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Jean MAURER, soldat au 113ème RI

Joseph, Jean, Baptiste est né le 16 novembre 1891 à Paris (1er). Son père Joseph MAURER est sommelier et sa mère Sophie, Séraphine née Lamy est femme de chambre. Ils habitent 307, rue Saint-Honoré (8ème).

Matricule 617 de la classe 1901 du 4ème bureau recruteur de la Seine, Jean part remplir ses obligations militaires le 8 août 1912 au 113ème Régiment d’Infanterie (RI). Deux bataillons du régiment sont à Blois (Loir-et-Cher) dans la caserne de Saxe et un est à Romorantin.

 


Caserne de Saxe du 113ème RI à Blois

Jean est encore sous les drapeaux quand la guerre est déclarée. Il appartient à la 8ème compagnie du 2ème bataillon.

Le 113ème RI fait partie de la 18ème brigade de la 9ème Division d’Infanterie (DI).

Le 5 août, le régiment part pour la région de Saint-Mihiel où il va stationner jusqu’au 10 août.

Il fait mouvement alors vers Haudainville et Troyon, puis Belleray.

Le 18 août, il monte sur Longuyon et continue sur Mangiennes qu’il atteint le 20.

 


La progression de la 9ème DI sur Signeulx

Le 21 août, le 113ème reçoit l’ordre d’avancer sur Saint-Pancré. Le 2ème bataillon est en position sur la route de Signeulx - Baranzy (sur la frontière avec la Belgique) où il passe la nuit.

Le 22 août, le régiment passe à l’attaque de Signeulx à 5h30 et ce, malgré un brouillard très dense. À 8h30 il doit se replier. Les pertes sont énormes (dixit le JMO) : un millier d’hommes est hors combat dont 803 portés disparus.

Jean est parmi eux.

Grâce aux fiches que sa mère a fait parvenir à la Croix-Rouge et aux documents que Jean a écrit, on peut retracer sa captivité dans les camps allemands pendant les 4 ans qu’elle  va durer.

 

Les parents de Joseph tiennent une épicerie  73 bis route de Maisons-Laffitte à Houilles (Seine-et-Oise)

Jean est blessé. Ramassé sur le champ de bataille par les Allemands, il est emmené à Ohrdruf près d’Erfurt (Saxe) où il est soigné dans le lazaret du camp.

 

À partir d’avril 1916, Jean est envoyé en Lituanie à Kowno (Kauen en allemand, aujourd’hui Kaunas), puis vers Schaulen (aujourd’hui Šiauliai) pour travailler à l’assèchement des marais.

Puis il est envoyé à Mitau (Lettonie)

Suite à l’offensive de Garlic-Tarnow (Pologne) des Allemands et des Austro-Hongrois contre  les Russes, en juin 1915, la Pologne russe, la Lituanie, la Lettonie (Courlande) et une partie de la Biélorussie vont être occupées par les troupes de l’Entente.

Ces territoires sont régis par l’Ober-Ost. Ils font l’objet d’un projet de colonisation agricole d’où l’envoi de prisonniers pour assécher les marais.

Internement dans des conditions sanitaires très difficiles car Jean est atteint du typhus.

 


l’Ober-Ost  souligné en bleu, les camps d’internement de Joseph

Jean est transféré en octobre (1917 ?) au camp de Merseburg (Saxe).

 


Le camp de Merseburg

En décembre 1917, il passe au camp de Langensalza (Thuringe)

 


Le camp de Langensalza

 


Les camps en Allemagne où a été interné Jean

En décembre 1918, Jean est libéré et renvoyé en France. Il arrive à Dordrecht (Pays-Bas) par le Rhin début janvier 1919, puis par bateau arrive à Dunkerque et est conduit au camp de Satory le 15 janvier.

Après les tracasseries (c’est vécu ainsi par les soldats libérés des camps), il bénéficie d’une permission de 1 mois.

À l’issue, Jean est affecté au 82 ème RI le 22 mars 1919.

À cette date, le 82ème RI stationne près de Pierrefonds (Oise). Les compagnies sont échelonnées le long de l’Aisne entre Attichy et Soissons. Les hommes sont employés à des travaux agricoles, à la remise en état des terres, à la reconstruction des ponts, des habitations détruites pendant les combats,...

Le 10 juin, le régiment est envoyé par voie ferrée à La Varenne-Chennevières et s’installe dans divers cantonnements du secteur.

Le régiment est désigné pour maintenir l’ordre pendant le défilé de la Victoire le 14 juillet. Il est positionné sur le rond-point des Champs-Elysées.

Il revient à la caserne Gudin de Montargis, son dépôt, le 31 juillet.

 

Jean est définitivement démobilisé le 19 août 1919 et rentre chez ses parents à Houilles. Il a passé 7 ans loin de chez lui.

Le 17 novembre 1919, il épouse Sophie, Stéphanie, Marie GILLES à la mairie du 1er arrondissement de Paris.

Jean et sa famille reviennent à Boulbon (Bouches-du-Rhône) vers 1931.

 


Jean Maurer en 1936 – © fonds BURAVAND

 

Jean décède le 25 mai 1980 à Boulbon.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives de Paris

Archives familiales  avec tous mes remerciements à Philippe BURAVAND qui a bien voulu me les communiquer.

SGA, Mémoire des hommes

  • JMO du 113ème RI   26N 681/1
  • JMO du 82ème   26N  665/4
  • AFGG

https://grandeguerre.icrc.org/fr

http://prisonniers-de-guerre-1914-1918.chez-alice.fr/

https://aetdebesancon.home.blog/