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Jean, Marius VIRICEL, soldat au 16ème RI


© fonds Pierre Alligier
Jean, Marius est né le 5 mars 1883 à Saint Étienne (Loire) dans la maison de ses parents, 46, rue de la Richelaudière. Son père, Pierre VIRICEL est employé aux Chemins de Fer et sa mère Elisabeth née CLAPEYRON est ménagère.
Fils aîné, il a 2 frères Mathieu (né en 1884) et Jean (Antoine) (né en 1887) dont on pourra lire le parcours pendant la Grande Guerre sur ce blog. 
Leur père meurt le 8 avril 1895, écrasé par un wagon qu’il manipulait en gare de Saint-Étienne.
Matricule 881 de la classe 1903 du centre recruteur de Montbrison il effectue son service militaire au 16ème Régiment d’Infanterie (RI) du 8 octobre 1905 au 18 septembre 1906 – le 2ème bataillon est à Montbrison, les 2 autres bataillons à Clermont-Ferrand.

La caserne d’Estaing du 16ème RI à Clermont-Ferrand

La caserne de Vaux du 16ème RI à Montbrison
Jean, Marius fait deux périodes d’exercices au 16ème RI : du 24 août au 20 septembre 1908 (à l’issue de laquelle il passe caporal) et du 13 au 29 mai 1912.
Le 2 décembre 1910, il épouse à Saint Étienne, Pierrette, Péroline PALLANDRE.
Avec sa femme, ils tiennent un magasin de primeurs, boulevard du Midi à Chazelles-sur-Lyon.

1914

Le 3 août, Jean, Marius est mobilisé et rejoint le 16ème RI à Montbrison. Il est affecté à la 1ère compagnie du 1er bataillon.
Le 16ème RI fait partie de la 50ème brigade (avec le 98ème) de la 25ème Division d’Infanterie (DI) qui, au début de la guerre, combat au sein du 13ème Corps d’Armée (CA) de la 1ère Armée.
Transportée vers Épinal, la Division mène l’offensive en direction de Sarrebourg. Elle participe notamment à la bataille de Schneckenbusch à l’issue de laquelle elle doit reculer derrière la Mortagne.
Au cours de cette période, la Division bloque l’avancée allemande dans la Trouée de Charmes, qui leur aurait permis, en cas de réussite, de contourner Nancy et de menacer Verdun. 

Le 2 septembre, le front se stabilise vers Xaffévillers.

Troupes françaises à l’attaque

La Division se déplace vers Creil (Oise).
Elle est engagée le 16 dans la bataille de Picardie (combats à Dreslincourt, Élincourt-Sainte-Marguerite, Lassigny, Canny-sur-Matz), 

source : AFGG
… et finalement prendre le secteur  du bois des Loges (vers Crapeaumesnil et Fresnières).

Une tranchée dans le bois des Loges  –  source : bois-des-loges.pagesperso-orange.fr

1915

Elle restera dans le secteur jusqu’en octobre.

Au front   © fonds Pierre Alligier

1916

En janvier, la 25ème DI vient au repos vers Montdidier.
Le 1er mars, elle est engagée dans la bataille de Verdun et est positionnée vers Fleury-sur-Aire (le 16ème est à Autrécourt).
Le 10 mars, l’attaque se porte sur les bois bourrus au pied de Mort-Homme.
Le 16ème RI attaque sur Chattancourt.

Le Mort-Homme   rive gauche de la Meuse à Verdun – source : AFGG
L’aménagement des bases de départ des attaques se fait sous un bombardement particulièrement violent.

Le Mort-Homme
Le 19 mars, le 16ème va se reconstituer à Sivry-la-Perche. La Division a perdu plus de 3000 hommes pendant ces combats.
D’avril à septembre, la 25ème DI est dans la vallée de l’Aisne (Nouvron, Vingré, Autrêche)
Le 29 septembre, la Division est mise à l’instruction au camp de Crèvecoeur, en vue de la bataille de la Somme qui doit lever la pression sur Verdun.
Le 15 octobre, la 25ème DI relève la 51ème DI à Chaulnes.
Elle combat alors au sein du 10ème CA de la Xème Armée.
Une première attaque sur les bois de Chaulnes est déclenchée le 21 octobre. 
Mais les conditions climatiques font qu’elle est stoppée et repoussée. La boue ne permet pas le déplacement des troupes.

Position de la 25ème DI pendant la bataille de la Somme


Dans les ruines de Chaulnes
Le secteur est violemment bombardé, c’est ainsi que le 29 octobre, Jean, Marius est blessé à l’humérus gauche et dans la région claviculaire gauche par un éclat d’obus.
Après passage dans l’un des 2 postes de secours du régiment (bois Crépy ou carrières Parison, il est transporté en auto à l’ambulance 15/13 qui stationne à Caix.
Le 30 octobre, Jean, Marius est décoré de la médaille militaire :
Gradé d’une bravoure et d’un dévouement à toute épreuve, a été atteint le 28 octobre 1916 d’une très grave blessure à son poste dans une tranchée de première ligne.
La décoration est accompagnée de la Croix de guerre avec palme.


Au cours d’une permission de convalescenceMarius avec sa femme Péroline et leur fils Paul. © fonds Pierre Alligier

1917

Le 1er janvier, Jean, Marius est dans un hôpital de Dinan (Côtes-du-Nord).

1918

Le 15 mai, il est dans un hôtel à Vichy (Allier) . Il écrit qu’il attend avec impatience que l’on appareille son bras.
Jean, Marius est réformé temporaire n°1 (avec pension) le 20 août par la Commission de Réforme de Saint-Étienne pour raccourcissement du bras gauche, limitation des mouvements de l’épaule, raideur serrée du coude et des doigts de la main. Un éclat d’obus n’a pas été extrait du poumon gauche.
Il reprend son commerce de primeurs (recensement à partir de 1921)
Le 30 août 1929, Jean, Marius reçoit sa carte d’Ancien Combattant et peut donc porter la médaille afférente.


Le 7 mars 1935, il obtient la Médaille Commémorative Interalliée  proposée par le Mal Foch, médaille commune à tous les soldats des troupes alliées ayant combattu entre 1914 et 1918.


Jean, Marius décède le 14 avril 1962 à Chazelles-sur-Lyon.


Sources bibliographiques et iconographiques
Archives départementales de la Loire.
Archives familiales de Pierre ALLIGIER
SGA, Mémoire des Hommes
  • JMO du 16ème RI    26N 587/1
  • JMO de la 25ème DI  26N 311/1à3
  • JMO du SS de la 25ème DI  312/5
BnF, Gallica
  • Historique du 16ème RI Imp. Serre Montbrison 1919
www. geneanet.org