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Théodore TURGNÉ, soldat au 6ème RI

Théodore, Alphonse, Emilien naît le 16 janvier 1892 chez ses parents Alphonse TURGNE et Marie, Augustine née GELOT. Ils sont cultivateurs au moulin d’Yves au hameau des Tourettes dans la commune de Saint-Médard-d’Aunis  (Charente- Maritime).

Matricule 484 de la classe 1912 du centre de La Rochelle, il part faire son service militaire le 1er octobre 1913 au 6ème Régiment d’Infanterie (caserne Taillebourg à Saintes).

 

1914

Quand la guerre est déclarée, le 2 août, Théodore est encore sous les drapeaux. Son régiment part au front le 6 août pour la région de Toul.

Le 6ème RI forme avec le 123ème RI  la 69ème brigade de la 35ème Division d’Infanterie

Dès le 21 août, le 6ème RI est envoyé en Belgique où, mis à la disposition de la 6ème DI, il combat à Somzée et Walcourt pour tenter de bloquer l’offensive allemande.
Il doit reculer en livrant des combats de retardement  (notamment à Origny où il doit repasser l’Oise, puis à Dormans où il repasse la Marne)

Le 6 septembre, c’est la bataille de la Marne. Le 6ème RI engage la poursuite de l’ennemi qui va reculer jusqu’à l’Aisne. Le 13 septembre, le régiment est à Pontavert.

Les 15,16, 17 septembre, le 6ème livre un combat autour de Gernicourt qui empêche les Allemands de repasser l’Aisne.

A partir du 19 septembre et jusqu’au 17 octobre, le régiment va se battre autour de la ferme Beaumarais et Craonne mais sans pouvoir le prendre.

Du 18 au 30 octobre, il se bat dans le secteur de Vendresse puis à partir du 30 octobre, il tient les tranchées de Paissy Aisne).

1915

Le 13 juin, le régiment quitte ce secteur pour prendre celui de Sillery (Marne).

 Le 15 juin, le 6ème RI passe à la 123ème DI qui vient d’être créée.

Son rôle sera surtout d’organiser le secteur en vue d’une éventuelle attaque (creusement de tranchées, construction d’abris,...)

Le 16 décembre, il est relevé et envoyé en Champagne vers la butte du Mesnil où là aussi, il aménage le secteur.


1916-1917-1918

Le 26 avril, il quitte la Champagne et est mis au repos à Vitry-en-Perthois (en réalité il s’entraîne en vue des prochains combats), le régiment est désigné pour Verdun le 13 mai.

Le 20 mai,le régiment vient sur la rive gauche de la Meuse et se trouve à midi dans le bois au sud de Blercourt.

 Dans l’après-midi les bataillons sont positionnés ainsi: les 2ème et 3ème dans le bois de  Béthelainville (Abris Favry) et le 1er dans la tranchée de Champigneulles ( à la cote 287 - Ouest de la cote 304) .


Position du 6ème RI le 20 mai       © AFGG



C’est au cours de cette mise en place, que Théodore est grièvement blessé aux jambes, notamment au genou gauche qui entraînera la perte de la mobilité de la jambe.
La chaîne d’évacuation mise en place par le Service de Santé de la 123ème DI est la suivante :

© JMO du SS de la 123ème DI sur canevas Géoportail


Théodore est admis à l’Hôtel-Dieu* de Lyon du 3 juillet 16  au 20 août 1917, puis il va à l’asile Sainte Eugénie* de Saint-Genis-Laval (Rhône) jusqu’au 28 septembre.
*Ces 2 hôpitaux dépendent des Hospices Civils de Lyon et ont été mis à la disposition du Service de  Santé Militaire.

Hôtel-Dieu de Lyon
Hôpital Sainte Eugénie de Saint-Genis-Laval

Le  9 novembre, Théodore est cité à l’ordre du 6ème RI :
« Très bon soldat consciencieux et dévoué au front depuis le début de la campagne. A été grièvement blessé le 20 mai 1916 en assurant son service d’agent de liaison »
Sa Croix de guerre s’accompagne d’une étoile de bronze.

Le 29 septembre 1917, il est envoyé à l’Hôpital Complémentaire n°58* de Bordeaux.

*Ecole de santé navale

Le 26 janvier 1918, Théodore est à l’Hôpital Faucher* de Bordeaux.

*Hôpital dépôt de convalescents

La Commission de réforme de Bordeaux le réforme définitivement et  le renvoie dans ses foyers le 8 février 1918.
Par décret du 16 mai 1919, Théodore reçoit la Médaille Militaire, une palme s’ajoute sur le ruban de sa Croix de Guerre.

Le 17 avril 1920, il épouse à Vérines (Charente-Maritime), Claire, Juliette CARTEAU. Ils auront une fille, Paulette.

Le 17 octobre 1927, Théodore reçoit sa carte d’Ancien Combattant et peut porter la Médaille afférente.


Par décret du 12 décembre 1932, paru au JO du 16 décembre 1932, il est fait chevalier de la Légion d’Honneur.


En 1938, Théodore est receveur buraliste de Vérines en remplacement d’Ernestine LAURENT*.

*En tant que veuve de guerre, Ernestine LAURENT, dont le mari est mort pour la France en 1914 en Belgique, a pu, dès la loi de 1923, bénéficier d’un emploi réservé. Ses 2 enfants ont été pupilles de la Nation.

Théodore décède à Saint Christophe (Charente-Maritime) le 21 septembre 1978.


Sources bibliographiques et iconographiques
Archives départementales de la Charente-Maritime
Archives municipales de Saint Médard d’Aunis
SGA, Mémoire des Hommes
  • JMO du 6ème RI    26N 578/1
  • JMO de la 245ème brigade
  • JMO du SS de la 123ème DI
  • AFGG
BNF, Gallica
  • Historique du 6ème RI  imp. Thaumieux Saintes 1920
  • Les Armées Françaises dans la Grande Guerre   1924
IGN Géoportail
Association “Saint Médard d’Aunis, d’hier à aujourd’hui
Grande Guerre 14-18, Hommage aux combattants de Saint Médard d’Aunis