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Jean-Marie MAUVERNAY, soldat au 340ème RI


© Thierry Besson

Jean-Marie est né le 28 octobre 1877 à Aveize (Rhône). Son père Jean-Marie MAUVERNAY et sa mère Jeanne-Marie née BESSON exploitent une ferme au lieu-dit  “Chenève”.

Jean-Marie appartient à une fratrie de 7 enfants vivants. Les 5 garçons seront mobilisés le 1er août 1914. On pourra lire leur parcours sur ce blog.

Matricule 1308 de la classe 1897 du centre recruteur Lyon-Sud, il est ajourné du service militaire pour alopécie* mais affecté aux services auxiliaires**.

* perte accélérée des cheveux et des poils.

** Y étaient affectés, les hommes qu'un état de santé défaillant ne permettait pas d’ employer en service armé mais qui pouvaient tout de même être appelés sous les drapeaux afin d'exercer un emploi - militaire ou civil, en fonction de leurs compétences professionnelles - dans la zone de l'Intérieur.

Le 28 mai 1906, Jean-Marie épouse Marie NEEL à Saint-Symphorien-sur-Coise. 

Demeurant rue de la Doue à Saint Symphorien sur Coise, il est employé chez Antoine GARBIT, fabricant d’huile.

 

1914

Au vu des pertes considérables du début de la guerre, les commissions de réforme reprennent toutes leurs décisions et déclarent “apte au service armé” le maximum d’hommes.

Jean-Marie est envoyé le 4 novembre au 110ème Régiment d’Infanterie Territoriale (RIT)* dont le dépôt est à la caserne Bon de Romans-sur-Isère (Drôme).

*RIT: Le Régiment d'Infanterie Territoriale est formé d’hommes âgés de 34 à 49 ans d'où leur surnom: les "pépères".Au début de la guerre, il n'est pas prévu d’envoyer les territoriaux au front. Les évènements feront qu'ils seront très rapidement rattachés à un corps d'armée ou à une division et envoyés en seconde, voire en première ligne. Ce sont essentiellement des travailleurs.

Selon les besoins des unités auxquelles le régiment est rattaché, ils travaillent à améliorer la circulation (réfection des routes), à construire des plateformes pour l’artillerie, à l’entretien du réseau voie étroite, au creusement de tranchées, à la construction d'abris, à la coupe de bois, au ravitaillement des unités en ligne, à l'assainissement et au nettoyage des champs de bataille…

Au fur et à mesure du besoin en hommes, les régiments territoriaux seront des réservoirs en soldats, en commençant par prélever les plus jeunes classes. 


Caserne Bon à Romans

 

1915

Le 13 avril, après son instruction, Jean-Marie est envoyé sur le front de Champagne, à Valmy.

Le 110ème RIT est mis à la disposition du Corps d’Armée Colonial (CAC) qui tient le secteur de Massiges.

 


au service du CAC    source: AFGG

Selon les besoins, le 110ème travaille par compagnie à creuser des tranchées, aménager et réparer les routes, …

Les travailleurs viennent au repos à Hans.

En mai, c’est le 16ème corps d’Armée (CA) qui remplace le CAC sur le secteur. Le 110ème RIT travaille pour la 30ème Division d’Infanterie (DI).

En juin, c’est le 15ème CA qui prend le secteur, le 110ème est mis à disposition de la 31ème DI.

Pendant cette période, le 110ème RIT tient le front comme un régiment d’active.

Quand en juillet, est décidée l’attaque de septembre, le CAC va revenir occuper le secteur et le 110ème va être mis à la disposition du Génie de CA pour préparer le terrain, dans la vallée de la Tourbe. Il travaille en 1ère ligne (voir haut de la carte) et ses pertes sont sensibles.

Pendant toute l’attaque (jusqu’en décembre), les soldats du 110ème RIT vont réparer les tranchées et les boyaux, ravitailler en vivres et munitions les troupes qui sont en ligne, et ce sous un bombardement constant..

Le 25 décembre, le régiment part au repos dans la région sud d’Epernay (Moussy-Vinay-Chavot).

 

1916

Le 22 janvier, 110ème RIT part pour Châtillon-sur-Marne. Puis après plusieurs cantonnements, il arrive dans le Soissonnais où il travaille jusqu’à fin février.

En mars, le régiment est en ligne dans le secteur Pernant-Mercin (à l’ouest de Soissons, le long de l’Aisne).

À partir du 20 avril, alors qu’il est rattaché au 18ème CA, le 110ème RIT va venir par étapes se positionner à Verdun le 13 mai.

Il travaille au sud du fort de Douaumont (1er et 2ème bataillons)

Fin mai, le régiment est dans les casernes du Faubourg Pavé et de Sainte- Catherine.

Il est au repos la journée et travaille, la nuit, en première ligne au Fort de Souville (transport des blessés, ravitaillement en eau ...)

 


Le fort de Souville

Le 1er juin, Jean-Marie est affecté au 340ème RI. Son changement de régiment s’explique par le passage du 340ème de 2 à 3 bataillons. Les effectifs sont complétés par des territoriaux parmi les plus jeunes.

Le 340ème (127ème brigade) fait partie de la 64ème DI.

Le 10 juin, le régiment est cantonné à Foucaucourt-sur-Thabas. 

Le 23 juin, les 4ème et 5ème bataillons sont enlevés en camions et amenés à Verdun au bois la Ville .

 


En vert, le 340ème à Verdun

Ils sont dirigés dès le 24 sur la côte de Froideterre. Ils reçoivent l’ordre de contre- attaquer en direction du bois des Trois-Cornes et de l’ouvrage de Thiaumont.

Le 340ème participe aux tentatives de reprise du fort de Douaumont qui a été perdu en février.

 


L’ouvrage de Thiaumont

Le 25 juin, c’est le 4ème bataillon (celui de Jean-Marie) qui attaque l’ouvrage de Thiaumont. Le bataillon atteint son objectif malgré un bombardement continu de l’Artillerie lourde allemande.

Attaques et contre-attaques se succèdent jusqu’au 4 juillet.

 


Détail de l’attaque de l’ouvrage de Thiaumont   source : JMO du 340ème

Le 340ème aura des pertes importantes : 211 tués, 794 blessés et 506 disparus.

Jean-Marie est porté disparu.

Le Tribunal Civil de Lyon, dans sa séance du 13 octobre 1921, le déclare Mort Pour La France le 25 juin 1916 à Thiaumont.

Jean-Marie est inscrit sur les Monuments aux morts de Saint-Symphorien-sur-Coise et d’Aveize.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales du Rhône

Archives de la famille MAUVERNAY avec tous mes remerciements pour m’avoir confié les documents de Jean-Baptiste MAUVERNAY

SGA, Mémoire des hommes

  • JMO du 110ème RIT 26N  796/4-5
  • JMO du 340ème RI   26N  756/2
  • AFGG

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