qui existe de façon endémique dans la région mais aussi de la dysenterie et du scorbut. Le Gal SARRAIL dira : “mon armée est dans les hôpitaux”.

Le 10 octobre, Jérôme meurt à l’hôpital n°8 de Salonique.*

 

*Hôpital de médecine générale (dans des baraquements) pouvant contenir jusqu’à 1900 lits

Il est inhumé dans le cimetière militaire français de Zeitenlik, tombe 2156.

 


le cimetière de Zeitenlik       Source: G.PIEGAIS

Jérôme figure au Monument aux morts de Meys.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales du Rhône

SGA, Mémoire des Hommes

  • JMO de la Section de Munitions   26N  1218/13-14
  • AFGG

http://hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com/