Accéder au contenu principal

Jean-Marie PETIT, infirmier au GBD 124

Jean-Marie est né le 7 mars 1875 à Gruffy (Haute-Savoie). Ses parents Antoine et Jeannette née REINIER sont agriculteurs au lieu-dit les Granges.

Jean-Marie est l’avant-dernier enfant d’une famille de 7 enfants.

Il entre au Grand Séminaire d’Annecy.

Il interrompt ses études pour effectuer son service militaire.

Recensé sous le matricule 449 de la classe 1895 par le centre recruteur d’Annecy, il est envoyé au 30ème RI dont dépôt est à la caserne Decoux d’Annecy. Il est sous les drapeaux du 30 septembre 1896 au 28 septembre 1897.

 

À l’issue, il reprend sa formation au Grand Séminaire.

Il suit une période d’exercices du 10 septembre au 6 octobre 1898 à la 14ème Section d'Infirmiers Militaires (SIM)* de Lyon.

*une SIM constitue la base arrière du Service de Santé pour l’approvisionner au fur et à mesure des besoins au front.

 Jean-Marie est ordonné prêtre le 9 juin 1900 à Annecy.

Il prend  les fonctions de vicaire à la paroisse Saint-Pierre et Saint Paul  à Passy (Haute-Savoie).

En 1907, il est nommé vicaire à la paroisse Saint-François-en-Chablais de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie)

Il effectue une 2ème période du 2 au 10 novembre 1911 à la 14ème SIM.

 

1914

Le 4 août 1914, il est mobilisé et rejoint son corps à Lyon.

Il reste en zone intérieure, vraisemblablement dans un hôpital de la région militaire.

 

1915

Devant l’hécatombe des premiers mois de la guerre, “la chasse aux embusqués” vide les dépôts de tous les hommes valides et les envoie au front.

Le 13 juillet, Jean-Marie est envoyé dans une unité du 14ème CA comme brancardier.*

*Jean-Marie n’est pas référencé dans l’annuaire des aumôniers militaires ou volontaires de la guerre de 14-18.

 

1916

Le 1er octobre, il passe à la 4ème SIM et est affecté au Groupe des Brancardiers Divisionnaires (GBD)* de la 124ème DI.

*Le blessé récupéré sur le terrain, est pris en charge  par les infirmiers régimentaires qui l’amène au poste de secours régimentaire. De là, les brancardiers divisionnaires le conduise après les premiers soins, au point de concentration (terminus de la route praticable) si celui-ci existe, où les SSA (Section Sanitaire Automobile ou hippo) vont pouvoir le prendre en charge pour le transporter à l'ambulance de triage, en général assez proche (< 10km).

Le blessé est acheminé vers une ambulance. chirurgicale ou un CH (centres hospitaliers) ou un HOE voisin qui disposent d'équipes chirurgicales et de matériels adaptés.

Les H.O.E., (Hôpitaux d’Origine d'Étapes) quant à eux, sont des formations sédentaires installées à proximité d’une gare régulatrice : ils ne sont que des étapes de tri et de répartition avant l’évacuation vers l’arrière, par voie de chemin de fer. Seuls les blessés intransportables y effectuent des séjours longs.

Quand Jean-Marie rejoint son affectation, le GBD est à Orny(Moselle). Il part pour Cierges (Aisne) qu’il quitte le 27 novembre.

Le GBD met en place de bains et de douches pour l’hygiène des troupes.

Il se déplace par étapes jusqu'au Vivier d’Angers (Oise) où il stationne tout le mois de décembre. 

 

1917

Alors que la Division vient prendre un secteur vers Ablaincourt-Pressoir (Somme), le GBD s’installe aux environs de Lihons où il organise les postes de secours et d’accueil. 

 


U
n poste de secours en Champagne

 


É
vacuation d’un blessé par brouette porte-brancard

 

En février, il change presque tous les jours de cantonnement (Chantilly, Marles notamment)

Le 5 mars, il vient dans la région de Bar-le-Duc, à Haironville dans la Meuse.

Fin mars, il est à Troyon (Marne) jusqu’en mai, où il vient à Triaucourt (Meuse).

Le 23 mai, la division prend position dans un secteur du Casque et du Téton sur le front de Champagne.

Le GBD est dans le bois de Prosnes.

Pendant leur séjour dans ce secteur, les bombardements par gaz toxiques sont quotidiens, ce qui rend la tâche des brancardiers encore plus difficile et périlleuse.

 


É
vacuation d’un blessé depuis un poste de secours régimentaire

Retiré du front le 14 juin, le groupe vient à Mourmelon-le-Grand, puis le 26 à Tours-sur-Marne.

 


Les monts de Champagne

Le 18 juillet, alors que la division attaque sur le mont Cornillet, le GBD se répartit dans les postes de secours régimentaires (130ème , 101ème et 124ème RI - les 3 régiments qui constituent la 124ème DI).

Le 21 août, le groupe revient au repos à Tours-sur-Marne jusqu’au 22 septembre.

À partir de cette date la division va rester en Champagne jusqu’au 4 octobre 1918.

 

1918

Le 5 octobre, elle est engagée dans la bataille de Champagne et d’Argonne vers Orfeuil.

Orfeuil est conquis et les troupes avancent sur l’Aisne. Le GBD suit les troupes ce qu’il l’oblige à changer de cantonnement tous les jours ou presque, il est de temps en temps mis au repos vers Pontfaverger.

Le 28 octobre, la division fait mouvement, par Leffincourt, vers Terron-sur-Aisne. A partir du 1er novembre, elle est engagée, vers Terron-sur-Aisne et Voncq, dans la bataille du chesne. Elle franchit l'Aisne, puis attaque des hauteurs de Voncq (Ardennes). 

Elle est au repos au nord de Pontfaverger, (vers Moronvilliers) quand sonne l’armistice.

Le GBD part sur Rethel (Ardennes), qu’il quitte le 18 pour Vaux-Montreuil (Ardennes).

Le 1er décembre, Jean-Marie passe caporal.

Le GBD est à Baâlons (Ardennes)

 

1919

Le 12 janvier, il est cité à l’ordre de la Direction du Service de Santé  du 4ème CA et reçoit la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Il est démobilisé le 26 janvier et va exercer son ministère comme vicaire à Thonon-les -Bains avant de prendre le 13 avril la paroisse de Massongy.

 


É
glise Saint Jean-Baptiste à Massongy

Le 8 septembre 1929, il est curé à Nernier (paroisse Saint-Jean-Baptiste).

 


É
glise Saint Jean-Baptiste à Nernier

Retiré à Gruffy, en 1950, il meurt le 19 juillet 1953.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de la Haute-Savoie

SGA, Mémoires des Hommes

  • JMO du GBD de la 124ème DI – 26N 426/7-8

Bnf, Gallica

  • Le dictionnaire du diocèse Genève-Annecy – Académie Salésienne, Annecy 2013

diocèseauxarmées.fr  

La preuve du sang, le livre d’or du clergé et des congrégations  – Bonne Presse, Paris 1925