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Jean-Marie GRIMALDI, adjudant-chef au 111ème d’Artillerie Lourde Coloniale


© Nicole PETIT-GRIMALDI

Jean-Marie est né le 7 juin 1893 à Olmi-Cappella (Corse)Ses parents Jean-Baptiste GRIMALDI et Marie-Laurence née POLETTI sont propriétaires d’une exploitation au lieu-dit Aquilacce, à Olmi-Cappella.

 

Jean-Marie est le 4ème garçon d’une fratrie de 4.

 

1911

Matricule 1551 de la classe 1913 du centre recruteur d’Ajaccio, il s’engage volontairement le 4 octobre 1911 pour le 17ème Régiment de Dragons.

Le 17ème Dragons est caserné à Vienne (Isère), au quartier Saint-Germain. Jean-Marie arrive au corps le 7 octobre.

 

1912-1913-1914

Le 14 août 1912, il passe au 14ème Escadron du Train des Equipages Militaires (ETEM) caserné à Lyon, puis 20 au 18ème ETEM qui est à Bordeaux, au quartier Niel.

Les soldats du Train des équipages sont surnommés les "tringlots" en hommage aux premiers soldats de l'armée napoléonienne chargés du ravitaillement qui étaient armés d'une carabine courte "le tringlot".

 

Le 18ème ETEM a 3 compagnies en Afrique du Nord les 11, 12 et 13ème. Elles sont basées en Algérie.

Le 20 août 1912, il part rejoindre une compagnie au Maroc.

Des tribus ne supportent pas le protectorat de la France (aidées en sous-main par l’Allemagne qui n’a pas accepté d’être écartée du Maroc). Les combats sont particulièrement difficiles ( climat, topographie des lieux, mobilité des tribus, …). Ils dureront jusqu’en 1936 au moins.

Le Ministère de la Guerre y envoie des troupes et donc des compagnies du Train pour assurer le ravitaillement.

Jean-Marie est nommé brigadier le 9 novembre 1913.

Le 20 décembre 1914, il rentre en France et est affecté au 14ème ETEM qui est dans la caserne de la Part-Dieu à Lyon.

 

1915-1916

Il arrive au corps le 16 janvier 1915

Le 22 janvier 1915, Jean-Marie passe à la Section d’Hospitalisation 2/44*. 

*Une Section d’Hospitalisation (SHO) est une annexe autonome d’une ambulance comprenant du personnel (1 brigadier et 3 tringlots) et surtout du matériel notamment des tentes.

À cette date, la SHO 2/44 est à la disposition d’une ambulance de la 66ème Division d’Infanterie (DI) qui combat dans les Vosges. 

L’Hôpital d’Orientation des blessés vers les hôpitaux de l’arrière (HOE) de cette DI est à Bussang .

Le 6 juin 1916, Jean-Marie passe au 16ème ETEM  par décision du Général commandant la 66ème DI

La fiche matricule de Jean-Marie précise le 7 juillet 1916 : Hôpital de Bussang puis hôpital Complémentaire n°22 de Champbeauvert (Vosges) : les 2 hôpitaux reçoivent des soldats atteints de maladies contagieuses de la 66ème DI. Jean-Marie est-il malade?

Le 31 août 1916, Jean-Marie  passe au 116ème Régiment d'Artillerie Lourde* (RAL) à Castres.

* Créé au printemps 1915 à Castres, c’est l’origine de nombreuses batteries de l’Artillerie Lourde. En septembre de la même année est créé le dépôt de l’Artillerie Lourde de la 16ème Région à Castres. Il forme le personnel des nouvelles batteries.

Le 29 décembre, Jean-Marie passe au 115ème RAL.

 

1917

Le 10 janvier 1917, il est affecté à l’Armée d’Orient.*

*Après l’échec de l’expédition des Dardanelles contre la Turquie (18 mars 1915-9 janvier 1916), le Quartier Général décide d’ouvrir un front contre l'Autriche-Hongrie et la Bulgarie à partir de Salonique. Les troupes affectées à ce front forment l’Armée d’Orient.

Le 27 janvier, il débarque à Salonique et est dirigé vers Zeitenlick, le camp de rassemblement des troupes françaises, Jean-Marie passe au 111ème RAL, IVème groupe.

 


Le camp de Zeitenlick

Le IVème groupe est à 2 batteries (24ème et 25ème), il est chargé de soutenir les offensives de la 122ème DI. Le groupe est équipé de canon de 120L

 


U
n canon de 120 Long

Le groupe participe à l’attaque de la 122ème DI sur le Skra-di-Legen, qui commence en avril.

 


La position de la 122ème DI

Jean-Marie est nommé au grade de Maréchal des logis le 3 novembre 1917.

Des permissions sont enfin accordées en fin d’année. Jean-Marie en bénéficie. Il réembarque vers le 15 décembre à Tarente (Italie) à bord du croiseur Châteaurenaud ”. Arrivé au large d’Itéa, le croiseur est coulé par le sous-marin allemand UC 38. 


Le “Châteaurenault”

Tous les passagers sont récupérés par les navires escorteurs et les chalutiers italiens sur zone. Débarqués d’abord à Vassilikos, ils arrivent à Salonique par voie ferrée, début janvier.

Le 1er mars 1918, le groupe du 111ème RAL est dissous et devient le 143ème RAL  4ème groupe, les batteries portent le n°10 et 11. Il reste “artillerie de la 122ème DI”.

Le 4ème groupe reste sur ses positions jusqu’au 20 août, où il part soutenir la 2ème Armée serbe qui se bat sur le Vetrenick et le Sokol.

Placées sur le Golo Bilo, elles tirent sur le Sborsko.

 


Artillerie lourde en Orient    source : L’Illustration

Les Bulgares ayant reculé et finalement demandé un armistice (28 septembre), les batteries partent pour Davidovo sur le Vardar.

 

1919-1921

Le 13 janvier, les batteries rentrent à Zeitenlick où elles sont dissoutes les 25 et 28 janvier.

Le 23 juin, Jean-Marie se rengage pour 5 ans et le 1er août passe au 10ème Régiment d’Artillerie Lourde Coloniale du Maroc.  Le 5 septembre, il est finalement affecté au 1er Régiment d’Artillerie Coloniale du Maroc, 10ème batterie.

Le 10 mars 1921, Jean-Marie reçoit la Médaille Coloniale, avec l’agrafe “Maroc”.

1922-1924

Jean-Marie est envoyé le 22 octobre 1922, au Moyen-Orient. Il est affecté au 11ème Régiment d’Artillerie Mixte Malgache, 5ème batterie.

Suite au traité de Sèvres (août 1920), la France et l’Angleterre se voient officiellement confiées les territoires du Moyen-Orient occupés par la Turquie.

 


En bleu, le territoire confiée à la France    source : l’histoire.fr

La France obtient ce qui équivaut aujourd’hui à la Syrie et au Liban. Face aux révoltes des tribus qui s’opposent à cette occupation, la France envoie des troupes qui prennent le nom “Armée du Levant”.

Quand Jean-Marie rejoint, les territoires sont en passe d’être pacifiés. Il ne reste plus que 9 batteries d’Artillerie équipées de 75 ou de 65 de montagne. 

Elles sont positionnées pour la moitié sur la frontière turque, les Quartiers Généraux des 3 groupes sont à Alep, Damas et Beyrouth.

 


© Nicole PETIT-GRIMALDI

Le 12 décembre 1923, à Alep, Jean-Marie reçoit la Médaille Commémorative des Opérations effectuées en Syrie et en Cilicie.

 

1924-1928

Il quitte le Moyen-Orient le 16 février 1924 et rentre en France. au dépôt des Isolés Coloniaux de Marseille*.

*dépôt qui accueille les soldats des unités coloniales à l’ arrivée ou en partance pour les colonies ou les protectorats français.

Il est ensuite affecté au 38ème Régiment d’Artillerie Coloniale de Nîmes le 5 mai.

Le 17 juillet 1924, il épouse à Nîmes, Henriette CARTIER.

Jean-Marie passe au grade d’adjudant le 1er juin 1926.

 

1927-1928

Le 6 janvier 1927, il est envoyé à la batterie mixte de l’Artillerie Coloniale de La Martinique. Basée à Fort-de-France, elle est équipée de canons de 75.

Il rentre en France le 5 juillet 1928 et est affecté au 38ème RA Coloniale.

Le 4 septembre 1928, Jean-Marie est fait chevalier dans l’ordre du Ouissam Alaouite

 

1929 - 1933

Le 1er janvier, il est admis dans le corps des sous-officiers de carrière.

Le 2 mars, il reçoit la Médaille Militaire (décret du 7 juillet 1927).

Jean-Marie est promu adjudant-chef par décision ministérielle du 15 juillet 1929 (pour prendre rang le 1er avril). 

Il s’embarque pour le Levant le 25 juin où il est affecté au 2ème Régiment d’Artillerie Coloniale, 1ère batterie du groupe I, de l’Armée du Levant. 

À cette période, l’Artillerie de l'Armée du Levant comprend 3 groupes de 2 batteries.

Les groupes I et II sont mixtes avec des canons de 75 et de 65 de montagne. Le groupe III n’a que des canons de 65 de montagne.

Le 25 juin 1929, une batterie de 155C est adjointe au groupe II. 

 


Un 155 Court à l’épreuve du feu

*Entrant dans la catégorie des canons de l’Artillerie lourde, c’est la batterie où sert Jean-Marie, compte-tenu de ses compétences.

Cette batterie est basée à Damas.

En tant qu’ancien combattant de la Grande Guerre, il a le droit de porter la Croix du Combattant et la Médaille Commémorative de la guerre 14-18

Le 10 novembre 1930, il reçoit la Médaille Commémorative serbe.

Le 17 février 1932, il reçoit la Médaille du Mérite Syrien.

Le 2 juillet 1933, Jean-Marie rentre sur Marseille et est affecté au 2ème Régiment d’Artillerie Coloniale*, 1ère batterie.

*Créé à partir du 38ème RA Col qui a été dissous. Le dépôt reste Nîmes.

 

1933 - 1937

Jean-Marie est envoyé au Maroc  où il est affecté au Groupement Autonome d’Artillerie Coloniale du Maroc (GAACM).

Les batteries sont à Meknès et à Fès.

C’est à Fès, le 14 juillet 1936, que lui est remise la Croix de Chevalier de la Légion d’honneur par le Gal Marty (décret du 2 juillet 1936, paru au JO du 8 juillet 1936).

 


© Nicole PETIT-GRIMALDI

Le GAAACM devient le Régiment d’Artillerie Coloniale du Maroc.

 

1938

Jean-Marie rentre à Marseille le 5 mars où il est affecté au 12ème RA Col. d’Agen.

Il est libéré du service actif le 7 juin et se retire à Nîmes.

Le 18 septembre, il vient s’installer à Kelaa des Sless (nord de Fès) où il remplit les fonctions de contrôleur civil* pendant que son épouse y enseigne.

*Représentant de l’Administration française auprès du caïd de la région. 

 

1939

Jean-Marie est mobilisé le 28 août et affecté au Régiment d’Artillerie Coloniale du Maroc .

Il est renvoyé dans ses foyers le 1er octobre.

Très engagé dans  la défense des intérêts des sous-officiers en retraite au sein de l'Union Nationale des Sous-Officiers en Retraite (UNSOR), dans la section du Gard( il en sera vice-président), il reçoit la médaille de Reconnaissance.

 



 


© Nicole PETIT-GRIMALDI

Jean-Marie décède le 23 novembre 1981 à Marseille. Il est inhumé dans le cimetière Sainte-Baudile de Nîmes.

 
© Nicole PETIT-GRIMALDI

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de la Corse

Archives familiales de la famille PETIT-GRIMALDI

SGA, Mémoire des hommes 

  • JMO du Service de Santé de la 66ème DI   26N  388/1-2
  • JMO de l’Artillerie de l’Armée d’Orient   26N  94/6
  • JMO de l’Artillerie de la 122ème DI  
  • JMO de l’Artillerie de l’Armée du Levant  4H  264/1
  •  “       “      “     “      “      “     “     “     “         4H 265/1
  • AFGG

Argonaute- paris-nanterre

  • Historique du 173ème RI  Librairie Chapelot  Paris 1920

Bnf, Gallica

  • Historique du 143ème RAL Coloniale  Imp. Bouchet  Toulon 1920

Forum, pages 14-18 en particulier Guy François qui m’a beaucoup aidé pour suivre Jean-Marie dans les unités d’Artillerie.

Tous mes remerciements à Michel PINEAU qui, une fois encore, m’a guidé dans les arcanes du Service de Santé de l’Armée