Maurice, Jean, Valentin est né le 8 août 1893 à Vichy (Allier). Son père Jean, Benoît, Edouard DUFOURT est médecin à Vichy, sa mère Louise, Lucie PUPIER est mère au foyer.
Maurice est étudiant en école de commerce quand il s’engage volontairement pour 3 ans, le 3 octobre 1913 pouvant ainsi choisir son unité.
Il choisit le 2ème régiment de Dragons qui est à Lyon, caserne de la Part-Dieu.
©Bibliothèque Municipale de Lyon
1914
Le 1er août, le régiment est embarqué pour Chatel-sur-Moselle afin de couvrir la frontière.
Le 2ème Dragons forme avec le 14ème, la 14ème brigade de cavalerie de la 6ème Division de Cavalerie (DC).
Il garde tout d’abord des ponts sur la Meurthe.puis monte sur Sarrebourg. La Division est bloquée et doit reculer tout en protégeant la retraite de la Ièrea Armée. jusqu'à la Mortagne où elle est le 25 août.
Le régiment participe à la bataille de la Trouée de Charme, qui va empêcher le mouvement des troupes allemandes qui veulent contourner Nancy et attaquer Verdun, notamment à Rozelieures.
Le 9 septembre, le régiment est embarqué en gare de Darnieulles pour l’Aube où il cantonne à Nogent -sur-Aube.
Bloqués par la bataille de la Marne, les troupes allemandes reculent.
Commence la poursuite qui s’arrête sur une ligne de défense le long de l’Aisne et qui se poursuit en Champagne.
Un escadron de Dragons en patrouille
Rattaché au 21ème Corps d’Armée (CA), le régiment est à Suippes.
Le 3 octobre le 2ème Dragons est embarqué à La Fère Champenoise pour Hazebrouck. *
*un mouvement ascendant va se mettre en place pour empêcher les allemands de prendre les ports de la mer du Nord (Calais et Dunkerque), vitaux pour le ravitaillement des troupes britanniques. Ce mouvement va durer 2 mois. C’est la “course vers la mer”.
Le 14 octobre, Maurice passe à l’escadron à pied du 2ème Dragons.
* En 1914, le régiment de cavalerie comprend 4 escadrons d’active numérotés de 1 à 4. Chaque escadron (160 cavaliers en moyenne) se divise en 4 pelotons de 40 cavaliers et sous-officiers environ. Un escadron est souvent détaché pour une division. Le régiment combat souvent par ½ régiment (2 escadrons), plus rarement avec ces 4 escadrons. Outre des missions de patrouilles et de reconnaissance, les unités de cavalerie sont, pour la plupart, placées en arrière du front dans l’attente d’une percée significative du front qui serait, alors, exploitée par les divisions de cavalerie.
La stabilisation du front, le système des tranchées vont rapidement montrer la limite de cette tactique. Des unités seront démontées, les cavaliers descendent dans les tranchées même si les chevaux restent près du front.
Après avoir défendu Hazebrouck (Nord) avec succès, le régiment participe à la prise de Sailly-sur-la-Lys.
Jusqu’au 7 novembre, le 2ème Dragons participe à la défense du canal de l’Yser, puis vient au repos à Saint-Hilaires Cottes (Pas-de-Calais) .
Le 24 novembre, il est embarqué pour Saintines (Oise) au repos, en réserve de la VIème Armée.
1915
Le 26 janvier, le régiment est transporté à Belfort et va au repos à Chavannes-le- Grand (Territoire de Belfort)
La 6ème DC est réserve du Détachement d’Armée des Vosges.
À partir du 31 janvier, le régiment stationne vers Balschwiller dans le Haut-Rhin vers Mulhouse, participant à la défense de la Trouée de Belfort.
Le 12 mai, il est positionné vers Ambricourt Tilly-Capelle (Pas-de-Calais), il est en réserve pendant les combats de l'Artois.
Le 28 juin, il embarque à Wavrans (Pas-de-Calais) pour Arches dans les Vosges.
Il prend notamment le secteur de la montagne d’Ormont en relève de la 41ème Division qui est mise au repos.
Le 1er août, Maurice passe brigadier au 14ème Dragons (le régiment jumeau du 2ème).
Le 31 août, la Division est embarquée à Bruyères pour Stainville (Meuse)
Le 21 septembre, Maurice passe maréchal-des-logis au 6ème Groupe Léger du 2ème Dragons.*
*Le Groupe Léger a été créé en novembre 14, chaque régiment de la Division détachant son escadron à pied.
Début octobre, la Division vient en Champagne à Voilemont, ùu elle est mise à disposition du 1er Corps d’Armée Coloniale qui attaque sur la Main de Massiges.
1000 hommes seront prélevés comme travailleurs ou réserve.
Maurice se fait remarquer lorsqu’il travaille à L’Arbre aux Vaches au service du 21ème RIC.
Le 1er novembre, le régiment vient de Lunéville pour finalement être positionné dans la forêt de Parroy.
Le 2 décembre, Maurice est cité à l’ordre du régiment :
“S’est offert spontanément, pendant les nuits des 15, 16 et 17 octobre, pour la pose d’un réseau de fil de fer en terrain découvert et fortement battu par le feu ennemi”.
La citation est accompagné de la Croix de guerre avec une étoile de bronze.
1916
Le 29 janvier, le régiment est à Pont-Saint-Vincent; puis dans la forêt de Parroy ‘secteur de Valhey - secteur d’Einville)
Le régiment alterne garde en 1ère ligne et repos
Le 24 mai une restructuration des Corps de Cavalerie est décidée.
Le 8ème Cuirassiers est recomposé avec des éléments d’autres unités.
Son 2ème bataillon est notamment constitué avec le 6ème Groupe Léger auquel appartenait Maurice*. C’est désormais un régiment de cavaliers à pied.
*Un des sous-lieutenants du 2ème bataillon est Sébastien, Jean-Marie de BOÜARD de LAFOREST dont on pourra lire le parcours sur ce blog.
Le 8ème Cuirassiers est dans la 6ème DC.
Le 18 août, la Division vient prendre un secteur entre le col de la Chapelotte et la vallée de la Vezouze, secteur de Badonviller.
Les escadrons du 8ème Cuirassiers à pied se positionnent dans la vallée de la Blette.
Le 13 septembre dans la nuit, vers 23h, alors que la 7ème compagnie est dans une tranchée devant Allencombe, des patrouilles ennemies tentent de s’infiltrer.
Elles sont repoussées mais Maurice est grièvement blessé d’une balle à l’aine.
Évacué vers l’Hôpital Mixte de Baccarat, Maurice y meurt le 14.
Par décret paru au JO du 19 juin 1919, la Médaille Militaire, lui est conférée à titre posthume:
“Sous-officier très courageux, a été mortellement frappé dans la nuit du 12 au 13 septembre en revenant d’un poste d’écoute menacé et où il est intervenu avec un mépris complet du danger”
Elle est accompagnée d’une 2ème étoile de bronze sur sa Croix de guerre.
Son nom est inscrit sur le Monument aux morts de Vichy.
Sources bibliographiques et iconographiques
Archives départementales de l’Allier
Bibliothèque Municipale de Lyon
SGA, Mémoire des hommes
- JMO du 2ème Dragons 26N 878/6-7
- JMO du 8ème Cuirassiers 26N 677/4
BnF, Gallica
- Petit journal de marche du 2ème Dragons Berger-Levrault Paris 1920
IGN, carte d’État-major