Accéder au contenu principal

Mathieu, Marius ROCHE, caporal au 216ème RI

Mathieu, Marius est né le 10 novembre 1892 à Chalmazel, au lieu-dit l’OlmeSon père Jean-Baptiste ROCHE et sa mère Philomène née GOUTTE sont agriculteurs dans la ferme de Joseph GOUTTE, père de Philomène.

Le couple aura 5 enfants dont 4 garçons : Joseph (1887), Henri (1890), Marius (1892) et Jean (1894) qui seront tous mobilisé pendant la guerre de 14-18 et une fille Marie (1888). Au décès de leur père le 8 juin 1898, c’est leur grand-père maternel  Joseph GOUTTE qui est nommé tuteur des enfants. Leur mère décède le 3 août 1908.

 

1913

Ajourné à un an pour problèmes cardiaques, Marius est reconnu “bon pour le service” par le Conseil de révision du canton de Saint-Georges-en-Couzan le 1er septembre.

Il est affecté à la 1ère compagnie du 1er bataillon du 98ème Régiment d’Infanterie (RI) de Roanne à compter du 9 octobre. Le dépôt du 98ème est à la caserne Werlé.

 


source: Généanet

 

1914

Marius est caporal le 19 avril et passe à la 3ème compagnie (même bataillon)

Le 2 août à la déclaration de la guerre, le 98ème forme avec le 16ème la 50ème brigade de la 25ème Division d’Infanterie (DI) .

La Division est concentrée vers Épinal (Vosges), le 98ème est à Villers-sur Illon.

La 25ème DI participe à la bataille de Sarrebourg, mais doit se replier derrière la Mortagne. Le front se stabilise vers Xaffévillers;

Après la bataille de la Marne, les Allemands reculent sur l’Aisne où ils ont préparé une ligne de défense qui ne sera enfoncée qu’en 1918.

S’engage alors la poursuite.  La 25ème DI y participe.

Le 14 septembre, elle est envoyée en Picardie vers Béthancourt. 

Le front se stabilise vers le 22 septembre, aux portes de Crapeaumesnil (Oise)

Le 5 octobre, alors que le régiment est dans le village des Loges; le secteur subit une violente attaque. La 3ème compagnie qui tient une tranchée près de la voie ferrée, plie mais finalement repousse l’attaque.

 

Le 98ème dans les tranchées des loges – source: https://www.forez-info.com/

Les pertes sont conséquentes: 28 hommes tués, 66 blessés et 11 disparus.

Parmi les blessés, Marius est atteint à l’aisselle et à l’épaule gauche au niveau de l'omoplate par des éclats d’obus.

Porté au poste de secours de la ferme du bois des Loges, il est transporté par le Groupe des brancardiers divisionnaires à l’ambulance n°6 qui stationne à Boulogne-la-Grasse. Via Compiègne, il va dans un hôpital de l’arrière.

 

1915

Quand il revient au front, Marius est affecté au 9ème bataillon, 35ème compagnie rattaché au 16ème RI.

Le 16ème RI appartient à la même Division que le 98ème.

À partir de 1915, a été créé pour chaque Région militaire, sous le nom de Dépôt de passage, un bataillon rattaché à un régiment du Corps d’Armée (CA), il porte le n°9. Passage obligé des recrues qui, après leur instruction au dépôt du régiment, viennent se perfectionner et s’équiper pour le front. Rapproché, c’est un réservoir à renfort, théoriquement pour les régiment du CA mais la réalité va rapidement être différente.

Pour ce qui concerne Marius, le 6ème bataillon rattaché au 16ème RI appartient à la 13ème Région militaire (Clermont-Ferrand et Saint-Etienne)

 

1916

Le 9 novembre, Marius passe sergent à la 34ème compagnie du 9ème bataillon toujours au 16ème RI.

Il appartient, vraisemblablement aux cadres qui assurent la formation de la classe 1916.

 

1917

Le 28 mai, il passe au 216ème RI et est affecté à la 24ème compagnie du 6ème bataillon.

Le 216ème RI appartient à la 63ème DI.

Le 22 juin, il passe à la 17ème compagnie du 5ème bataillon.

Quand Marius rejoint son unité, celle-ci combat au sein de la IIème Armée et tient un secteur entre le col de Sainte-Marie et la Chapelotte (le poste de commandement du régiment est à Saint-Jean-d’Ormont) dans les Vosges.

Le 24 juin, le 216ème embarque à Bruyère pour la Meuse. 

Le 29, le 216ème RI s’installe à Souhesmes jusqu’au 2 juillet où le 5ème bataillon se dirige sur les Bois Bourrus.

Mi-juillet, il effectue des travaux sur le secteur Mort-Homme (quartier Croix de Fontenoy)

Le 19 août, il est relevé et part au repos (et à l’instruction) à Louze en Haute-Marne jusqu’au 3 octobre où il vient prendre un secteur dans les Éparges.

Le 9 novembre, le 216ème RI vient cantonner vers Marat-la-Grande où il reste jusqu’au 3 décembre. Il est transporté alors à Verdun où le 5ème bataillon est en réserve dans la Citadelle jusqu’au 10 décembre.

Il prend alors un secteur sous le ravin d’Anglemont

 

1918

Le régiment quitte Verdun le 18 janvier pour Marat-la-Grande. Il est mis au repos jusqu’au 25 janvier.

Le 5ème bataillon vient faire des travaux sur la rive gauche de la Meuse. Le 20 février, il est à Florent-en-Argonne où il prend le secteur de Vienne-le-Château.

Il ne quitte Vienne-le-Château que le 17 juin

Il reste quelques jours dans ce secteur avant d’arriver à Antilly où est rassemblée la 63ème DI.

La 2ème bataille de la Marne se prépare.

À partir du 18 juillet, le régiment est positionné pour participer à l’attaque sur Coincy (Aisne).

Le 20 juillet, il est à Saint-Quentin, puis dans les bois de Latilly (Aisne).

Le régiment reçoit l’ordre de traverser Wadon puis d’attaquer le château de Montigny. L’attaque se fait sans appui de l’Artillerie et les tanks promis ne sont pas là. Le 21, une centaine d’hommes sont hors combat.

 

source JMO du 216ème RI

L’attaque se poursuivant, mais butant toujours sur les nids de mitrailleuses allemandes, c’est 130 hommes qui sont tués ou blessés. 

Le 22, c’est par un bombardement par obus toxiques que l’attaque est stoppée. 110 hommes sont hors combat.

Le 24, c’est le 216ème qui mène l’attaque (voir la carte) Les mitrailleuses bloquent toute avancée.

La 17ème compagnie est décimée. Marius est parmi les 102 morts du régiment.

Par décret paru au JO du 2 mai 1922, il reçoit la Médaille militaire à titre posthume avec la citation:

“ Sous-officier d’une bravoure réputée. Est mort glorieusement pour la France le 24 juillet 1918 devant Coincy en faisant vaillamment son devoir”.

Marius est inscrit sur le Monument aux morts de Chalmazel.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de la Loire

SGA, Mémoire des hommes

  • JMO du 98ème RI   26N 672/16
  • JMO du 216ème RI  26N  717/3
  • AFGG
  • Historique du 216ème RI  imp J.L. Serre Montbrison  1920

https://combattant14-18.pagesperso-orange.fr/

IGN, Géoportail