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Guillaume VIRICEL, soldat au 99ème RI


© Gilles Viricel

Guillaume, Pascal naît le 2 avril 1893 à Aveize (Rhône). Ses parents Pierre, Antoine VIRICEL et Antoinette née VÈRICEL exploitent une ferme au lieu-dit “le Trêve”.

Matricule 455 de la classe 1913 du centre Lyon Sud, Guillaume part le 27 novembre 1913 au 99ème Régiment d’Infanterie (RI). Il est affecté à la 7ème compagnie du 2ème bataillon.

Le 99ème RI est caserné à Lyon, au fort Lamothe pour les 1er, 3ème bataillons. Le 2ème bataillon est à la caserne Rambaud de Vienne (Isère).

 


Guillaume pendant ses classes à Vienne.(7ème genou à terre depuis la gauche )       © Gilles Viricel

 

1914


Guillaume pendant son service militaire à Vienne.(2éme rang 3ème en partant de la doite )       © Gilles Viricel

Le nombre “198” écrit à la craie sur certaines vareuses indique le nombre de jours restant avant la fin du service (la “quille”). Ironie du sort: 198 jours plus tard, ils seront tous à la guerre.

Le 7 août, rassemblé au fort Lamothe, le régiment est embarqué pour Cheniménil (Vosges) où se fait la concentration de la DI.

 


plaque-souvenir sur le fort Lamothe

Le 99ème RI fait partie de la 55ème brigade (avec le 22ème) de la 28ème Division d’Infanterie (DI). la Division est rattachée au 14ème Corps d’Armée (CA) qui vient de passer dans la IIème Armée.      

 Le 99ème occupe dès le 15 août le secteur du col d’Urbeis. Il participe au combat qui délivre Sainte-Marie-aux-Mines puis Sainte Croix-aux-Mines.

 

Les combats 99ème début août.jpg
©  source AFGG

Le 19 août, le 1er bataillon est engagé dans l’attaque en direction de Schirmeck. Il perd plus de 250 hommes et officiers.

Le 2ème bataillon est à Saint-Blaise.

Le 22 août, chargé de défendre Rothau, le 1er bataillon subit une attaque particulièrement violente au cours de laquelle  3 officiers, 6 sous-officiers et 184 soldats seront mis hors combat.

 


© source : AFGG

Le 24 août, dans un épais brouillard, le régiment et en particulier le 2ème bataillon, recule en direction de Saales.  Au cours de la journée le régiment perd 1.015 hommes.

Blessé au pied droit et au bras, Guillaume est laissé sur le terrain et est fait prisonnier par les Allemands, le 25.

 


Transport des blessés en charrette © Gilles Viricel


Fiche de liaison avec la famille

Guillaume est transporté le 26 dans le lazaret de Molsheim, puis le 27 août au lazaret n°35 de Strasbourg* où il reste jusqu’au 12 septembre.

*Le lazaret (hôpital) n°35 a été installé dans l’école de Neufeld à Strasbourg.

 

Le 12 septembre, il est transféré par péniche sur le Rhin jusqu’à Mayence puis par train jusqu’à Magdebourg où il est soigné dans un lazaret.

 

Le 25 septembre, Guillaume est interné dans le camp d’Alten-Grabow, en Saxe-Anhalt. 

 

1915 à 1918


Les camps où a été interné Guillaume.

 


Registre des prisonniers détenus à Alten-Grabow

 

Dans ce camp, ne se trouvaient que des hommes de troupe. Les conditions de détention y étaient très dures (froid, nourriture, hygiène, …).

Dans les cartes qu’il échange avec sa famille (il n’a le droit d’écrire qu’une fois par mois), il se plaint de la faim d’où ses demandes de colis et d’argent; (“dans le camp, il y a 3 cantines où l’on peut acheter tout ce dont on a besoin”  carte postale non datée).

Il se plaint aussi du froid (il réclame des vêtements chauds car dans la baraque en bois où il dort il n’a qu’une couverture et il neige).

La discipline est sévère car il dit qu’au moindre écart, ils sont attachés au poteau pendant deux heures. (les gardiens attachaient le soldat puni à un poteau au centre du camp sous la neige, la pluie, dans le vent glacial de la Saxe).

À cette époque, un prisonnier célèbre était dans le camp: Maurice Chevalier. On peut espérer qu’il ait distrait les prisonniers par ses chansons.

En juillet, Guillaume est détaché dans une ferme de Tucheim (à 14 km au nord du camp principal)

En mars 1916, Guillaume est transféré au camp de Merseburg en Saxe-Anhalt. 

Il est à nouveau employé dans une ferme.

En 1917, le camp regroupe à peu près 30 000 prisonniers dont 14000 français. Les prisonniers sont en 2 bataillons de 4 compagnies. Guillaume est dans la 7ème compagnie.

 


Le camp de Merseburg    © Gilles Viricel

 


Guillaume pendant sa captivité – © Gilles Viricel

 

1919

Le 15 janvier, il est ramené à Darmstadt en vue de son rapatriement en France qui se fera le 18 janvier.

Il vient alors au dépôt du 158ème à Lyon (fort Saint-Irénée et fort de Vaise).Il ne sera démobilisé que le 1er septembre.

 


En attente de démobilisation, promenade dans les rues de Lyon. Guillaume est à gauche – © Gilles Viricel

 


En attente de démobilisation, à la terrasse d’un “bouchon lyonnais”.
Guillaume est au centre du 2ème rang. – © Gilles Viricel

Il rentre à Aveize dans la ferme familiale. 

Le 3 mai 1927, Guillaume épouse à Saint-Martin-en-Haut, Stéphanie VILLE.

Le 5 novembre 1943, il reçoit la carte d’Ancien Combattant et peut porter la médaille afférente.

 


© Gilles Viricel

 

Guillaume décède le 12 juin 1961 à Aveize.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales du Rhône

Archives de la famille VIRICEL avec tous mes remerciements pour m’avoir confié leurs documents 

SGA, Mémoire des hommes

  • JMO du 99ème RI    26N  643/1
  • AFGG

BnF, Gallica

  • Historique du 99ème RI  Imp. du Sud-Est  Bergerac   1920

https://grandeguerre.icrc.org/