Accéder au contenu principal

Philibert MEILLIER, soldat du 286ème RI

Philibert est né le 10 septembre 1887 à Saint-Héand (Loire). Ses parents Jean-François MEILLIER et Marie-Antoinette née ANGÉRIEUX exploitent une ferme au lieu-dit  “les Odins”.

Matricule 1179 de la classe 1907 du centre de Montbrison, Philibert est ajourné à un an.

Le 6 octobre 1909, il part au 86ème Régiment d’Infanterie (RI) à la caserne Romeuf du Puy-en-Velay (Haute-Loire). Il est libéré le 24 septembre 1911.

 


La caserne Romeuf au Puy-en-Velay    source: Généanet

Il effectue une période d’exercice au titre de la Réserve du 26 août au 17 septembre 1912 au 86ème RI.

 

1914

Mobilisé le 3 août, Philibert rejoint la caserne du 86ème et en tant que réserviste, il est affecté au 286ème RI (le régiment de réserve du 86ème), à la 23ème compagnie du 6ème bataillon.

Le 286ème RI appartient à la 128ème Brigade de la 64ème Division d’Infanterie (DI).

Tout d’abord affectée à l’Armée des Alpes, la 64ème DI vient à Gap.

La position de l’Italie étant éclaircie, le régiment est envoyé le 22 août à Charmes (Meurthe-et-Moselle) où l’Armée allemande tente de percer pour contourner Nancy et atteindre Verdun.

C’est la bataille du Grand Couronné précédée de la bataille de la Trouée de Charmes.

Le régiment est positionné à Ferrières. Il participe aux combats qui se déroulent vers Damelevières, Haussonville, puis à Mont-sur-Meurthe (sud de Lunéville).

Les troupes allemandes ne passent pas.

Le 5 septembre, il se bat dans le bois de Pulnoy et dans la forêt de Champenoux.

Le 14 septembre, il tient le village d’Erbéviller.

Le 25 septembre, le régiment part pour Mandres où il arrive le 27, 66 km à pied sous une chaleur torride et des orages. Les hommes sont épuisés, les repas chauds n’arrivent pas, les sacs sont égarés.

C’est la confusion. Les ordres n'arrivant pas, une attaque est développée le 5 octobre mais sans préparation d’artillerie. 

Le 6 octobre, le régiment rentre à Mandres.

Toute la division est alors engagée dans la bataille de Flirey.

Mandres étant fortement bombardé, le régiment part sur Seicheprey.

Il entreprend de mettre en situation défensive, le secteur.

 


Au sein du 31ème CA, le 286ème attaque le bois de MortMare     source AFGG

Le  régiment est mis au repos le 29 octobre à Ansauville, puis remonte en ligne à Seicheprey.

Cette alternance se poursuit jusqu’au 19 novembre où le 286ème vient à Ménil-la-Tour au repos. Il y reste jusqu’au 22 novembre où il revient à Mandres et Ansauville.

Le 4 décembre, il revient en première ligne pour préparer une attaque (creusement de sapes pour commencer les parallèles de départ) .

Le 286ème devant mener cette attaque, les hommes sont mis au repos jusqu’au 11 décembre.

Le 12 décembre, le 286ème doit attaquer le bois de Mortmare. Elle se déroule dans des conditions extrêmement difficiles (tranchées et parallèles effondrés, les hommes marchent dans la boue jusqu’aux genoux).

 

Au moment de l’attaque, à 14h, les soldats prennent la 1ère tranchée allemande sans trop de problème mais en abordant la 2ème, les armes s’enrayent, bouchées par la boue. La contre-attaque allemande se déroule alors comme à l’entraînement. Les compagnies d’attaque françaises disparaissent ou sont entourées par les Allemands et doivent se rendre.

L’ordre de revenir sur les bases de départ est donné à 17h30.

Quand on fait l’appel le 13, il manque plus de mille hommes. Des compagnies entières ont disparu dont la 23ème.

Philibert est prisonnier. Il est conduit à Metz dans un lazaret (il est blessé à la hanche) avec ses compagnons du 286ème.

 


Extrait d’un registre du 14 décembre 1914 signé par le responsable d’une commission d’un lazaret

 

1915 à 1918

Le 8 mars 1916, Philibert  est au camp de Hameln-sur-Weser (Basse-Saxe)

 


Le camp de Hameln

Sur sa fiche matricule, il est noté qu’il a été interné au camp de Wiesmoor (Basse-Saxe) .

 


Rassemblement des prisonniers à Wiesmoor – carte envoyée par Philibert à son père non datée     © Thierry Besson

Les prisonniers travaillaient à l’assèchement des marais de la région.

 

1919

Le 16 janvier, Philibert est rapatrié en France. Il est finalement démobilisé le 11 avril et rentre dans sa ferme à La Gimond au lieu-dit “Bénières”.

Le 27 novembre, il épouse Marie-Claudine VOUTA(T) à Saint-Héand. 

Veuf de Marie-Claudine, qui décède le 16 décembre 1920 en accouchant d’un enfant mort-né, Philibert épouse, le 25 février 1922, Antoinette VOUTA(T) à Saint-Bonnet- les-Oules. 

Le 24 mars 1928, il reçoit sa carte d’Ancien Combattant et peut porter la médaille afférente.

 

 

En 1931, Philibert a comme domestiques Félicie FAYOLLE,* sa nièce (née en 1913 à Saint Héand) et Germain PERBET* (né en 1900 à Yssingeaux) Ils se marient le 26 janvier 1933 à Saint-Héand.

*Félicie est la fille de Fleury FAYOLLE et Germain, le fils de Jean-Claude PERBET dont on pourra lire le parcours pendant la Grande Guerre sur ce blog.

Philibert décède en 1961.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de la Loire

Archives familiales de Thierry BESSON

SGA, Mémoire des hommes

  • JMO du 286ème RI  26N  739/2bis
  • AFGG

http://prisonniers-de-guerre-1914-1918.chez-alice.fr/

https://grandeguerre.icrc.org/fr

Forum, pages 14-18 tous mes remerciements à Yv’ , contributeur