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Antoine BERGER, soldat au 158ème RI

Antoine, Victor est né le 6 octobre 1888 au domicile de ses parents, 78 rue Notre-Dame (Lyon 6ème). Son père Jean-Pierre BERGER est menuisier. 

Il a déjà 2 frères Hippolyte (1885) dont on pourra lire le parcours pendant la Grande Guerre sur ce blog et Albert (1887). Albert meurt quelques semaines avant la naissance d’Antoine. Deux soeurs viendront compléter la fratrie: Albertine, Amélie en 1890 et Marie-Joséphine en 1895.

Matricule 1295 de la classe 1908 du centre de recrutement Lyon Central, Antoine est affecté au 30ème Régiment d’Infanterie (RI) à compter du 1er octobre 1910. Par décision de la Commission spéciale d’Annecy, il est classé “service auxiliaire”, pour insuffisance musculaire.*

 


Antoine, pendant son service militaire

Un homme classé “service auxiliaire “, n’est pas en état d’être dans une unité combattante. Selon ses compétences (ou parce que l’Armée a besoin de main d’oeuvre), il peut être mobilisé comme les autres mais reste en zone intérieure...en principe. Il est affecté à une unité.

 Le dépôt du 30ème RI est la caserne Decoux à Annecy, mais 2 bataillons sont détachés, l’un à RUMILLY, l’autre à Thonon-les-Bains.

 

Le 28 septembre 1912,Antoine est envoyé en disponibilité.

 

1914

Antoine est mobilisé le 2 août et dès le 10 octobre, passe à la 14ème Section d'Infirmiers Militaires (SIM). C’est la SIM de la 14ème Région militaire de Lyon.

*Une SIM constitue la base arrière du Service de Santé pour l’approvisionner au fur et à mesure des besoins au front.

Antoine est en Zone Intérieure, vraisemblablement dans un hôpital de la 14ème Région.



1915

Le 29 mai, la Commission de réforme de Briançon le déclare “service armé” .

Devant le besoin en hommes réclamé par le front, les Commissions de réforme ré-examinaient périodiquement les exemptions.

Antoine est affecté au 158ème RI le 29 mai.

Le dépôt du 158ème RI est sur 3 sites: Bruyères, Fraize et Corcieux (Vosges).

 

1916

Antoine part au front en renfort le 23 mars et est affecté à la 2ème compagnie du 1er bataillon vers le 17 avril, le régiment cantonne à Dammartin-en-Varimont (Marne).

Le 158ème RI constitue avec le 149ème la 85ème brigade de la 43ème Division d’Infanterie (DI).

Le 1er mai, le régiment part pour Tahure, secteur “calme” où il effectuera des travaux d’aménagement jusqu’au 22 juillet. Il vient au repos à La Chaussée-sur-Marne.

Du 18 au 22 août, il part sur Harbonnières-Guillaucourt (Somme) pour préparer les attaques qui doivent soulager la pression sur Verdun.

La 43ème DI combat au sein du 21ème Corps d’Armée (CA) de la Xème Armée.

 


Zone de combat de la Xème armée pendant la bataille de la Somme

Le 4 septembre, le régiment attaque dans le secteur Soyécourt- Vermandovillers, le 1er bataillon en tête.

En partant des tranchées d’Herleville, le 1er bataillon malgré une défense acharnée des Allemands, dépasse Vermandovillers et vient s’installer dans le boyau du Prunier où il résiste à toutes les contre-attaques.

Le 3ème bataillon prend le bois du Page. 

 


Détail de l’attaque du 1er bataillon du 158ème sur Vermandovillers

Malgré des pertes sévères (plus de 600 hommes hors combat), les objectifs ont été atteints.

Le 21, le régiment est relevé et part pour Milly-sur-Thérain (Oise), avant de prendre un secteur dans le sud de la Somme à Ablaincourt.

Il y reste jusqu’au 15 novembre à Campdeville (Oise)

Après une relève vers Harbonnières, le régiment vient à partir du 29 décembre au camp de Villersexel (Haute-Saône). Commencent les préparatifs de l’offensive sur l’Aisne qui va être menée au printemps 17.

 

1917

Le 6 avril, le régiment est séparé, le 1er bataillon (celui d’Antoine) reste à Villersexel pour participer aux manoeuvres de la Division, les 2 autres bataillons partent en Haute Alsace pour y effectuer des travaux.

À partir du 14 avril, le régiment est réuni en Seine-et-Marne et par petites étapes vient sur le Chemin des Dames. 

La 43ème DI fait partie des troupes chargées d’exploiter les brèches faites dans le front allemand mais la bataille du “Chemin des Dames” est un échec.

La 43ème DI vient cantonner à Ciry-Salsogne.

Le 158ème prend un secteur entre la ferme Toty et la ferme de la Colombe, vers Jouy-Aizy.

 


Position de la 43ème DI le 8 juin.

Le 8 juin, alors que le 1er bataillon est en 1ère ligne, il est relevé. Cette relève se fait sous un violent bombardement qui fait 2 morts et 9 blessés. Antoine est l’un des soldats tués.

Initialement Inhumé au cimetière militaire d’Aizy (tombe n°9), son corps est transféré à la Nécropole Nationale de la Doua à Villeurbanne (Rhône), tombe H/17/14.

 

 

Le nom d’Antoine est inscrit sur le Monument aux Morts de Lyon.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales du Rhône

Archives municipales de Lyon

SGA, Mémoire des hommes

  • JMO du 158ème RI  26N  700/13-14
  • JMO de la 43ème DI  26N 344/6
  • AFGG