Accéder au contenu principal

Louis CAPIOD, soldat au 44ème Régiment d’Infanterie

Louis, Alexandre, Édouard est né le 11 février 1896 à Chassal (Jura). Il est le fils de Jean-Baptiste, Armand CAPIOD  et Marie, Césarine, Adélaïde née CLERC.

Son père est tourneur.

Avant 1914, sa famille vient habiter à Tenay (Ain). De grands travaux (la construction de la ligne de chemin de fer Tenay-Hauteville) débutent en 1909. Un grand nombre d’ouvriers est recruté sur la région. Cette hypothèse est vraisemblable: quand les 2 fils Louis et Élie sont recensés par l’Armée, leurs fiches matricules portent la mention: ouvrier au PLM. 

 

1915

Louis est appelé sous les drapeaux le 9 avril par le centre de recrutement de Belley (Ain). Il est incorporé sous le matricule 1153 de la classe 1916.*

*Compte tenu de l’hécatombe du début de la guerre, les jeunes gens sont incorporés un avant avant leur 20 ans

Il part faire ses classes (son instruction militaire) au 44ème Régiment d’Infanterie (RI) qui est cantonné à Lons-le-Saunier (caserne Michel) dans le Jura.

 


La caserne Michel à Lons-le-Saunier    source: Généanet

Le 44ème RI constitue avec le 60ème RI la 27ème brigade de la 14ème Division d’Infanterie (DI) (7ème Corps d’Armée (CA))

La 14ème DI est surnommée la “Division des AS” : 35ème RI as de trèfle - 42ème RI, as de carreau - 44ème RI as de pique - 60ème RI as de coeur

Quand Louis rejoint son régiment, celui-ci est au repos vers Mairy-sur-Marne (Marne). 

 

1916

Le 16 janvier, le régiment vient poursuivre son instruction au camp de Mailly (Aube).

 

Transporté le 2 février par voie ferrée dans la région de Bar-le-Duc, il vient le 12 février occupé un secteur vers Bezonvaux et Damloup.

Le régiment subit de plein fouet l’attaque allemande du 25 février. La bataille pour Verdun est déclenchée.

Le régiment perd Bezonvaux mais la perte du terrain est limitée. Quand il est relevé,   le régiment tient la croupe d’Hardaumont.

 

Le 11 avril, il fait mouvement et le 5 mai est à nouveau engagé sur Verdun.

Il tient un secteur vers l’étang de Vaux et le sud de Damloup. 

 


Étang de Vaux vu des premières lignes françaises –  source : Le Miroir 

C’est dans la boue et sous la pluie glacée, que le régiment organise le terrain. Les pertes sont sévères mais il tient.

Relevé, le régiment vient au repos dans la région de Sermaize (Marne) puis est transportée en Alsace dans la vallée de la Thur vers Saint-Amarin.

Le 10 août, le régiment est engagé dans la bataille de la Somme qui devrait permettre de desserrer la pression sur Verdun.

Il est chargé de prendre le bois de Hem.

Les pertes sont importantes: près de 1000 hommes hors combat pendant la période d’attaque du 8 au 14 août.

 


source : AFGG

 

Le 26 août, Louis est cité à l’ordre du régiment:

“Le 12 août 1916, s’est porté spontanément au secours de camarades ensevelis par un obus de gros calibre et a réussi à les dégager malgré la violence du bombardement”.

La citation s’accompagne d’une Croix de guerre avec étoile de bronze.

Du 1er octobre au  31 décembre, le régiment tient un secteur en Champagne, vers la Main-de-Massiges où il maintient le système de défense en état malgré la pluie et le bombardement.

 


Une tranchée vers la Main-de-Massiges en Champagne

Le 16 novembre, Louis passe soldat de 1ère classe.

 

1917

Le 6 janvier, le régiment vient au repos et à l’instruction à Le Meix-Tiercelin (Marne). Il y reste jusqu’au 23 janvier où il commence des déplacements qui l’amène à Hermonville qu’il quitte le 23 mars pour Bouilly.

Le 4 avril, suite à l’attaque allemande sur Berry-au-Bac, des éléments du régiment interviennent à La Neuville.

le régiment revient à Hermonville. Il effectue des travaux d’aménagement en vue d’une attaque (création de places d’armes, parallèles de départ, boyaux d’évacuation).

Le 16 avril, il est engagé dans la bataille dite du Chemin des Dames ou de l’Aisne, vers Berméricourt.

 


source : AFGG

C’est un échec sanglant. Pour la 14ème DI, les pertes s’élèvent à: 397 tués, 1875 blessés et 2286 disparus (morts ou prisonniers). Pour le 44ème RI: 58 tués, 576 blessés et 305 disparus.

Le 25 avril, le 44ème  est au repos à Ay (Marne)

Le 13 mai, Louis est cité à l’ordre de la 27ème brigade :

“ S’est signalé de longue date par son courage et son entrain, pendant les travaux antérieurs à l’attaque, a préparé dans les réseaux de fils de fer les brèches permettant le passage des vagues d’assaut, malgré les tirs d’interdiction des mitrailleuses et le bombardement continuel.”

Une 2ème étoile de bronze est accrochée au ruban de sa Croix de guerre.

Le 21 mai, le régiment revient prendre le secteur de Courcy jusqu’au 24 juin.

Le 20 août, le régiment revient à Verdun sur la côte de Poivre. Il subit des bombardements aux gaz toxiques et des contre-attaques violentes mais ne cède pas malgré les pertes.

 


La côte de Poivre

Il combat jusqu’au 14 septembre où il est mis au repos à Louppy-le-Petit (Meuse)

Début octobre, il prend position à Le Mort-Homme près de Béthincourt.

 


La butte “le Mort-Homme”

Le 1er novembre, le régiment vient au repos à Sivry-la-Perche mais remonte très vite en 1ère ligne (secteur Cumières - Bois des corbeaux).

 

1918

Le 9 janvier, le régiment est enlevé en chemin de fer pour le camp de Saffais en Meurthe-et-Moselle.

 


à l’instruction au camp de Saffais

À la fin du mois, il prend le secteur de Saint-Clément, au sud-est de Lunéville. Puis au mois de mars vers Manonviller.

Il est relevé le 1er avril pour être envoyé à Neuilly-sous-Clermont dans l’Oise en réserve de la Vème Armée qui craint la rupture du front tenu par les Britanniques.

En mai, il est engagé dans la bataille des Flandres dite des Monts. Le 44ème combat vers l’étang de Dickebusch

 


Le 44ème se bat vers l’étang de Dickebrusch

 

Pendant la période d’occupation du secteur, de très nombreux soldats sont intoxiqués. Les pertes se montent à 76 tués, 220 blessés, 331 évacués pour intoxication et 55 disparus.

Après s’être reposé, reconstitué, le régiment embarque à Saint-Omer et vient à Hoderic-en-Bray (Oise) le 8 juin.

Le 1er août, l’avancée allemande est stoppée (2ème bataille de la Marne). Les troupes allemandes se replient sur la ligne Hindenburg. Le 44ème entame la poursuite et va jusqu’à Chambrecy.(Marne). 

Le 10 août, Louis est cité à l’ordre du régiment :

“ …. (illisible) construction de la passerelle sur le ruisseau de l’A….  (l’Ardre) qui permit à l’artillerie de se lancer immédiatement à la poursuite de l’ennemi.”

Une 3ème étoile de bronze orne sa Croix de guerre.

Le 23 septembre, le régiment vient en Champagne vers La butte de Tahure que le régiment doit enlevé. Au prix de fortes pertes, le régiment avance jusqu'à la lisière des Ardennes qu’il atteint le 8 octobre vers le signal d’Orfeuil.

 

Mis en réserve de la Vème Armée, le régiment est à Marquigny (Ardennes) quand l’armistice est sonné.

 

1919

Le 27 janvier, Louis est mis à la disposition du réseau PLM à Chambéry. Puis passe à la 2ème section des Chemins de fer de campagne comme ouvrier à Oullins (Rhône) le 10 janvier.

Il démissionne le 12 mai 1920 et rentre dans ses foyers à Oullins.

Il est démobilisé le 12 octobre.

Il reprend son métier de menuisier.

Le 24 avril 1926, Louis épouse à Lyon (2)  Marcelle, Fernande FABRE.

Le 22 février 1932, il reçoit sa carte d’Ancien Combattant et peut porter le médaille afférente.

 

Par décret paru au JO du 19 octobre 1932, il reçoit la Médaille militaire.

 

 


Louis CAPIOD

 

Louis décède le 16 juin 1951 à l’Hôpital Grange-Blanche de Lyon (3ème). Il est inhumé au cimetière de Vaulx-en-Velin (Rhône).

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales du Jura

Archives départementales de l’Ain

Archives départementales du Rhône

Archives municipales de Lyon

SGA, Mémoire des hommes

  • JMO du 44ème RI    26N 632/1à6

Bnf, Gallica

  • Historique du 44ème RI  Ed. Charles-Lavauzelle  Paris 1920

passeurdemémoire.over-blog.com