Mathieu, Marcel, Emmanuel est né le 27 décembre 1888 à Saint-Étienne (Loire). son père , Alphonse, Emmanuel GOUTTE SOULARD est layetier* et sa mère Marie née CLAPEYRON est ménagère.
*fabricant de coffres, de caisses en bois.
Marcel fait ses études à l’École Professionnelle des Frères des Écoles Chrétiennes de Saint-Étienne.
Orphelin de sa mère en 1900, puis de son père en 1908, un tuteur est désigné: M. Antoine, Irénée GOUTTE SOULARD qui habite à Lyon.
C’est pourquoi, Marcel est recensé et inscrit sur le registre des fascicules militaires de Lyon Central.
Matricule 2616 de la classe 1908, il est exempté de service militaire pour “infantilisme” (?)
Le 7 janvier 1912, Marcel part pour Bordeaux où son frère Irénée et ses 2 soeurs (Angélique et Benoite) le rejoignent le 13 août de la même année.
Marcel à droite avec son frère et ses soeurs.
1914
C’est le Conseil de Révision de la Gironde, qui le déclare “apte au service auxiliaire*” le 2 décembre.
*Étaient classés “service auxiliaire”, les hommes en moins bonne santé qui ne pouvaient faire un service actif mais qui, soumis aux obligations militaires étaient employés à des tâches adaptées.
1915
Mais, le 30 juin, la Commission de Réforme du Rhône le déclare “apte au service armé” et il est affecté au 8ème Régiment de marche* de Zouaves.
*Régiment de marche: unité constituée à partir d'éléments venant d’autres corps et réunis pour un objectif particulier. Le 8ème Zouaves est à 4 bataillons issus des 1er, 2ème et 3ème Zouaves).
Administrativement, Marcel dépend du 3ème Zouaves dont le dépôt est Sathonay (Rhône)
Zouaves du 3ème Zouaves à Sathonay.
Compte tenu de la durée de l’instruction des conscrits (à peu près 4 mois), on peut estimer qu’il rejoint le régiment au front vers le 1er novembre.
Le 8ème Zouaves forme avec le 7ème Tirailleurs la 2ème brigade de la 1ère Division Marocaine.
La Division Marocaine combat pour le compte de la IVème Armée.
Marcel est dans la 15ème compagnie du 4ème bataillon. (Ce bataillon est issu du 3ème Zouaves).
René et Marcel au cours d'une permission – fonds Jean-Paul VIRICEL
Le régiment est à l’instruction à Pont Saint Maxence jusqu’au 3 décembre, date à laquelle, il est désigné comme garde du Grand Quartier Général à Senlis.
Le 4ème bataillon est à Villementrie, faubourg de Senlis.
Le 19 décembre, le régiment est remis à la disposition de la VIème Armée et revient cantonner à Glaignes (Oise)
1916
Le 15 janvier, il vient à Villers-Cotterêts, puis Crépy-en-Valois. Commence alors, un mouvement qui amène la Division le 23 janvier au camp de Crèvecoeur (Oise).
Le 25 février, il vient prendre un secteur du front vers Dreslincourt, aux mains des Allemands. Il alterne premières lignes (Centres de résistance Attiche, Françoise et Le Hamel) et repos à Chevincourt.
source: Géoportail
Détail de la zone – source : JMO du 8ème Zouaves
Le 17 juin, le régiment est relevé et part dans la région de Compiègne
Le 21, il est emmené en train à Villers-Bretonneux (Somme). Il cantonne à Warfusée.
La bataille de la Somme vient d’être décidée afin d’alléger la pression sur Verdun.
Le régiment part sur Proyart le 1er juillet.
© CP
Le 9 juillet, le régiment attaque sur la crête Barleux-Belloy à 14h (les 14, 15 et 16ème compagnies du 4ème Bataillon et 2 compagnies du 1er Bataillon ).
L’attaque du 9 juillet – source : AFGG
Elles sont immédiatement fauchées par les mitrailleuses allemandes restées intactes malgré la préparation intensive de l’artillerie française.
Les pertes sont très lourdes. On compte près de 570 hommes hors combat, à 18h, quand le bataillon est relevé.
Parmi, les disparus, figure Marcel.
Son décès est fixé au 9 juillet 1916 par jugement déclaratif au tribunal de Bordeaux en date du 13 décembre 1922.
Marcel est inscrit sur le Monument aux morts de Bordeaux.
Sources bibliographiques et iconographiques
Archives familiales de Jean-Paul VIRICEL
Archives départementales de la Loire
Archives départementales de la Gironde
SGA, mémoire des hommes
- JMO du 8ème Zouaves – 26N 842/3
- AFGG
BnF, Gallica
- Historique du 8ème Zouaves Librairie Chapelot Paris