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Ferdinand BRAUD, soldat au 114ème Régiment d’Infanterie Territoriale

Ferdinand, Fulgent, Henri est né le 2 octobre 1873 à Vérines (Charente-Maritime).Ses parents Fulgent, Honoré BRAUD et Geneviève née GILBERT sont propriétaires-cultivateurs à Vérines.

Avant son départ au service militaire, Ferdinand est cultivateur à la ferme de son père.
Matricule 1067 de la classe 1893, il effectue son service militaire au 123ème RI du 13 novembre 1894 au 24 septembre 1895.

Le 123ème RI est à la caserne Renaudin à La Rochelle.

La caserne Renaudin à La Rochelle — © DR
La caserne Renaudin à La Rochelle — © DR
 

Au titre de la réserve, Ferdinand effectue une 1ère période d’exercices au 123ème RI du 27 août au 23 septembre 1900.*Après son service militaire, tout homme est placé dans la réserve (pendant 11 ans). 
Il effectue une 2e période au 138ème RIT* du 24 août au 20 septembre 1905 au titre de la Territoriale.

*Le Régiment d’Infanterie Territoriale est formé d’hommes âgés de 34 à 49 ans. Le Régiment d’Infanterie Territoriale de la subdivision de La Rochelle est le 138ème RIT. 

Le 24 avril 1906, Ferdinand épouse à Vérines, Berthe PEZEAUD. Ils auront 3 enfants: Paul (1907), Louis (1909) et Marthe (1913).

1914

Le 1er août, Ferdinand est mobilisé comme Garde des Voies et Communications (GVC).

Compte tenu de l’importance du rôle des chemins de fer dans la Guerre, par crainte d’attentats comme les matériels et les voies ferrées (puis de tous les points et matériels sensibles), un service de garde a été mis en place. Ce sont des hommes qui relèvent de la réserve de la Territoriale ( en général âgés de 40 à 49 ans, c’est le cas de Fernand). En uniforme et armés, ils dépendent du Régiment d’Infanterie Territoriale de la subdivision, pour Fernand du 138ème RIT. Ils sont, en principe de garde dans un rayon de 10 km de leur domicile.

Le 27 novembre, il vient au 138ème RIT* mais passe dès le 10 décembre au 114ème RIT* où il est affecté au 1er bataillon.

*Les Régiments d'Infanterie Territoriale reçoivent les hommes de 34 ans et plus d'où leur surnom: les " pépères « . Au début de la guerre, les territoriaux sont essentiellement des Gardes de Voies de Communication mais en aucun cas, il n'est prévu de les envoyer au front.Les évènements, dès la fin 14, feront qu'ils seront très rapidement rattachés à un corps d'armée ou à une division et envoyés en seconde, voire en première ligne. Ils seront essentiellement des travailleurs: réfection des routes, des tranchées, construction d'abris coupe de bois, ravitaillement des unités en ligne, nettoyage des champs de bataille, ...

Le 114ème  régiment stationne à Amiens (Somme). Il est rattaché à la Xème Armée mais n’est pas endivisionné.

C’est un régiment à 6 bataillons:  les 1er, 2e et 3e bataillons combattent en France, tandis que les 3 autres (4e , 5e et 6e) combattent au Maroc.

1915

Tout au long de l’année, le 114ème va être mis à disposition des unités qui composent à ce moment-là la Xe Armée, la plupart du temps les 3 bataillons sont séparés.

Ainsi, le 25 janvier, le 1er bataillon est envoyé à Morlancourt (Somme).

Il effectue des travaux pour le Génie et l’Artillerie.

Le 23 avril, il est envoyé à Beauvais. Il participe aux préparatifs de l’attaque que doit mener l’Armée du 9 mai au 25 juin (2ème bataille d’Artois).

Le 16 mai, il nettoie le champ de bataille entre Villers-au-Bois et Carenty.


Après la bataille
 
Le 17 mai, Ferdinand est caporal.

Le 8 juillet, le 1er bataillon est rattaché au 33e Corps d’Armée  et est embarqué pour Aubigny (Pas-de-calais). Il effectue des travaux avec le Génie.

Le 6 octobre, le bataillon travaille pour le Génie du 17ème CA.

Se déroule, du 15 septembre au 4 novembre, la 3ème bataille d’Artois.

Le 18 décembre, le bataillon passe à la sous-commission du réseau routier qui travaille  pour la IIIe Armée BritanniqueThird Army (Brit.), Co. General Sir Edmund Allenby.

Le 28 décembre, a lieu un échange de soldats entre régiments territoriaux. Ferdinand ne relevant pas des critères choisis pour rester au 114ème (classe 1892 et antérieures, pères de 5 enfants et veufs, pères de 4 enfants) passe avec 168 de ses camarades au 27ème RIT qui stationne alors à Saulty-L’Arbret (Somme).

Ferdinand est affecté à la 2ème compagnie du 1er bataillon.

Le régiment est à la disposition du 33e Division d’Infanterie du 17e CA de la Xe Armée.

1916

Jusqu’au 26 janvier, le 1er bataillon occupe les tranchées du sud d’Arras entre Agny et Achicourt.

Le 5 mars, après avoir été relevé par l’armée britannique, le 27ème RIT est embarqué par voie ferrée pour Pont-Saint Vincent (Meurthe-et-Moselle).

Le régiment est à disposition du Détachement de l’Armée de Lorraine.

Le 1er bataillon reste tout le mois de mars sur Badménil, puis en avril à Portieux.
Il exécute des travaux forestiers.

Le 22 avril, la 33e DI passe en Champagne .

Le 1er bataillon part de Baccarat en camion et débarque à Somme-Tourbe le 1er mai.
Il prend position au sud de la butte du Mesnil (voir la carte, les 4 positions tenues par le régiment).


Source: JMO du 27ème RIT
 

Le 25 juillet, le premier bataillon part pour Mourmelon-le-Petit.

Le 13 août, le régiment est envoyé sur Prosnes (Marne) au pied du massif de Moronvillers, à la disposition de la 67e brigade de la 34e DI (17e CA, IVe Armée).

1917

Le 31 janvier, alors que le 1er bataillon est en 1ère ligne au réduit d’Auvergne, une violente attaque au gaz est lancée par l’armée allemande, vers 16h, sur l’ensemble du secteur tenu par le CA.


Le régiment est le plus atteint avec plus de 109 morts et 517 blessés. (source:JMO de la 67e brigade d'infanterie)
Parmi, les blessés, Ferdinand est évacué sur l’ambulance 9/17 de la 34e DI ou l’ambulance 8/9 du 17e CA, qui stationnent à Mourmelon-le-Petit.


Un poste de secours à Prosnes en 1917

Il y meurt le 2 février.

Ferdinand est Inhumé au carré militaire de Mourmelon-le-Petit.

Par décret paru au JO du 5 novembre 1920, il reçoit à titre posthume la Médaille Militaire et la Croix de Guerre avec étoile de bronze.

Caporal remarquable par son courage et son dévouement. Blessé grièvement à son poste de combat. Mort des suites de ses blessures glorieuses le 2 février 1917.
Son corps est transféré le 18 février 1922 au cimetière de Vérines (Charente-Maritime).


© Daniel Saillant

Ferdinand est inscrit sur le Monument aux Morts de Vérines.

Sources bibliographiques et iconographiques
Archives départementales de la Charente-Maritime
SGA, Mémoire des Hommes
  • JMO du 114ème RIT    26N 796/22
  • JMO du 27ème RIT    26N 779/2-3-4
  • JMO de la 67ème brigade 26N  515/3
  • JMO de la DSS du 17ème CA   190/13
BnF, Gallica
  • Historique du 114ème RIT   Imp. Antiboise Antibes
  • Historique du 27ème RIT   Imp. CHEVALET Mamers 1920