À Simon, mon petit-fils.
Fernand, Germain est né le 20 mai 1889 à Brahic (Ardèche). Son père Auguste FABRE et sa mère Lucienne née BÉRAT exploitent une ferme dans le bourg.
Fernand appartient à une fratrie de 5 enfants dont la dernière fille, Marcelle, née en 1903, épousera Louis CAPIOD (l'arrière grand-père de Simon) dont on pourra lire le parcours pendant la guerre sur ce blog.
Fernand est mineur.*
*Le sous-sol de l’Ardèche est riche en charbon et minerais divers. Près de Brahic, aux Vans et à Pigère, le charbon sera exploité jusqu’en 1946.
Matricule 1421 de la classe 1902 du centre recruteur de Nîmes, il est exempté de service militaire pour “faiblesse générale”.
* Un jeune homme, sans aucune maladie, peut être ajourné pour faiblesse. La faiblesse est la principale des raisons d'ajournement, sinon la seule. L'indice est le rapport entre la taille, le poids et le périmètre thoracique du conscrit. Un conscrit est jugé trop faible lorsque l'indice est, en moyenne, supérieur à 30. On ajourne souvent à 27.
Le 14 décembre 1914, Fernand est déclaré “bon pour le service armé”*
*Compte tenu de l’hécatombe du début de la guerre, les Commissions de réforme revoient tous les hommes exempts de service et sont moins regardants sur l’état physique des hommes.
1915
Le 21 février, Fernand arrive au 4ème Régiment d’Infanterie Colonial (RIC) de Toulon où il fait ses classes jusqu’au 29 septembre.
Le 4ème RIC a son dépôt à la caserne Le Mourillon.
Envoyé au front, il est affecté au 34ème RIC, 22ème compagnie du 6ème bataillon.
Le 34ème RIC se bat en Champagne au sein de la 16ème Division d’Infanterie Coloniale (DIC) (1er Corps d’Armée Colonial)
À partir du 11 octobre, le régiment vient au repos à Cabanes-et-Puits avec toute la 16ème DI.
Transporté par camion, pour Verrières le 18 octobre, le 34ème se retrouve le 6 novembre à la disposition de la 2ème DIC sur le pouce de la Main de Massiges.
Il est installé à Ville-sur-Tourbe.
Attaque sur la Main de Massiges
1916
Le régiment est retiré du front et vient au repos vers Gournay-sur-Aronde, à Hémévillers (Oise).
Malade, Fernand est évacué sur le dépôt de Toulon. Il est admis le 23 février à l’Hôpital de Nice et est transféré à l’Hôpital de Lodève* (Hérault), le 24 février. Il en ressort le 3 mars.
*Vraisemblablement, l’Hôpital Temporaire n°31 qui a été installé dans les locaux réquisitionnés du collège de garçons.
Renvoyé au front, Fernand rejoint son unité qui occupe alors un secteur dit du Bois Madame vers Framerville (Somme).
Le 14 mars, Fernand est blessé. Evacué sur l’Hôpital d’Amiens, quelques jours plus tard, il revient au front, le régiment est alors au repos à Bonneuil.
Déplacé, le 34ème RIC vient entre Cappy et Froissy. La bataille de la Somme va débuter.
La bataille de la Somme (VIème Armée Française)
Le 16 juillet, il vient en première ligne pour organiser l’attaque qui est programmée sur Barleux.
Montée des troupes en 1ère ligne
Détail des tranchées autour de Barleux (en rouge, les positions françaises)
Le 20 juillet, le régiment attaque avec le 26ème Bataillon de Tirailleurs Sénégalais qui lui a été adjoint.
Cette attaque, mal préparée, est un échec. Les 2 unités perdent plus de 1000 hommes pour cette seule journée.
Fernand est parmi les tués.
Le 30 août, Fernand est cité à l’ordre du régiment:
“Soldat d’une bravoure remarquable pendant les combats du 1er au 20 juillet, a fait l’admiration de ses camarades leur donnant un exemple entraînant. Est tombé mortellement atteint en abordant une tranchée ennemie”
La citation s’accompagne de la Croix de guerre avec une étoile de bronze.
Par décret paru au JO du 30 octobre 1920, la Médaille militaire lui est conférée à titre posthume.
Fernand est inscrit sur le Monument aux morts de Brahic.
Sources bibliographiques et iconographiques
Archives départementales de l’Ardèche
Archives municipales de Brahic avec tous mes remerciements pour la disponibilité de Mme la Maire de Brahic
SGA, Mémoire des hommes
- AFGG
BnF, Gallica
- Historique du 34ème RIC imp D. Peuchot Toulon
IGN, Géoportail