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Antoine GIACOMONI, sergent au 175ème RI

Antoine, Paul est né le 22 mai 1894 à Occhiatana (Haut-de-Corse). Il est le fils de Denis GIACOMONI et de Laurence, Antoinette née SIACCI. Son père est douanier à Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes). Antoine naît lors d’un voyage de sa mère chez ses parents à Occhiatana où ceux-ci demeurent.

1914

Matricule 652 de la classe 14, recrutement d’Ajaccio, il est incorporé le 15 septembre 1914 au 140ème Régiment d’Infanterie (caserne Vinoy)


Après une courte instruction, Antoine, avec 310 de ses camarades de la classe 14, sont envoyés en renfort où ils arrivent le 18 novembre.

Le régiment stationne à Lihons (Somme) où il tient le secteur depuis le 5 novembre.
Le 140ème aménage le secteur en vue d’une attaque qui est déclenchée vers la mi-décembre.

Le régiment s’empare de la cote 101 et de la Briqueterie.

L’attaque des 24 et 25 décembre sur Lihons   source: JMO du 140ème RI

Les 24 et 25 décembre, les Allemands lancent des contre-attaques particulièrement violentes pour reconquérir le terrain perdu.
Elles sont toutes repoussées mais au prix de plus de 1000 hommes hors de combat.

Antoine est parmi les blessés.

Atteint à la tête, il est évacué tout d’abord sur le poste de secours du 140ème RI à Rosières, puis à l’une des ambulances qui stationnent à Harbonnières. Delà, il est évacué par train sanitaire sur Amiens et finalement vers un hôpital à l’arrière, le 27 décembre. 

1915

Antoine quitte l’hôpital le 25 janvier et est dirigé vers le dépôt de convalescence de Bastia jusqu’au 20 mars.

Le 5 mai, Antoine passe caporal.

Revenu au dépôt de son régiment à Grenoble, le 1er juin, il est affecté au 2ème bataillon du 175ème RI qui vient d’être créé et qui part avec le Corps Expéditionnaire d’Orient. 

Le 11 juin, Antoine est sergent.

Le 175ème est créé au cours du 1er trimestre. Il est envoyé aux Dardanelles où un 2ème front est ouvert pour soulager les troupes russes.


Le 175ème fait partie de la 2ème Division du Corps Expéditionnaire d’Orient, et est engagé dans les opérations sur le Kérévès Déré en direction d’Achi Baba.

*L’île de Lemnos est la base arrière principale de l’opération. La rade de Moudros peut recevoir les troupes et le matériel qui arrivent par convois navals. L’île est trop petite pour accueillir les troupes et permettre leur entraînement, celles-ci stationnent d’abord  à Alexandrie (Égypte) pour terminer leur équipement et leur instruction. 

Les combats sur le fleuve Kérévès Déré (étoile verte)

À peine arrivées à Moudros, les troupes débarquent sur la presqu’île au Cap Hellès, près de Sedd-El-Bahr. 

Antoine est cité à l’ordre de la 2ème division du CEO:
“Le 4 juin, parvenu malgré un feu très violent dans une portion de tranchée ennemie, avec 3 hommes de son escouade, s’y est maintenu pendant 2 jours malgré le feu en enfilade de l’ennemi et employant toute son activité à organiser la nouvelle position. 
La citation est accompagnée de la Croix de guerre avec étoile d’argent.
  Le Mont Achi Baba sous les bombes

Le 26 septembre, le régiment est relevé de la presqu’île de Gallipoli et débarque à Salonique le 6 octobre.

Débarquement des troupes  à Salonique © coll. part.

Le camp français à Salonique     © coll. part.

Le 175ème appartient à la 311ème brigade de la 156ème DI.

 Le régiment en repart le 22, et se rassemble le 1er novembre dans la région de Rabrovo-Tatarli, pour coopérer à la protection de l'armée serbe en retraite. Du 3 au 20 novembre, de très durs combats sont engagés avec les Bulgares:dans le secteur  Mesmély, Dovol-Oba, Ormanli, cote 850. Le village de Costorino, en Bulgarie, est occupé par le régiment mais n'est pas conservé.

Au début de décembre, les Bulgares attaquent avec de grandes forces et obligent nos troupes à se replier. Le Vardar est franchi le 9 décembre, la frontière grecque le 12. Le régiment prend part, après le repli, à l'organisation du camp retranché de Salonique et des ouvrages de la première ligne de défense au nord de Vatiluck, à partir du 20 décembre.


1916

Le 19 mars, la 156ème DI vient occuper le front Kilindir-lac d’Ardjan.

source: AFGG

Le  175ème prend le secteur de Kalinova (Macédoine Grecque). Secteur marqué pendant cette période par des coups de main réciproques.


Poste de combat du 175ème RI – © Archives familiales  GRIZON-PHELIPPEAU

Groupe de sous/officiers du 175ème RI, Antoine est vraisemblablement dans ce groupe
© Archives familiales  GRIZON-PHELIPPEAU

Lieu où la patrouille est tombée dans l’embuscade    source: JMO de la 156ème DI

Le 4 juin, une patrouille commandée par l’adjudant Arthur Phelippeau* (avec le sergent Giacomoni et un soldat de la 5ème Compagnie) part du PC  “Le commandant” et va reconnaître un passage vers Asagi Mahala. La patrouille tombe dans une embuscade tendue par des soldats bulgares revêtus de l’uniforme français. Ils sont tous trois portés disparus.

*on pourra lire le parcours de l’adjudant Arthur PHELIPPEAU dans ce blog.

 En fait Antoine est prisonnier et est incarcéré au camp de Merzdorf le 19 juillet puis est transféré le 20 septembre à Cottbus en Allemagne où il est interné.
*Merzdorf est à quelques km de Cottbus


Extrait du registre des prisonniers français à Cottbus 


Le camp de Cottbus    © archives Croix-Rouge Internationale

1917

Le 9 octobre, Antoine est transféré au camp de Crossen.

Extrait du registre des prisonniers français de Crossen

Le camp de Crossen    © coll. part.

Antoine est rapatrié le 22 janvier en France.

Le 12 avril, il passe au 173ème RI dont le dépôt est Bastia.

Le 1er septembre, Antoine est démobilisé.

Par arrêté du 26 septembre 1925, paru au JO du 16 octobre, il est désigné pour un poste de commis d’intendance au Lycée de garçons de Constantine en Algérie.

Il est muté au Lycée Louis BARTHOU de Pau.

Antoine meurt à Pau le 24 mars 1976.

Sources bibliographiques et iconographiques
Archives départementales de la Corse
SGA, Mémoire des hommes
  • Corps Expéditionnaire en Orient
    • Corps : JMO, cote 26N 75/6-7
    • État-major Base Moudros : JMO, cote 26N  75/16
    • Direction des Étapes et Services : JMO, cote 26N 76/14-15
  • JMO de la 156ème DI  26N 447/1
BnF, Gallica
  • Historique du 140ème RI   Berger-Levrault Nancy-Paris
  • Historique du 175ème RI   Imp Berger-Levrault Paris 
Archives Croix-Rouge Internationale