Jules, Constant est né le 25 avril 1887 à Flacey-en-Bresse (Saône-et-Loire) où ses parents Marie, Joseph JEANNIN et Marie, Eugénie née ROUTHIER exploitent une ferme au lieu-dit le Villard.
Jules est l’aîné d’une fratrie de 6 enfants (5 garçons et 1 fille). Seuls Jules, Constant et Marie Joseph, Eugène seront mobilisés pendant la guerre de 14-18.
Matricule 884 de la classe 1907 du centre recruteur de Châlon-sur-Saône, Jules part faire son service militaire au 27ème Régiment d’Infanterie (RI) du 6 octobre 1909 au 24 septembre 1911, il est soldat de 1ère classe.
© archives Anne DAMATO
Il fait une période d’exercices au 27ème RI du 26 août au 17 septembre 1912.
Le 1er avril, il est administrativement affecté au 56ème RI de Chalon-sur-Saône.
Caserne Vaillant du 27ème RI à Dijon
Il fait une période d’exercices au 27ème du 26 août au 17 septembre 1912 au titre de la réserve.
1914
Le 1er avril, il passe au 56ème RI qui a son dépôt à la caserne Vaillant de Chalon-sur-Saône.
À la déclaration de la guerre, Jules rejoint le 56ème le 4 août.
Le 56ème forme avec le 134ème la 29ème brigade de la 15ème Division d’Infanterie (DI).
Dès le 6 août, le régiment débarque à Châtel-Nomexy (Meurthe-et-Moselle), où il est placé en réserve du 8ème Corps d’Armée (CA) de la Ière Armée.
Le 20, le 56ème attaque le village de Gosselming. Les pertes sont telles (le 2ème bataillon est décimé, plus de 1000 hommes hors de combat) qu’il repasse la Meurthe, puis la Mortagne, dans des conditions très difficiles avec de très grosses pertes.
Il est engagé dans la bataille de la Trouée de Charmes, qui va empêcher le mouvement des troupes allemandes qui veulent contourner Nancy et attaquer Verdun.
Le 12 septembre, le régiment bloque leur avancée et les oblige à repasser la Meurthe à Ménil-Flin.
Bataille de la trouée de Charmes
Le 29 septembre, le régiment vient prendre un secteur sur les pentes du bois d’Ailly (rive droite de la Meuse) au sud de Saint-Mihiel.
source: JMO du 56ème RI
Commence alors une période faite d’attaques, de contre-attaques, de bombardements qui ne se traduit pas par un gain de terrain, ni une perte d’ailleurs.
Nous sommes dans la période: ”Je les grignote” du Général en chef. Les pertes en hommes sont sensibles.
source: AFGG
1915
Le 6 avril, le 56ème s’empare du bois. Les contre-attaques très violentes se poursuivront jusqu’au 10 avril, mais le 56ème reste maître du bois.
Le 17 avril, le régiment est relevé et vient au repos à Commercy.
Le 25 avril, il revient à Mécrin
En date du 27 mai, Jules est cité à l’ordre de la Division:
“A ouvert la voie à sa section dans l’attaque en lançant sans relâche, et avec la plus grande bravoure, des boîtes à mitraille sur un ennemi posté à quinze mètres”.
La Croix de guerre de Jules JEANNIN – © archives Anne DAMATO
Le 7 août, à Pont-sur-Meuse, il est vraisemblable que Jules assiste à l’exécution de 2 soldats du 56ème, Georges SCHWENDIMANN et Louis TIXIER, condamnés à mort par le Conseil de guerre de la 15ème DI pour “abandon de poste devant l’ennemi”
Le 1er octobre, la Division est relevée et vient à Somme-Tourbe en Champagne. L’attaque du 6 octobre sur les tranchées de la Vistule et de Pologne est un échec coûteux.
Le 28 novembre, le régiment (sauf les compagnies de mitrailleuses qui restent en ligne devant la tranchée de la Vistule) est au repos à Croix-de-Champagne;
Le 13 décembre, Jules passe au 26ème RI.
Le 26ème RI appartient à la 11ème DI.
Le 26ème est alors au repos à Hans (Marne).
Après une prise de secteur à la butte du Mesnil (zone du Filet), le 26ème RI est embarqué en autobus pour Brusson (Marne) puis en train jusqu’à Charmes (Vosges) où il arrive le 27 décembre.
1916
Commence une période d’entraînement dans divers camps proches de Nancy (dont le camp de Saffrais).
Le 15 février, le régiment prend un secteur à Champenoux (Meurthe-et-Moselle) .
Le 23 février, est constituée la 2ème Compagnie de Mitrailleuses (CM2), où Jules est affecté.
Le 12 mars, le régiment rejoint Beurey-sur-Saulx (Meuse) où il est au repos jusqu’au 20 mars.
Désigné pour prendre un secteur entre le bois de Malancourt et le bois Camard, c’est cours de la mise en place de la CM2, le 25 mars, sur la route Esnes- Malancourt, que Jules tombe accidentellement et se blesse à la cheville gauche.
Il est évacué vers l’une des 2 ambulances qui viennent d’être installées à Ville-sur- Cousance, les 5/20 et 8/20.
Manifestement mal soigné, commence pour Jules un long périple dans les hôpitaux.
1917
© archives Anne DAMATO
Le 23 novembre, Jules entre à l’Hôpital Auxiliaire n°112* de Lyon pour y subir une astragalectomie afin de réduire la déformation du pied gauche en varus consécutive d’une arthrite bacillaire.
*installé dans le Groupe Scolaire, rue Jacquard à Lyon (4), la gestion en est confiée à l'Union des Femmes Françaises, l’une des associations de la Croix-Rouge Française reconnues par Le Service de Santé de l’Armée pour soigner les blessés.
1918
Il en ressort le 5 avril, pour l’Hôpital Complémentaire (HC) n°38 de Lyon*
Situé quartier de la Vitriolerie, l’HC est lié à l’un des 2 hôpitaux militaires de Lyon (Hôpital Desgenettes et Hôpital Villemanzy)
Jules est réformé.
Le 25 avril, il épouse à Vienne Alice, Augustine CHAPOTAT.
Jules décède le 6 janvier 1923 à l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon (4)
Sources bibliographiques et iconographiques
Archives départementales de la Saône et Loire
Archives départementales du Rhône
Archives municipales de Lyon
Archives de la famille JEANNIN qu’Anne DAMATO, petite - fille de Jules, a bien voulu me confier.
SGA, Mémoire des Hommes
- JMO du 56ème RI 26N 645/1à10
- JMO de la 29ème brigade 26N 504/4
- JMO du 26ème RI 26N 600/7
- JMO de la 11ème DI 26N 289/3
- AFGG
BnF, Gallica
- Historique du 56ème RI Berger-Levrault Nancy-Paris