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Émile BARNIER, sergent au 105ème RIT

Émile, Henri est né le 5 juillet 1870 à Voiron (Isère). Son père Jean BARNIER est agriculteur au hameau de Vouise, sa mère Mélanie née BÉRANGER est ménagère (Émile est le dernier d’une fratrie de 5 enfants)

Matricule 443 de la classe 1890, du centre de recrutement de Grenoble, il fait son service militaire au 52ème Régiment d’Infanterie du 4 septembre 1891 au 24 septembre 1894. La caserne Saint-Martin de Romans (Drôme) est le dépôt du 52ème.

 

Emile en ressort sergent.

Il suit 2 périodes d’exercices, au titre de la réserve:

  • du 4 au 31 octobre 1897 au 140ème  (casernes Vinoy et Binazet) à Grenoble,
  • du 27 août au 23 septembre 1900 au 140ème .

Le 16 novembre 1900, il obtient un certificat d’aptitude à l’emploi de chef de section.

Au titre de la territoriale, il suit 2 périodes d’exercices :

  • du 30 juillet au 12 août 1906 au 105ème RIT*,
  • le 25 juin 1913, une période “voie ferrée” en tant que Garde des Voies de Communication (GVC).

*RIT: Régiment d'Infanterie Territoriale. Il est formé d’hommes âgés de 34 à 49 ans d'où leur surnom : les "pèpères".

Le 10 septembre 1904, Emile épouse à Voiron, Marie-Louise, Pauline CARRÉ- PIERRAT. Ils auront 3 enfants.

 

1914

Le 2 août, Émile est appelé comme GVC. 

Compte tenu de l’importance du rôle des chemins de fer dans la Guerre, par crainte d’attentats contre les matériels et les voies ferrées (puis de tous les points et matériels sensibles), un service de garde a été mis en place. Ce sont des hommes qui relèvent de la réserve de la Territoriale ( en général âgés de 40 à 49 ans, c’est le cas d’Émile). En uniforme et armés, ils dépendent du Régiment d’Infanterie Territoriale de la subdivision, pour Émile du 105ème  RIT. Ils sont, en principe de garde dans un rayon de 10 km de leur domicile.

Le 31 août, il est renvoyé dans ses foyers.

 

1915

Compte tenu des problèmes d’effectifs ( en proportion, l’année 14 a été la plus meurtrière de la guerre), on avance d’un an l’appel des classes 15 et suivantes, on vide les dépôts et les Commissions de réforme revoient leur décision.

C’est ainsi que le 11 mars, Émile est rappelé au 105ème  RIT.

Au début de la guerre, il n'est pas prévu d’envoyer les territoriaux au front.

Les évènements feront qu'ils seront très rapidement rattachés à un corps d'armée ou à une division et envoyés en seconde, voire en première ligne. Ils seront essentiellement des travailleurs: réfection des routes, des tranchées, construction d'abris, coupe de bois, ravitaillement des unités en ligne, nettoyage des champs de bataille…

Selon les besoins des Divisions de l’Armée, le régiment est éclaté en compagnie, voire en ½ compagnie et vient améliorer la circulation (réfection des routes), construire des abris ou des plateformes pour l’artillerie, entretien du réseau voie étroite et même des gardes dans les cantonnements des villages-étapes du secteur. 

 


Aménagement défensif d’un secteur

Quand Émile rejoint son unité, celle-ci est à la disposition de la IIIème Armée qui tient un secteur en Argonne, secteur étendu jusqu’à La Neuville-au-Pont, Saint Ménéhould et Florent-en-Argonne.

 


Secteur de l’Argonne

 

En août, il est mis à la disposition du 1er Corps d’Armée Coloniale (qui est à la IIème Armée) où il participe notamment à la 2ème  bataille de Champagne.


Le secteur tenu par le 1er CAC en Champagne (Main de Massiges)

En octobre, des compagnies partent assainir le champ de bataille de la Main de Massiges.

 


Assainissement d’un champ de bataille – source: archives municipales d’Orléans

Le 1er décembre, le 105ème  RIT  passe au service des routes. Il entretient les routes du secteur tenu par la IVème Armée (zone : Valmy-Somme Bionne-Somme Suippes)

 

1916

Le 1er mai, il passe  au 15ème  Corps d’Armée où il est à disposition de la 126ème  Division d’Infanterie.

Le 21 mai, il est sur la zone de combat de la 126ème DI (bois de Béthelainville et Montzéville). La 126ème  DI se bat, dans le cadre de la bataille de Verdun sur la cote 304. Le 105ème  est chargé de ravitailler les troupes de 1ère ligne, en munitions, ravitaillement divers, construction d’abris, réfection des tranchées… Les conditions de travail sont périlleuses car le bombardement est incessant.

Le 13 juin, il est rattaché administrativement au 4ème  Régiment du Génie.

Le 4 juillet, il passe au 141ème  RIT.

Le 141ème  RIT est attaché au 9ème  CA et est mis à la disposition des unités constituant à cette date le CA, qui est engagé dans la bataille de la Somme.

Le 4 septembre, le régiment vient aménager le camp de Mailly.

 

Le 8 octobre, il vient dans la région de Combles.

Le 22 décembre, le régiment vient dans le secteur Vaux-Suzanne où il assure le ravitaillement de 1ère ligne et les travaux d’aménagement (tranchées, abris,...).

 

1917

Le régiment vient à Jonchery-sur-Vesle pour créer un stockage de munitions.

 

 

Le 17 juillet, Émile est détaché agricole (catégorie A)* à Voiron.

Par la circulaire relative à l'organisation du service de la main d'œuvre agricole, des soldats de la territoriale sont renvoyés dans leurs foyers. La production agricole devait à tout prix être maintenue et même augmentée (nourriture des hommes et des chevaux, production de bétail à viande... ).

Les détachés agricoles étaient affectés à une unité (tous la même pour le département) mais travaillaient aux champs.

La catégorie A concerne les propriétaires exploitants, les fermiers et les métayers, la catégorie B concernant les ouvriers agricoles.

 


© Gilles KANNEWORFF

Emile meurt en 1941.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de l’Isère

Archives familiales BARNIER

SGA, Mémoire des hommes

  • JMO du 105ème RIT – 26N  795/14-15
  • JMO du 141ème RIT – 26N   800/16

BDIC

  • Historique du 105ème RIT – Berger-Levrault  Paris-Nancy

BnF, Gallica

  • Historique du 141ème RIT – Imp. Nouvelle  Mont-de-Marsan, soldat de la Territoriale en 14-18