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Louis MIELLE, marsouin au 4ème RIC

Louis, Marcel est né le 12 mai 1895 à Vivey (Haute-Marne). Son père, Emmanuel, André MIELLE est homme d’équipe au chemin de fer et sa mère Marie, Julie née ANDRIOT est garde-barrière à la maisonnette n°3 , sur la ligne Poinson-Beneuvre/ Langres.

Louis est l’aîné d’une fratrie de 7 enfants vivants.

 

1914

Il est recensé par l’Armée en décembre 1914.*

* Compte tenu de l’hécatombe des premiers mois de la guerre, à partir de la classe 14, les recrues sont appelées  1 an avant leur 20 ans

Matricule 205 de la classe 1905 du centre recruteur de Langres, Louis est appelé sous les drapeaux le 19 décembre et est affecté au 109ème Régiment d’Infanterie (RI) dont la caserne Danrémont est à Chaumont.

 




La caserne Danrémont à Chaumont

1915

Après ses classes, Louis est envoyé au front le 19 juin où il est affecté à la 12ème compagnie du 3ème bataillon.

Le 109ème RI appartient avec le 21ème RI à la 26ème brigade de la 13ème Division d’Infanterie (DI).

Il y arrive le 22, le régiment est au repos à Fiefs (Pas-de-Calais)

Le 29, le régiment est embarqué pour Souchez. 

Il y reste jusqu’au 22 décembre après avoir livré de très durs combats notamment dans le bois en Hache et dans le bois de Givenchy.

 





Attaque du 109ème RI à Souchez

 







Détail de l’attaque du 109ème sur Souchez

 

1916

Le 109ème passe le début de l’année au camp de Saint-Riquier (Somme) où il se reconstitue et s’entraîne.

Le 19 février, Louis passe au 359ème RI (26ème compagnie du 7ème bataillon)

Le 359ème RI fait partie avec les 106ème et 120ème Bataillons de Chasseurs à Pied de la 257ème brigade de la 129ème DI.

Sur Verdun, la bataille fait rage depuis le 21 février. La poussée allemande grignote peu à peu le terrain. Douaumont est tombé, Vaux est tombé. La pression ne faiblit pas. Les allemands prennent la côte de Thiaumont à Fleury.

 

Le 14 juin, le régiment est rassemblé à la Citadelle de Verdun.

 




La citadelle de Verdun — entrée

 Le 7ème bataillon vient le 18 dans le bois de Nawé (boyau des Caurettes - Tranchée de l'Hévéder) sous l’ouvrage de Thiaumont (étoile violette sur la carte)

 




La position du 7ème bataillon dans le bois de Nawé

Les conditions sont très dures (chaleur, bombardement aux gaz toxiques constant, le ravitaillement n’arrive pas jusqu’aux premières lignes). Malgré tout, ils tiennent et devront même repousser une violente attaque sur l’ouvrage de Thiaumont.

 

Le 23 juin, Louis est intoxiqué et évacué sur le poste de secours régimentaire, puis est transporté au poste de Bras d’où, après un passage au Faubourg Pavé de Verdun, il est envoyé à Baleycourt où est stationné l’hôpital de triage.

Son état n’est pas jugé trop grave, puisque le 21 juillet, il rejoint le régiment. Celui-ci est à  Villers-en-Haye (Meurthe-et-Moselle).

Louis est affecté à la 38ème compagnie du 10ème bataillon.Pendant son absence, le régiment est réorganisé, le 7ème bataillon est remplacé par le 10ème bataillon)

Le régiment tient le secteur jusqu’au 6 octobre.

Par étapes, le régiment est déplacé pour se retrouver le 20 décembre à occuper un secteur entre Barleux et Belloy-en-Santerre (Somme).

 

1917

Relevé le 10 janvier, le régiment est emmené vers Bruyères (Vosges). Il prend alors le secteur de La Chapelotte.

Le 5 mai, il est au repos au camp d’Arches (vers Épinal)

Le 12 juin, le régiment vient sur l’Aisne et combat au sein de la VIème Armée.

 




La bataille du Chemin des Dames

Le régiment occupe le secteur entre l'Epine de Chevregny et la ferme du Panthéon sur le Chemin des Dames.



Détail du secteur tenu sur le Chemin des Dames      source: Géoportail

Plus de 1100 hommes sont hors combat pendant le mois de présence du régiment sur cette partie du front.




Attaque pour prendre les hauteurs du chemin des Dames

 

Le 10 juillet, il est au repos à Montgobert (vers Villers-Cotteret) puis part pour Canly où il est reconstitué et réorganisé.

Le 1er août, il vient cantonner à Tancourt puis le 10 au mont de Leuilly.

Le 24 août, alors que son bataillon quitte le mont de Leuilly,  Louis “disparaît”. Il est déclaré en absence illégale. Finalement, le 1er septembre, il se rend volontairement à la prévôté de la 121ème DI, qui vient de cantonner à Vauxcéré (soit à 40 km du lieu où il aurait dû être).

Le 9 novembre, Louis est traduit devant le Conseil de guerre de la 129ème DI, pour “abandon de poste devant l’ennemi”. Il est condamné à 5 ans de travaux publics .*




Un conseil de guerre en séance

Le 10 novembre, il est muté au 297ème RI et affecté à la 22ème compagnie du 6ème bataillon..

Le 297ème appartient à la même DI que le 359ème.

Le régiment cantonne à Croissy-Beaubourg (Seine-Marne).

Le 21 novembre, il vient à Mesnils-Bruntel (Somme), le 29 à Estrées Saint-Denis, puis le 17 décembre, vient faire des travaux de seconde ligne pour l’Artillerie au nord de Ham.

Le 31 décembre, le régiment est embarqué en train pour le camp de Mailly.

 



Une vue du camp de Mailly

 

1918

Alors que le régiment se prépare à quitter le camp le 20 février, Louis est désigné pour l’Armée d’Orient  où il est affecté au 8ème Régiment d’Infanterie Coloniale (RIC).

Compte tenu des délais du voyage, il arrive au camp de l’Armée d’Orient à Salonique (Zeitenlik) au mois de mars. Quand il quitte le Dépôt Divisionnaire pour rejoindre son unité d’affectation, la 16ème DIC est au repos à Véria.

Louis est considéré affecté à l’Armée d’Orient le 21 mai.

Puis Louis passe le 16 juin au 4ème RIC et part pour Skra di Legen dans la boucle de la Cerna.

 

 Le 8ème et le 4ème RIC font partie de la 4ème brigade d’Infanterie Coloniale de la 16ème DIC.

Le 4ème RIC est chargé de garder le secteur de Saborsko. 

Le 15 septembre, la 16ème DIC participe à l’attaque sur Dobropolje. Placée à la droite du dispositif, elle est chargée de la conquête du massif de la Dzena puis de la poursuite sur Stroumitsa.

 




L’attaque de la 16ème DIC en direction de Stroumitsa

Le  front est rompu, la Bulgarie signe l’armistice, le 29 septembre.

Le 9 octobre, Louis est détaché à l’État-major de la 4ème brigade. La brigade est intégrée dans une armée dite du Danube.

L’Armée du Danube traverse la Bulgarie pour secourir l’Armée roumaine en difficulté.

Elle vient à Radomir (Roumanie) d’où elle poursuit jusqu’à Sofia (la capitale)  puis vient à Sistovo sur les bords de la Mer Noire.

 

1919

La brigade fait mouvement par chemin de fer en janvier vers Bucarest (Roumanie), puis à Galatz (Roumanie).

À partir d’avril, elle vient vers Bender (en Russie, aujourd’hui en Moldavie) sur la rive gauche du Dniester pour protéger les troupes françaises en retraite depuis Odessa et Sébastopol *et empêcher l’infiltration des troupes bolcheviques.

 



Le périple de Louis avec la 126ème DI sur les bords de la Mer Noire.

 *En décembre 18, des troupes alliées avaient débarqué à Odessa Sébastopol amenées par la mer depuis le détroit des Dardanelles pour soutenir les troupes russes (Armée blanche restée fidèle au Tsar).

Les accrochages avec les partisans et la population qui est hostile aux alliés sont fréquents.

C’est ainsi que le 29 mai, Louis est blessé par une balle de fusil à la cuisse gauche. Pris en charge par l’Ambulance de Colonne Mobile n°30 ( c’est l'unité sanitaire de la 126ème DIC), il est transféré à l’Hôpital d’Orientation, et d'Évacuation n°3, qui stationne sur la base navale de Galatz, le 6 juin.

Louis vient ensuite à l’Hôpital Temporaire n°1 (spécialité: chirurgie)*, installé aussi à Galatz qu’il quitte le 3 juillet.

*L'hôpital est installé dans les locaux de l'École allemande privée .

Il est démobilisé le 17 septembre et rentre chez ses parents à Praslay (Haute- Marne)

Le 8 septembre 1920, Louis épouse Hélène, Berthe VARETTE à Praslay. Ils auront 2 filles: Geneviève (née en 1921) et Gisèle (née en 1932)

En 1921, il bénéficie de la loi d’amnistie du 19 avril, les poursuites pouvant avoir lieu suite à sa condamnation du 9 novembre 1917, cessent.

Louis, Marcel travaille comme mécanicien dans l’usine Monniot et Joffroy (fabrication et vente de semelles en bois, galoches et articles en bois)

Le 15 janvier 1929, il reçoit sa carte d’Ancien combattant et peut porter la Croix du Combattant.

 

Le 20 octobre 1933, il est autorisé à porter la Médaille Commémorative d’Orient  agrafe “Orient”.


Louis, Marcel en 1934

 

Louis décède le 7 décembre 1955 à Saint-Dizier (Haute-Marne)

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de la Haute-Marne

Archives personnelles de Françoise MIELLE-NICOLET

SGA, mémoire des hommes

  • JMO du 109ème RI      26N 680/2-3
  • JMO du 359ème RI      26N 761/8 à 10
  • JMO de l’Armée du Danube  26N  89/13

Gallica

  • Historique du 109ème RI  imp. Faivre d’Arcier   Luxeuil
  • Historique du 359ème RI  lib. Chapelot   Nancy
  • Historique du 4ème RIC  imp. Bouchet   Toulon