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Jean-Bertrand CHAVEROT, sergent au 104ème RIT


© famille CHAVEROT

Jean-Bertrand naît le 2 juillet 1872 à Violay (Loire). Ses parents Pierre, Marie CHAVEROT et Madeleine née FOUGÈRE exploitent une ferme au lieu-dit Cherblanc.

Matricule 564 de la classe 1892 du centre recruteur de Roanne, Jean-Bertrand part le 16 novembre 1893 faire son service militaire* au 22ème Bataillon de Chasseurs à Pied (BCP) à Albertville (Savoie). Le dépôt est à la caserne Songeon. Il est libéré le 24 septembre 1895, avec le grade de sergent.

 


La caserne Songeon à Albertville

Au titre de la réserve,* Il suit 2 périodes d’exercices au 98ème Régiment d’Infanterie (RI) du 24 août au 13 septembre 1899 et du 25 août au 21 septembre 1902. Le 98ème est caserné à Roanne.

Le 25 août 1905, Jean-Bertrand épouse Louise DARCEY à Violay.

Le 1er octobre 1906, il passe dans la réserve de l’armée Territoriale*.

*Tout homme quand il a été recensé et déclaré bon pour le service, reste mobilisable jusqu’à 50 ans environ :

  • armée active 2 à 3 ans
  • réserve de l’armée d’active : 10 ans
  • - armée territoriale : 6 ans
  • - réserve de l’armée territoriale : 7 ans 

Il travaille comme employé de soierie dans l’entreprise de tissage Roux à Oullins.

C’est vers 1909, qu’il revient à Violay créer sa propre entreprise.

Au titre de la Territoriale, Il fait une période d’exercices au 104ème Régiment d'Infanterie Territoriale (RIT) du 11 au 19 mai 1909.

 

1914

À la déclaration de la guerre, Jean-Bertrand a 42 ans, il est dans la réserve du 104ème RIT qu’il rejoint à Roanne. Il est affecté au service “Garde des Voies de Communication” (GVC)*

*Compte tenu de l’importance du rôle des chemins de fer dans la Guerre, par crainte d’attentats contre les matériels et les voies ferrées (puis de tous les points et matériels sensibles), un service de garde a été mis en place. Ce sont des hommes qui relèvent de la réserve de la Territoriale. En uniforme et armés, ils dépendent du Régiment d’Infanterie Territoriale de la subdivision. Ils sont, en principe, de garde dans un rayon de 10 km de leur domicile.

Le 27 août 1914, Jean-Bertrand est renvoyé dans ses foyers.

Au vu de l’hécatombe des premiers mois de la guerre, les Commissions de réforme revoient leurs décisions. C'est ainsi que, Jean-Bertrand est rappelé le 25 octobre et qu’il revient au 104ème RIT.

*RIT: Régiment d'Infanterie Territoriale. Il est formé d’hommes âgés de 34 à 49 ans d'où leur surnom : les "pépères".Au début de la guerre, il n'est pas prévu d’envoyer les territoriaux au front. Les évènements feront qu'ils seront très rapidement rattachés à un corps d'armée ou à une division et envoyés en seconde, voire en première ligne. Ils sont essentiellement des travailleurs. Selon les besoins des unités auxquelles le régiment est rattaché, ils travaillent à améliorer la circulation (réfection des routes), à construire des plateformes pour l’artillerie, à l’entretien du réseau voie étroite, au creusement de tranchées, à la construction d'abris, à la coupe de bois, au ravitaillement des unités en ligne, à l'assainissement et au nettoyage des champs de bataille…Au fur et à mesure du besoin en hommes, les régiments territoriaux seront des réservoirs en soldats, en commençant par prélever les plus jeunes classes. Des échanges de territoriaux entre RIT seront constants pour compléter les effectifs des uns et des autres en fonction des besoins.

Le 104ème est alors à la disposition des unités de la 10ème brigade de la 5ème Division d’Infanterie (DI) . Elle cantonne à Châlons-sur-Vesle (Marne).

À partir de novembre, le régiment est en première ligne à Villers-Franqueux.

Il reste dans le secteur jusqu’au 11 juin 1915.

 

1915

Le régiment aménage le secteur (amélioration des tranchées, construction d’abris, places d’armes, …) Des compagnies sont détachées auprès des troupes d’attaque pour transporter les munitions et le ravitaillement mais aussi pour transporter les blessés. 

Le 11 juin, il quitte le secteur et passe au 4ème Corps d’Armée (CA). Les bataillons sont séparés et rattachés à des unités (6ème, 7ème DI et 124ème DI)

 


Jean-Bertrand est 2ème au dernier rang - non datée © famille CHAVEROT

Il est ainsi engagé dans la bataille de Champagne qui va être déclenchée le 22 septembre. Il est sur Auberive .

 


Le 104ème RIT devant Auberive (76ème et 7ème DI dans le 4ème CA)

 


Ravitaillement en munitions 

Les conditions de travail sont difficiles sous un bombardement continu.

Le 3 novembre, le 104ème est affecté au 2ème Corps de Cavalerie ( 7ème Division de Cavalerie) qui combat vers Souain.

Le 15 décembre, il est envoyé à Givry-en-Argonne, 

Les bataillons sont employés à des travaux forestiers, la réfection de routes. L’un d’eux est mis à disposition du Génie de l’Armée pour des travaux de 2ème ligne.

 


une compagnie de RIT au travail en 2ème ligne

Il vient même en première ligne dans le bois d’Hauzy (vers Vienne-la-Ville).



1916

Le 104ème reste dans ce secteur jusqu’au 25 juillet.

À cette date, le 3ème bataillon est supprimé.

Cette date correspond au changement d’unité de Jean-Bertrand qui vient au 89ème RI.

Le 89ème appartient à la 10ème DI (5ème CA) qui combat à cette époque avec la IVème Armée.

À cette époque, la 10ème DI commence à être entraînée puis progressivement positionnée, pour être engagée dans la bataille de la Somme* qui sera enclenchée le 12 septembre.

*Initialement prévue pour le début de l’année, le Quartier Général français a été pris de court par l’attaque allemande sur Verdun.

Devant les difficultés rencontrées, l’attaque sur la Somme est finalement déclenchée pour soulager la pression sur Verdun.

Le 89ème participe à l’attaque sur Bouchavesnes au nord de Péronne (le régiment vient de passer à la VIème Armée).

 


Attaque sur Bouchavesne   source:AFGG

Devant le résultat de cette offensive, (un coût en pertes humaines supérieur à la bataille de Verdun, et un gain en terrain quasiment nul), elle est arrêtée le 25 novembre.

Le 20 décembre, Jean-Bertrand est retiré du front et, comme nombre de spécialistes, est renvoyé dans une entreprise industrielle essentielle à la poursuite de la guerre.

Il vient à Chavanay (Loire) dans la maison LAGANIER et PILON, entreprise de tissage mécanique.

Il reste sous statut militaire, rattaché à une unité militaire et peut du jour au lendemain être renvoyé au front.

 

1917-1918-1919

Jean-Bertrand est démobilisé le 12 janvier.

Outre son entreprise, Jean-Bertrand est très engagé dans la vie de sa ville puisqu’il en sera 2 fois le maire : 1919-1925 et 1933-1944

 


© famille CHAVEROT

Jean-Bertrand décède le 15 décembre 1944 avant la fin de son mandat.

Il repose dans le caveau familial au cimetière de Violay.

 


source : Généanet

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de la Loire

Archives départementales du Rhône

Archives de la famille CHAVEROT  Je remercie sa petite-fille Anne-Marie HUSSON pour sa disponibilité et sa patience pour l’auteur de cette fiche

SGA, Mémoire des hommes

  • JMO du 104ème RIT  26N  795/12-13
  • AFGG

BDIC

  • Historique du 104ème RIT, imp. Souchier  Roanne 1920