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Léon THÉAU, sergent au 6ème RI

Léon, Augustin naît le 7 juin 1890 au domicile de ses parents à Vérines. (Charentes-Maritimes). 
Son père Abel est le boulanger du bourg, sa mère Victorine, Hortense née BOUTET vend au magasin. 

Un an avant Léon, est née Yvonne. En 1894, naîtra Abel.

Léon fait son apprentissage de boulanger chez son père où il exercera jusqu’à son départ au service militaire.

Matricule 135 de la classe 1910 du centre de recrutement de La Rochelle, il part le 7 octobre 1911 au 6ème RI (caserne Taillebourg de Saintes). Il en sort le 8 novembre 1913.
Il part alors travailler à Tours (Indre-et-Loire), vraisemblablement chez M. NIEPCERON dont la boulangerie est installée 4 rue Victor Hugo.

Le 2 août, il est mobilisé au 6ème RI.

1914

Son régiment part au front le 6 août pour la région de Toul.

Le 6ème RI forme avec le 123ème RI  la 69ème brigade de la 35ème DI

Dès le 21 août, il est envoyé en Belgique où, mis à la disposition de la 6ème DI, il combat à Somzée et Walcourt pour tenter de bloquer l’offensive allemande.

Il doit reculer en livrant des combats de retardement  (notamment à Origny où il doit repasser l’Oise, puis à Dormans où il repasse la Marne)

Le 6 septembre, c’est la bataille de la Marne. Le 6ème RI engage la poursuite de l’ennemi qui va reculer jusqu’à l’Aisne. Le 13 septembre, le régiment est à Pontavert.

Les 15,16, 17 septembre, le 6ème livre un combat autour de Gernicourt qui empêche les Allemands de repasser l’Aisne.

A partir du 19 septembre et jusqu’au 17 octobre, le régiment va se battre autour de la ferme Beaumarais et Craonne mais sans pouvoir le prendre.

Le 4 octobre, Léon passe caporal.

Du 18 au 30 octobre, il se bat dans le secteur de Vendresse puis à partir du 30 octobre, il tient les tranchées de Paissy  (Aisne).

1915

Le 13 juin, le régiment quitte ce secteur pour prendre celui de Sillery (Marne).



Son rôle sera surtout d’organiser le secteur en vue d’une éventuelle attaque (creusement de tranchées, construction d’abris,...)

Le 16 décembre, il est relevé et envoyé en Champagne vers la butte du Mesnil où là aussi, il aménage le secteur.


1916

Le 26 avril, il quitte la Champagne et est mis au repos à Vitry-en-Perthois (en réalité il s’entraîne en vue des prochains combats), le régiment est désigné pour Verdun le 13 mai.

Le 20 mai,le régiment vient sur la rive gauche de la Meuse et se trouve à midi dans le bois au sud de Blercourt.

 Dans l’après-midi les bataillons sont positionnés ainsi: les 2ème et 3ème dans le bois de Béthelainville (Abris Favry) et le 1er dans la tranchée de Champigneulles ( à la cote 287 - Ouest de la cote 304) .

Position du 6ème RI le 20 mai       © AFGG


Le 28 novembre, le 6ème reprend un secteur à Verdun, sur la Côte de Poivre où il est chargé de préparer l’attaque du 15 décembre.

1917

Le 3 janvier, il est blessé aux 2 cuisses et évacué.

De retour dans son régiment début juillet, vers Thionville, il participe à la préparation de l’attaque qui doit être déclenchée le 20 août.

Les objectifs du 6ème sont la ferme de Mormont puis l’ouvrage du Buffle (côte 326)

C’est dans la journée que Léon est à nouveau blessé et évacué.

Après les soins, il revient le 26 septembre dans le 2ème bataillon.

Le régiment entre le 10 octobre en secteur à Erbéviller-sur-Amezule (est de Nancy) qu’il est chargé d’organiser défensivement.

1918

Le 28 février, il est cité à l’ordre du régiment :
“Bon soldat ayant toujours eu une brillante attitude au feu. A été blessé 2 fois au cours de la campagne.”
Le 3 juin, le 6ème RI est engagé pour bloquer l’offensive allemande sur Montdidier.

Les 2ème et 3ème bataillons sont mis à la disposition de la 126ème DI  Le 2ème est chargé de ralentir l’avance et de protéger la retraite vers Vignemont.

Malgré des très durs assauts, les 2 bataillons ne cèdent pas.

Le 8 août, l’initiative est reprise en direction du Matz en prenant Vandelicourt d’abord, puis Elincourt. Le 2ème bataillon est en appui lors de l’attaque.


Il ne sera relevé que le 21 août.

Au fur et à mesure du retrait des troupes allemandes, le 6ème RI reste en contact sur la route de l’Oise à Saint-Quentin.
Le 30 septembre, il est à nouveau cité à l’ordre du régiment:
“Gradé d’un courage exemplaire. Chargé le 13 août de contourner une mitrailleuse qui gênait considérablement la progression, s’est élancé magnifiquement à l’assaut dans une rafale de balles et a obligé l’adversaire à s’enfuir”
Citation accompagnée de la Croix de guerre avec étoile de bronze.



La 123ème DI vient combattre au sein de la Ière Armée.

Du 9 au 19 octobre, elle est autour de Boukincamp (Aisne)

Le 25 octobre, le régiment vient à Vénérolles sur le canal de la Sambre à l’Oise.

Le 4 novembre, les 2ème et 3ème bataillons sont chargés de passer le canal et de prendre Neuville-les Dorengt.

Les pertes seront lourdes. Léon est parmi les disparus.

Une fiche pour recherche de prisonnier est adressée aux Allemands via la Croix-Rouge Internationale.


Elle est sans réponse puisque le corps de Léon est retrouvé à Hannappes (hameau à la lisière sud de Vénérolles), une dizaine de jours plus tard sur le champ de bataille et inhumé sur place.

Le décès est fixé au 4 novembre 1918 par jugement du tribunal de Tours en date du 11 mai 1922.

Par décret paru au JO du 16 mai 1922, Léon reçoit à titre posthume la Médaille Militaire :
“Sous-officier d’élite, d’une bravoure réputée, toujours au premier rang dans les moments difficiles. Après avoir donné pendant toute la campagne, la valeur de son héroïsme, est tombé glorieusement pour la France en novembre 18.
Une palme est accrochée sur le ruban de sa Croix de guerre.
Léon THÉAU est inscrit sur le Monument aux Morts de Vérines et sur les plaques commémoratives à la Mairie de Tours.


Sources bibliographiques et iconographiques
Archives départementales de la Charente Maritime
Archives départementales de l’Indre-et-Loire
SGA, Mémoire des homme
  • JMO du 6ème RI  26N 578/1-2
Gallica, BNF
  • Historique du 6ème RI  Imp. Thaumiaux Saintes 1920