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Etienne PINEY, soldat au 52ème RI


© Fonds : Gilles REYNARD

Etienne, Joannès est né le 28 septembre 1896 à Oullins (Rhône). Son père Baptiste PINEY est épicier et sa mère Marie née ESTERLE est ménagère au 147, Grande rue d’Oullins.

Il a un frère cadet, Barthélemy, Colin, Aimé qui s’engagera volontaire en décembre 1914 et dont on peut lire le parcours dans ce blog.

Quand Etienne s’engage, il exerce le métier de pâtissier, 20 rue de la charité, Lyon (2ème).

 

1914

Matricule 707 de la classe 1916, bureau Lyon Centralil est incorporé le 8 avril 1915* au 75ème Régiment d’Infanterie (RI).

**À partir de la classe 14, compte tenu de l’hécatombe des premiers mois de la guerre, les jeunes gens sont recrutés un an avant leur vingt ans.

Il fait ses classes à la caserne Bon du 75ème à Romans (Drôme)

 

 

1915

À l’issue, le 4 décembre, il passe au 140ème RI.

Le 140ème  RI constitue avec le 75ème RI la 53ème brigade de la 27ème Division d’Infanterie (DI).

 

1916

Le 23 avril, il passe au 52ème RI.*

 Le 52ème RI fait partie de la 52ème brigade de la 27ème DI

Il était fréquent que des hommes passent d’un régiment à l’autre d’une même division en fonction des besoins. C’est la cas d’Étienne.

Le JMO du 52ème signale l’arrivée de soldats de la classe 16 le 25 avril, à Haudainville. Il est noté que ce renfort ne sera intégré que lorsque le régiment sera relevé, c’est-à-dire le 8 mai.

Étienne est affecté à la 10ème compagnie du 3ème bataillon.

Le 17 mai, le régiment vient relever dans le sous-secteur de Damloup le 75ème . Le 3ème bataillon est dans Damloup.

 


Le 3ème bataillon défend le village de Damloup

Il est relevé le 1er juin et revient à Haudainville.

Mais à peine arrivé, le régiment remonte sur Damloup où se déroule une violente attaque. Le 3ème bataillon est dans le bois Fumin (à l’ouest du fort de Vaux).

 


La bataille de Verdun

Le 8 juin, il est au repos à Rumont (50 km au sud de Verdun).

Le 30 juin, le régiment part pour un secteur dans les Eparges.

Il revient à Verdun à partir du 8 août dans le secteur de Vaux-devant-Damloup. Le 3ème bataillon reste au tunnel de Tavannes. Il est utilisé à des travaux d’aménagement dans le bois du Chênois.

Le 22 août, le 52ème vient à Gimécourt, au sud de Verdun.

Le 7 août, il reçoit l’ordre d’occuper un secteur le long de l’Aisne (entre Reims et Berry-au-Bac). Le 3ème bataillon est à La Neuville et alterne sur le Godat (vers Cormicy, le long du canal de l’Aisne à la Marne)

 


source : AFGG

 

1917

Le 3 janvier, le régiment vient au repos  au camp de Ville-en-Tardenois (Marne).puis au camp de Crèvecoeur-le-Grand.

Le régiment est engagé dans la poursuite des troupes allemandes qui effectuent un repli stratégique le long de leur ligne Hindenburg.*

*système de défense et de fortifications construit après la bataille de la Somme, qui va d’Arras à Soissons. Le front allemand est rétrécit mais permet d’occuper les hauteurs pour pouvoir tirer en contrebas.

Le 52ème occupe le 1er avril un secteur vers La Neuville-en-Beine et Chauny (Aisne).

Le 25 avril, il prend un secteur vers Grugies (au sud de Saint-Quentin.

Le 16 mai, il monte en ligne sur le Chemin des Dames (vers Ailles). Le 16 juin, il est de repos à Cuissy. Le secteur est particulièrement bombardé et les pertes sont conséquentes.

Le 30 juin, le régiment est à Orvillers, au repos. Un détachement accompagne le drapeau qui défile le 14 juillet à Paris.

Le 27 juillet, il vient Essigny.

le 20, il est envoyé  au camp de Crouy (au nord de Soissons) pour préparer une attaque sur le moulin de Laffaux. Celle-ci est déclenchée le 23 octobre.

Fort des premiers succès, le régiment poursuit son attaque vers le château de Pinon.

 

Et va même jusqu’à l'Ailette. Le régiment est relevé le 27 octobre.

 


Attaque dans le bois de Pinon

Le 18 décembre, le 3ème bataillon est transporté en train pour le camp de Mailly (Aube).

 

1918

Le 11 janvier, le 52ème vient à Magnoncourt (Haute-Saône) puis, par étapes, à Guevenatten (près de Mulhouse, dans le Haut-Rhin).

Le 14 avril, le 3ème bataillon est relevé et vient à Danjoutin (Territoire de Belfort)

Le 26 avril, devant la poussée allemande en Flandre, le régiment est embarqué pour Wormhout (Nord).

Début mai, le 3ème bataillon est en réserve à Queue de Vache, pendant que les autres bataillons attaquent à Haegedoorne (dans le cadre de la bataille de la Lys) en direction du Mont-Noir.

 


Attaque sur le mont-Noir    source: Géoportail

Le 52ème reste dans le Nord jusqu’au 28 juin.

Le 5 juillet, face aux menaces d’attaque en Champagne, le régiment est transporté au camp de Mourmelon-le-Grand (Marne)

 


Le front de la IVème Armée en juillet

L’alerte est donnée, le 15 juillet. des éléments allemands s’infiltrent vers le Mont Téton. 

Le 52ème est chargé du sous-secteur. Il tient notamment le bois rectangulaire où il est violemment bombardé avec des obus asphyxiants.

 

Les attaques se multiplient et les pertes deviennent sérieuses. 592 hommes hors combat pour 5 jours en 1ère ligne.

Parmi eux, le 31 juillet ou le 1er août, Etienne est intoxiqué et évacué.

Transporté à l’ambulance 7/2, stationnée au Mont-Frenet près de la ferme de Cuperly, Etienne meurt le 8 août.

 


Ambulance au Mont Frenet

Le 14 août, Etienne est cité à l’ordre du régiment :

Grenadier d’élite, a montré pendant les journées du 27 et 28 juillet, le plus bel exemple de courage en arrêtant l’ennemi qui cherchait à s’infiltrer.

Au JO du 29 novembre, la Médaille militaire avec la Croix de guerre ornée d’une palme, lui est attribuée:

Excellent soldat qui a donné, en toutes circonstances, le plus bel exemple de courage, de sang-froid et d’endurance. Le 27 juillet 1918, s’est élancé à l’assaut des positions ennemies et s’est dépensé sans compter pour repousser à la grenade toutes les contre-attaques. A été grièvement intoxiqué le 1er août.

Pour prendre rang le 6 août 1918.


© Fonds : Gilles REYNARD

Etienne est inhumé dans la Nécropole Nationale “Mont Frenet” à La Cheppe (Marne), tombe individuelle 866.

 


La tombe d’Etienne – source : Généanet

Etienne est inscrit sur le Monument aux morts de Lyon.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales du Rhône

Archives municipales de Lyon

Archives personnelles de Gilles REYNARD, son petit-neveu.

SGA , Mémoire des hommes

  • JMO du 52ème RI    26N 644/1 à 4

BnF, Gallica

  •  Historique du 52ème RI  Berger-Levrault.