Accéder au contenu principal

Jean-Marie BERTHET, soldat au 371ème RI


© Yvette Berthet

Jean-Marie naît le 12 février 1887 à Bellegarde-en-Forez. Son père François BERTHET est maréchal-ferrant et sa mère Jeannette née GIROUD, femme au foyer.

Ses parents meurent très tôt (sa mère en 1890, son père en 1894), il vient vivre chez sa grand-mère Jeanne, Claudine BERTHET née BERTHOLON.  Pierre, Claude (ou Pétrus) BERTHOLON,son grand-oncle, cultivateur au lieu-dit “Le Baronnier” de Meys (Rhône) devient son tuteur.

Matricule 1247 de la classe 1907 du centre recruteur Lyon Sud, il part faire son service militaire au 35ème Régiment d’Infanterie (RI) du 8 octobre 1909 au 27 septembre 1911. Il en ressort soldat de 1ère classe. 

Le dépôt du 35ème RI est la caserne Friederichs de Belfort.

 


P
endant son service militaire, Jean-Marie est au 3ème rang du fond, 3ème à partir de la gauche – © Yvette Berthet

Pendant son service, la succession parentale se règle et Jean-Marie peut acquérir une ferme à Soucy, au lieu-dit  “Le Haut”.

Quand il est libéré, Jean-Marie vient travailler d’abord comme voiturier à Saint Foy-l’Argentière, puis comme domestique chez Etienne CHARVOLIN à Aveize, dont il épousera la fille Jeanne, après la guerre.

Jean-Marie fait une période d’exercices au 35ème RI du 2 au 24 décembre 1912.

 

1914

À la déclaration de la guerre, Jean-Marie est mobilisé au 235ème RI, le régiment de réserve du 35ème RI.

Le 235ème fait partie de la 113ème brigade de la 57ème Division d’Infanterie (DI).

La fiche matricule de Jean-Marie fait état de son passage au 371ème RI sans précision de la date de son changement de régiment.

Sur une carte postale envoyée par Jean-Marie datée du mois d’avril 15, il donne son adresse: 371ème RI  19ème compagnie SP 42*.

*Les adresses étaient codées pour ne pas divulguer les positions des unités. SP 42 desservait la 57ème DI.

Le  371ème RI fait partie de la 114ème brigade de la 57ème DI.

*Les changements d’unité à l’intérieur d’une division étaient fréquents et répondaient à des besoins, la plupart du temps, d’équilibre des effectifs.

La 67ème DI va combattre en Alsace. Elle est engagée dans la bataille pour Mulhouse 

 

On la trouvera fin août dans la région d’Altkirch, vers Dannemarie.

Puis elle viendra jusqu'en octobre dans le secteur de Belfort près de la frontière suisse.

 

Le 2 décembre, la 67ème DI participe aux combats d'Ammertswiller.

 

Elle restera dans cette région et participera aux combats de l’Hartmannswillerkopf.

 


un abri sur l’Hartmannswillerkopf

 

1915


© Yvette Berthet

Cette photo a été prise en avril à Morvillars (Territoire de Belfort) où le 371ème est au repos. Jean-Marie (au centre avec la barbe) est avec des copains de son village 

 


Le 371ème est dans les Vosges. Carte écrite le 13 mai 1915  © Yvette Berthet

Le 1er octobre, la 67 ème DI est retirée du front et est désignée pour l’Armée d’Orient.*

*Suite à la déroute des troupes serbes devant les troupes bulgares et austro- hongroises, les Alliés envoient un nouveau corps expéditionnaire depuis Salonique. Il sera renforcé par les unités du corps expéditionnaire qui n’a pas réussi à percer dans les Dardanelles contre les Turcs et qui sera évacué fin décembre, début janvier 1916..

Rassemblée au camp de la Valbonne (Ain) pour s’équiper, la 67ème Di arrive à Marseille puis est dirigée sur Toulon où elle embarque le 15 octobre.

Le 371ème est transporté par le “Provence”, le “Lorraine” et le “Princesse Mafalda".

Débarqué à Salonique, le 13 octobre, il reste quelques jours au camp de Zeitenlik où sont stationnées les troupes françaises à leur arrivée à Salonique.

 


Camp français à Zeitenlik –  source: l’Illustration

Puis, il est dirigé par voie ferrée, au nord sur le fleuve Vadar, à Krivolak.

 


Cantonnement sur les bords du Vardar  © photo Paul VIRICEL- fonds Pierre Alligier

Après un début de campagne victorieux, les troupes doivent progressivement reculer pour rejoindre le camp retranché de Salonique. Le 371ème est chargé de protéger ce repli.

Le 6 décembre, le 5ème bataillon qui est en couverture à Dubljani est quasiment anéanti. Il perd 7 tués, 55 blessés et 157 disparus.

 

Jean-Marie est porté disparu. En fait, il est prisonnier des Bulgares (ci-dessous fiche de la Croix-Rouge)


Fiche de liaison de la Croix-Rouge

 


Registre des prisonniers français en Bulgarie

 

1916-1917-1918

Jean-Marie est interné à Célo Béla au nord de la Bulgarie.

 


Groupe de prisonniers français photographié le 22 novembre 1917
Jean-Marie est le 5ème à partie de la gauche rang du fond – © Yvette Berthet

 


Jean-Marie (à l’extrême droite) en captivité – © Yvette Berthet

 

 

*1800 à 2500 prisonniers français sont répartis dans une vingtaine de camps. Suivis par La Légation des Pays-Bas, leur sort est nettement meilleur que ceux des autres prisonniers (serbes, russes notamment).

Dès la signature de l’Armistice (le 29 septembre 1918 pour la Bulgarie), les prisonniers sont rapatriés la plupart vers Salonique en train et ensuite sur Marseille ou Toulon par bateau.

 

1919

Jean-Marie arrive le 17 février en France, à bord du croiseur “Le Guichen”. 


Le croiseur “Guichen” – © Yvette Berthet

Après les formalités de rapatriement (très mal supportées car vexatoires et tatillonnes), il a droit à une permission de 1 mois.

Le 27 mai, Jean-Marie passe au 17ème RI. Il est finalement démobilisé le 20 juillet 

Il revient à Souzy et reprend sa ferme qu’il avait confiée à un fermier quand il est mobilisé en août 14.

Le 19 janvier 1920, il épouse à Aveize, Jeanne, Françoise CHARVOLIN.

Devenu veuf en 1921, il épouse en secondes noces à Aveize, Jeanne-Marie PIEGAY, veuve de François MAUVERNAY.*

*Le parcours de François MAUVERNAY pendant la Guerre est publié sur ce blog.

 


Jean-Marie BERTHET et sa femme Jeanne Marie PIEGAY – © Yvette Berthet-Thierry Besson

Jean-Marie décède le 12 janvier 1963. Il repose dans le caveau familial du cimetière de Souzy.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de la Loire

Archives départementales du Rhône

Archives familiales de Mme Yvette BERTHET, sa petite-fille

SGA, Mémoire des hommes

  • JMO du 235ème RI  26N   724/11-12
  • JMO du 371ème RI  26N  765/6
  • JMO de la 57ème DI  26N 371/1à5
  • AFGG

https://grandeguerre.icrc.org/fr/

Forum, pages 14-18  avec mes remerciements à Michel Rhéty et Michelsti, contributeurs

https://www.cairn.info/revue-guerres-mo ..