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Jean-Marie GARDETTE, adjudant au 143ème RIT

Jean-Marie, Joseph est né le 7 juin 1874 à Saint-Étienne dans la Loire. Son père Pierre, Marie GARDETTE et sa mère Marie-Julie GALLON habitent 11, rue Tardy à Saint-Étienne.
Matricule 1562 de la classe 1894 du centre recruteur de Saint-Étienne, il part le 16 septembre 1895 faire son service militaire au 151ème Régiment d’Infanterie (RI) à la caserne Miribel de Verdun.

source: Généanet
Il est envoyé dans la disponibilité le 20 septembre 1898 avec le grade de caporal.
Il fait 2 périodes d’exercice au titre de la réserve au 38ème RI (caserne Rullière à Saint-Étienne)
  • du 26 août au 29 septembre 1901
  • du 22 août au 18 septembre 1904
Il en fait une 3ème au titre de la territoriale au 102ème RIT (caserne Rullière à Saint-Étienne)
Jean-Marie se marie le 23 novembre 1907 à Saint-Symphorien-sur-Coise (Rhône) avec Benoîte PETIT. 4 filles naîtront de cette union.
Il exerce le métier de négociant. 

1914
Le 1er août, Jean-Marie est mobilisé au 102ème RIT (Régiment d’Infanterie Territoriale)*.
*RIT: Régiment d'Infanterie Territoriale. Il est formé d’hommes âgés de 34 à 49 ans d'où leur surnom: les "pépères".
Au début de la guerre, il n'est pas prévu d’envoyer les territoriaux au front. Les évènements feront qu'ils seront très rapidement rattachés à un corps d'armée ou à une division et envoyés en seconde, voire en première ligne. Ils sont essentiellement des travailleurs: 
Selon les besoins des unités auxquelles le régiment est rattaché, ils travaillent à améliorer la circulation (réfection des routes), à construire des plateformes pour l’artillerie, à l’entretien du réseau voie étroite, au creusement de tranchées, à la construction d'abris, à la coupe de bois, au ravitaillement des unités en ligne, à l'assainissement et au nettoyage des champs de bataille…
Au fur et à mesure du besoin en hommes, les régiments territoriaux seront des réservoirs en soldats, en commençant par prélever les plus jeunes classes. Des échanges de territoriaux entre RIT seront constants pour compléter les effectifs des uns et des autres en fonction des besoins. 
Le 3 août, Jean-Marie passe sergent.  Il est dans la 1ère compagnie du 1er bataillon.
Le 7 août, le régiment arrive à la caserne Grignan de Toulon, d’où il va ensuite bivouaquer à La Garde, au Pradet et à Carqueiranne (dans la banlieue de Toulon), jusqu’au 7 octobre.
Le 8 octobre, le régiment est envoyé à Épernay. Il appartient à la 51ème Division d’Infanterie (DI) de réserve.
Cette division est  mise à disposition d’un groupe de Divisions (Corps Combiné HUMBERT* du nom du général commandant) le 17 octobre.
*Groupe de Divisions détachées d’une Armée pour une action particulière.
Le Corps HUMBERT va combattre vers Cernay-lès-Reims et Prunay (Marne).

Travail défensif en 2ème ou 3ème ligne
Le 25 octobre, le Corps est transformé et devient le 32ème Corps d’Armée (CA) dans la Vème Armée.

1915

Le régiment restera en Champagne où il sera mis à la disposition de la 51ème DI.
Le 23 avril, il est envoyé en Belgique.
Avec le 100ème RIT, il forme la 136ème brigade qui travaille pour la 87ème DI. 
Il participe à la bataille de l’Yser puis celle d’Ypres.

Bataille de l’Yser     © DR     

Ypres pendant la bataille           © DR  
Le 26 août, le régiment est relevé et mis à la disposition du 21ème CA qui est alors dans la Xème Armée.
Le 102ème fait partie de la 81ème Division Territoriale qui vient d’être créée.
Le régiment cantonne à Camblain-Châtelain (Pas-de-Calais).
Le 29 août, Jean-Marie passe adjudant.
Le 25 septembre, il est affecté 61ème RIT.

1916

Le 2 janvier, il passe au 58ème RIT.
Le 3 février, il est au 143ème RIT, 3ème bataillon, 10ème compagnie.
Ces 3 derniers régiments sont à la disposition de la D.E.S. de la IIIème Armée. *
*Direction des Étapes et des Services; groupe rattaché à une armée qui prévoit et assure les ravitaillements et les évacuations.

Service des routes     © dessin de Georges Scott
Quand Jean-Marie rejoint son unité, vers le 27 février, le 143ème RIT vient, en suivant le 21ème CA, de passer à la IIème Armée qui combat sur Verdun.
Le 143ème RIT est mis à la disposition de la 13ème DI.
Le 12 mars, la 10ème compagnie est à Belleray.
Le 18 mars, la compagnie est chargée d’assainir le champ de bataille vers le bois de Vaux-Chapître et le fort de Souville.

Après la bataille


©  Fond de carte Alamy stock photo
C’est au cours de ce travail, qui se fait sous un bombardement très violent que Jean-Marie est blessé le 19 mars: plaie pénétrante du bras gauche par éclat d’obus.
Il est évacué sur le poste de secours de la citerne (voir carte).
Il est emmené dans une des ambulances ( n°1 ou 2 du 21ème CA ou  2/13) stationnées dans la caserne Bevaux de Verdun puis vraisemblablement évacué sur un hôpital de Bar-le-Duc.
Par ordre n°192 du 10 août, il est cité à l’ordre de la Division :
Plaie pénétrante du bras, gauche, membre presque arraché, a tenu à marcher malgré la gravité de sa blessure pour permettre aux brancardiers d’emporter d’autres blessés, donnant ainsi un haut exemple d’endurance et de charité.
La citation est accompagnée de la Croix de guerre avec étoile d’argent.

Le 7 décembre, il est remis administrativement au 102ème RIT, 1ère compagnie.
Le 15 janvier 1918, il est réformé et obtient une pension provisoire pour “limitation des mouvements de l’épaule gauche par perte de substance notable de la portion postérieure du muscle deltoïde”.

Jean-Marie meurt le 7 mars 1924 à Saint-Étienne à son domicile 28, rue de Lyon à Saint-Étienne et est inhumé au cimetière Saint-Claude (aujourd’hui, le cimetière Crêt-du-Roc).


Sources bibliographiques et iconographiques
Archives départementales de la Loire
Archives personnelles de Pierre ALLIGIER
SGA, Mémoire des Hommes
  • JMO du GBD de la 13ème DI  26N 208/5
  • JMO du SS du 21ème CA   26N 197/19
  • JMO du 143ème RIT     26N 800/25
  • AFGG
Bnf, Gallica
  • Historique du 102ème RIT    imp de la”Loire Républicaine”  Saint-Étienne 1918
www. geneanet.org
Merci à Michel PINEAU pour m’avoir ouvert ses archives et apporter son expertise sur le Service de Santé pendant la Grande Guerre