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Jean, Antoine VIRICEL, sergent au 98ème RI

 © Fonds Pierre Alligier
© Fonds Pierre Alligier

Jean, Antoine est né le 29 mai 1887 à Saint Étienne (Loire) dans la maison de ses parents, 46, rue de la Richelaudière. Son père, Pierre VIRICEL est employé aux Chemins de Fer et sa mère Elisabeth née CLAPEYRON est ménagère.

Il a 2 frères Jean Marius (né en 1883) et Mathieu (né en 1884), dont on pourra lire le parcours pendant la Grande Guerre sur ce blog. 

 


Elisabeth Viricel et ses 3 fils, 
de gche à dte: Mathieu, Jean-Antoine et Jean-Marius 
© Fonds : Jean-Paul Viricel

Leur père meurt le 8 avril 1895, écrasé par un wagon qu’il manipulait en gare de Saint-Étienne.

En 1906, Jean, Antoine est maçon chez Pierre et Pétrus TISSOT. Il habite chez son oncle et sa tante Antoine VIRICEL à Bourgée Froide, quartier de Cuzieu.

Matricule 611 de la classe 1907 du centre de Montbrison, il est appelé au service militaire le 7 octobre 1908. Il est affecté au 139ème Régiment d’Infanterie (RI) qui stationne à la caserne Delzons.

 


La caserne Delzons à Aurillac

 


© Fonds Pierre Alligier

 

Jean, Antoine est libéré le 7 septembre 1909. Le 1er octobre, il caporal.

Au titre de la réserve, il fait une période d’exercices du 20 août au 1er septembre 1912, au 98ème RI. Le 98ème a son dépôt à Roanne.

 

1914

Mobilisé le 3 août, Jean Antoine arrive à Roanne où il intègre le 98ème RI.

Le 98ème RI fait partie de la 50ème brigade (avec le 16ème ) de la 25ème Division d’Infanterie (DI) qui, au début de la guerre, combat au sein du 13ème Corps d’Armée (CA) de la 1ère Armée.

Transportée vers Épinal, la Division mène l’offensive en direction de Sarrebourg.

De là, le régiment continue à monter vers Sarrebourg où les Allemands ont positionné de nombreuses troupes.

Le contact avec l’ennemi se produit le 19 à Schneckenbusch. Toute la journée du 20, Le 98ème RI subit de très violents bombardements, mais en fin de journée, il participe à la reprise de Sarrebourg.

Les pertes sont sérieuses : près de 800 hommes sont hors de combat.

Le 21, ordre est donné au 98ème  de tenir Nitting pour permettre au Corps d’Armée de se replier.

 


source : sambre-marne-yser.be

De recul en recul, le régiment se retrouve à Xaffévillers vers le 26 août (environ 70 km au sud de Sarrebourg).

C’est la Bataille de la Mortagne, à l’issue de laquelle le 11 septembre, le régiment est envoyé en Picardie vers Dreslincourt.

Le 2 octobre, le régiment se trouve dans les bois des Loges, vers Canny-sur-Matz et Roye-sur-Matz. (Oise).

Au cours de cette période, la Division bloque l’avancée allemande dans la Trouée de Charmes, qui leur aurait permis, en cas de réussite, de contourner Nancy et de menacer Verdun. 

 

 


Troupes françaises à l'attaque

La Division se déplace vers Creil (Oise).

Le 98ème est engagé le 16 dans la bataille de Picardie (combats à Ribécourt, de Béthancourt), Il doit ensuite garder les ponts sur l’Oise (Montmacq et Plessis-Brion).

Le 22, il est à Lassigny et Canny-sur-Matz.

 


source : AFGG

… et finalement prendre le bois des Loges (vers Crapeaumesnil et Fresnières) le 1er octobre..

 


Détail du bois des Loges – source : Géoportail

 


Une tranchée dans le bois des Loges  – source : bois-des-loges.pagesperso-orange.fr

 Le 11 octobre, l’exécution du s/lieutenant CHAPELANT provoque des protestations dans les bataillons. Celui-ci a été condamné à mort par le Conseil de guerre du 98ème pour capitulation. (version très controversée jusqu’à …aujourd’hui). Blessé pendant l’action, il est fusillé attaché sur un brancard. (source: JMO de la 50ème brigade). Ce n’est qu’en 2012, qu’il est déclaré Mort pour la France, mais il n’est toujours pas réhabilité.

 

1915

Le 98ème restera dans le secteur jusqu’en octobre.

Le 26 octobre, le régiment est en réserve itinérante derrière le front de la Somme entre Montdidier et Démuin.

En novembre, il prend le secteur de Thiescourt (Oise)

 

1916

Alors que depuis le 1er mars, le régiment cantonne à Autrécourt-sur-Aire (Meuse), le 9 mars, il est engagé sur le Mort-Homme et les Bois Bourrus.

Il participe à l’attaque sur le bois des Corbeaux.

 

Le 22 mars, Antoine est promu sergent au 1er bataillon.

 Puis, le régiment vient  d'avril à septembre dans l'Aisne (Vingré, ...) et finit l'année dans la Somme pendant l'offensive qui doit lever la pression sur Verdun (Bois de Chaulnes....)

 


Position de la Xème Armée pendant la bataille de la Somme.

Le 15 octobre, la 25ème DI relève la 51ème DI à Chaulnes.

Elle combat alors au sein du 10ème CA de la Xème Armée.

Une première attaque sur les bois de Chaulnes est déclenchée le 21 octobre. 

Mais les conditions climatiques font qu’elle est stoppée et repoussée. La boue ne permet pas le déplacement des troupes.

 


Position de la 25ème DI pendant la bataille de la Somme

Le 7 novembre, le village de Pressoire est attaqué par un régiment de la 25ème DI (le 1er Zouaves) . Les 2ème et 3ème compagnies du 98ème (Jean-Antoine appartient à l’une d’elles) sont chargées de ravitailler les troupes en 1ère ligne dans des conditions périlleuses. 

 


Détail de l’attaque sur Pressoire

 


Dans les ruines de Chaulnes

 

Le 24 novembre, Jean, Antoine est cité à l’ordre du régiment :

Le 7 novembre 1916, à l’attaque de Pressoir, a entraîné brillamment sa demi-section à la suite des vagues d’assaut qu’il était chargé de ravitailler en munitions. Excellent sous-officier d’un dévouement sans limite

La citation est accompagnée de la Croix de guerre avec étoile de bronze.

 

 

1917

Après une période de repos et d'instruction, la division part dans l'Oise de janvier à mars, à Lassigny.

 

Le régiment progresse de Lassigny (Oise) jusqu'aux faubourgs de Saint-Quentin, au fur et à mesure que les allemands reculent jusqu'à la ligne Hindenburg.

 


Détail de la progression du 98ème vers Saint-Quentin – source : Géoportail, iGN

 

Le 12 avril, alors que le 1er et 2ème bataillons alternent en 1ère ligne entre Gauchy et Castres. C’est au cours du passage des troupes à Giffécourt qu’un obus de 155 mm tombe dans les rangs et fait 7 blessés.

Parmi eux, Jean, Antoine qui est immédiatement transféré à l’ambulance 4/70 qui stationne à Ham (une vingtaine de km de Gauchy). Il y meurt le jour même.

Il est inhumé à la Nécropole de Hattencourt, tombe 239.

 

Jean, Antoine figure sur le Monument aux Morts de Cuzieu.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de la Loire.

Archives départementales du Puy-de-Dôme

Le Chanoine Lestrade et l’affaire Chapelant

Archives familiales de Pierre ALLIGIER

SGA, Mémoire des Hommes

  • JMO du 98ème RI – 26N 672/16à26
  • JMO de la 50ème brigade – 26N 510/1-3
  • JMO de la 25ème DI – 26N 311/1à3
  • JMO du SS de la 25ème DI – 312/5

BnF, Gallica

  • Historique du 98ème RI – Colonel Gaube – Imp. Souchier Roanne, 1924

www. geneanet.org

www.sambre-marne-yser.be 

IGN, Géoportail