Je remercie chaleureusement Alain GRIZON, son petit-fils, pour m'avoir ouvert ses archives familiales
et m'avoir apporter tout son soutien dans ce devoir de mémoire.
et m'avoir apporter tout son soutien dans ce devoir de mémoire.
© Archives d’Alain GRIZON
Henri est né le 2 mai 1880 à Fontenay-le-Comte (Vendée), rue Sainte Catherine du Collège. Il est le fils de Jacques, Armand GRIZON et Pauline née THINARD. Ses parents sont domestiques*.
*L’acte de décès de Jacques, Armand (en 1901 à Fontenay-le-Comte) porte “Jardinier” comme profession.
Henri est scolarisé à l’Institution Saint Joseph à Fontenay-le-Comte.
Matricule 97 de la classe 1900, il fait son service militaire au 7ème Régiment d’Infanterie Coloniale du 14 novembre 1901 au 21 septembre 1902. La caserne Tréville du 7ème RIC est à Rochefort.
La caserne Tréville à Rochefort
Issus des troupes de Marine, les “coloniaux” sont surnommés les “Marsouins”.
C’est à la sortie de son service militaire qu’Henri exerce ses fonctions de jardinier au château de la Fauconnière à Menomblet.*
*Le château de la Fauconnière a été construit en 1901 par le vicomte Anne, Gaspard,”Romée” de VILLENEUVE-ESCLAPON, avocat à Poitiers.
Le château de la Fauconnière à Menomblet © collection-JFM
Le 12 juillet 1904, Henri épouse Marie, Germaine, Anaïs BERTHELOT, couturière. Ils auront 2 enfants Andrée (née en 1905) et Henri (né en 1916 après la mort de son père)
Du 6 au 22 décembre 1910, Henri fait une période d’exercices au 3ème RIC de Rochefort.
1914
C’est ce régiment qu’il rejoint à la mobilisation générale le 12 août.
Le 3ème RIC forme avec le 7ème RIC, la 3ème brigade coloniale de la 3ème Division d’Infanterie Coloniale. La Division combat au sein du 1er Corps d’Armée Colonial
Transportée vers Bar-le-Duc, la Division est accrochée dès le 22 août à Rossignol (Belgique).
La 1ère brigade est quasiment anéantie à l’issue des combats
La 3ème brigade était sur Limée, puis Saint Vincent, quand, violemment accrochée par l’artillerie, elle doit venir sur Rossignol.
Les marsouins en Belgique
À partir du 23 août, sous la pression de l’Artillerie lourde allemande qui réduit au silence les “75” français, le régiment recule jusqu’au 6 septembre sur Cloyes-sur- Marne (Marne).
À partir du 6 septembre, dans le cadre de la bataille de la Marne, le régiment cesse sa retraite vers Thiéblemont
.
À partir du 11, l’ennemi reculant, la poursuite s’engage. Les troupes françaises reprennent l’initiative.
Le 3ème RIC attaque sur Ville-sur-Tourbe où il s’installe. Il ne pourra aller plus loin, la supériorité de l’artillerie allemande empêchant toute progression.
Il tient le secteur jusqu’au 24 février 1915.
1915
C’est la 1ère Bataille de Champagne
Le 24 février, le régiment reçoit l’ordre de prendre le fortin de Beauséjour (une ferme transformée en fortin par les Allemands).
La ferme de Beauséjour avant les combats de 1915
Quand, le 28, le régiment est relevé, le fortin est français. Malheureusement, il manque plus de 1000 hommes tués, blessés ou disparus.
La ferme de Beauséjour… après les combats.
Jusqu’au 29 mai, le 3ème RIC tient le secteur de Ville-sur-Tourbe.
Une 2ème attaque en Champagne autour du 25 septembre est décidée sur le secteur de la Main-de-Massiges, Le 3ème RIC attaque sur la cote 191 et le bois de Ville.
La cote 191 vers Ville-sur-Tourbe source JMO du 3ème RIC
En septembre, le 21ème RIC perd plus de 1600 hommes sur la cote 191, sur la position de Massiges.
Autour du 23 décembre, une partie du 3ème RIC passe au 21ème RIC, Henri est parmi les compagnies qui viennent compléter son effectif. Il est affecté à la 3ème compagnie du 1er bataillon où il est agent de liaison.
Le reste du régiment est désigné pour l’Orient où il va être engagé sur les Dardanelles. La plupart périra dans le torpillage du “Provence II” ( voir sur ce blog: Narcisse NEAU)
Le 21ème RIC forme avec le 23ème la 5ème brigade de la 3ème DIC.
Le régiment est mis au repos dans la région de Meaux.
1916
Jusqu’au 14 février, le régiment participe à des exercices préparatoires à l’attaque qui est programmée dans la Somme.
Les positions du 21ème RIC dans la bataille de la Somme © Géoportail
Le 15 février, le 1er bataillon prend le secteur du bois de la Vache vers Cappy. Il alternera garde aux tranchées et repos jusqu’au 24 février où il vient à Chuignolles.
Le bois de la Vache © AFGG
Le 12 mai, il prend le sous-secteur de Foucaucourt jusqu’au 3 juin où il cantonne à Proyart.
Le 26 juin, le 1er bataillon occupe les positions de Dompierre.
Le 1er juillet, l’attaque sur Assevillers est lancée, le 1er bataillon est en réserve.
Le 20 juillet, Henri est grièvement blessé quand la 3ème compagnie attaque la tranchée Brunhilde et celle de Versen.
l’attaque sur Assevillers © AFGG
Évacué sur l’ambulance 21 ou 2/7 stationnée à Villers-Bretonneux (Somme) à 25 km à l’Est d’Assevillers, Henri meurt le 23 juillet.
Le 10 août, Henri est cité à l’ordre du régiment :
“Pendant les combats du 1er au 4 juillet, a assuré son service d’agent de liaison dans des circonstances particulièrement difficiles et dangereuses.”
La citation s’accompagne de la Croix de guerre avec étoile de bronze.
Henri est inhumé à la Nécropole Nationale d’Albert (Somme), tombe n°2857
© sépultures de guerre
Le 29 juillet 1919, Henri est cité et le décret paru au JO du 5 décembre, lui confère la Médaille militaire à titre posthume. Une palme s’ajoute sur le ruban de sa Croix de Guerre.
“Excellent soldat, qui s’est vaillamment conduit sur le champ de bataille. Grièvement blessé le 20 juillet à Assevillers (Somme) est mort des suites de ses blessures. A été cité.”
Le nom d’Henri est inscrit sur le Monument aux morts de Menomblet.
Sources bibliographiques et iconographiques
Archives personnelles d’Alain GRIZON
Archives départementales de la Vendée
SGA, Mémoire des hommes
- JMO du 3ème RIC 26N 863/3-4
- JMO du 21ème RIC 26N 865/2
- AFGG
BNF, Gallica
- Historique du 21ème RIC imp. Davy Paris 1920