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Frédéric MASNEUF, soldat au 58ème puis 321ème RI

Frédéric est né le 11 août 1890 à Burzet (Ardèche). Il est le fils de Frédéric, Bénézet MASNEUF et de Rosine GIRAUD. Son père est cordonnier.

Matricule 1162 de la classe 1910 du centre recruteur de Pont-Saint-Esprit (Gard), il fait son service militaire au 58ème Régiment d’Infanterie du 10 octobre 1911 au 7 septembre 1913. Le 58ème RI est dans la caserne Chabran d’Avignon (Vaucluse)

 

La caserne Chabran à Avignon

 

1914

À la déclaration de la guerre, Frédéric rejoint le 58ème le 3 août. À peine équipé, le 58ème RI quitte Avignon les 5 et 6 août et débarque le 7 à Vézelise (Meurthe-et- Moselle).

Le 58ème RI forme avec le 61ème RI la 59ème brigade de la 30ème Division d’Infanterie (15ème Corps d’Armée au sein de la IIème Armée)

Dès le 20 août,le régiment est engagé vers Dieuze dans la bataille de Morhange.

Il reçoit la mission de tenir la lisière de la forêt de Bride et de Koeking. Il prend de plein fouet
l’attaque allemande et doit se regrouper vers Kerprich.

 

Le 58ème RI à Dieuze   source: AFGG

 

Le régiment recule jusqu’à Blanche-Église. Les pertes en hommes sont sévères : 700 le 20, 450 le 21.

Charge de l’infanterie en août 14

 

Frédéric est blessé par un éclat d’obus dans le dos et évacué.

Les ambulances 3 et 4 sont positionnées à Dieuze au Real School à l’École des filles mais devant le recul du 15ème CA, elles doivent venir à Einville, où elles fonctionnent avant de partir pour Dombasle. Les blessés sont évacués sur Nancy et Lunéville.

 

1915

Frédéric revient dans son régiment vers le 23 octobre. Il est affecté à la 1ère compagnie de mitrailleuses. Il est alors sur le front de Reims, vers Cernay-lès-Reims (Marne).

 

source: AFGG

 

Le 58ème occupe les sous-secteurs de la route de Cernay à Reims et de la butte au Tir (en vert pâle sur la carte).

 

1916

Le 20 mars, le 58ème est relevé et vient au repos à Champfleury.

Il vient alors prendre un secteur vers Sillery jusqu’au 14 juin.

 

 

Le 22 juin, le 58ème vient à Verdun. La 1ère compagnie de mitrailleuses est mise à la disposition du 40ème RI qui combat sur la côte de Poivre. Le 13 juillet, elle revient au 58ème et combat dans le bois de Nawé.

 

 

Le secteur subit de violentes attaques, l’ouvrage de Thiaumont et celui de Fleury sont tombés. L’ennemi progresse dans le ravin des vignes et ravins voisins.

Le régiment est relevé le 18 août et vient à Ancerville.

Le 23 août, il est embarqué pour Château-Thierry (Aisne). Arrivé à Soissons, il prend un secteur vers Saint-Waast.

Le 16 septembre, il vient sur Craonnelle (Aisne) où il prend le secteur entre Oulches et Craonnelle (segment C sur la carte).

 

Sur le Chemin des Dames à Craonnelle   source: JMO du 58ème RI

 

Le 15 octobre, il vient à la sucrerie de Noyant (au sud de Soissons).

Le 19 décembre, le régiment ayant été désigné pour l’Armée d’Orient, il est dirigé à Toulouse pour s’équiper et s’entraîner à sa nouvelle mission.

 

1917

Le 3ème bataillon est à Marseille le 14 janvier et s’embarque le 16 sur l’ “Amiral Olry”.

 

“L’Amiral Olry”, paquebot réquisitionné des Chargeurs réunis  © navires-14-18.com

 

Les 1er et 2ème bataillons partent le 17  pour Toulon d’où ils embarquent.

Ils débarquent le 25 à Salonique et se dirigent vers le camp de Zeitenlik.

 

Le camp de Zeitenlik près de Salonique   © DR

 

Carte de l’expédition de Salonique    © albindenis.free.fr

 

Le 21 mars, le régiment arrive sur la ligne de front vers Osin. (sur la carte de l’expédition  1)

Le régiment combat au sein de la 122ème DI. Il est réparti entre le monastère d’Arkhangel, le Plateau des 4 Arbres, le Plateau de Borislaw et le Srka di Legen.

 

Le secteur d’Osin  © lazarus.elte.hu/hun/

 

Le 26 mai, le régiment est mis au secret près de la gare d’Ekaterini, où le 6 juin, il est enlevé pour le camp de Zeitenlik.

Le 10 juin, il est embarqué sur l”Impératrice Catherine II” pour débarquer le 12 au Pirée (Grèce).

 

© navires-14-18.com

 

source : JMO du 58ème RI

 

Le 58ème restera à Athènes jusqu’au 28 juillet pour y maintenir l’ordre.*

*La Grèce hésitant à prendre parti dans la guerre, les Alliés font pression sur le roi de Grèce en envoyant de troupes dont le 58ème après les émeutes dites “les vêpres grecques”, la population manifestant contre la présence des alliés.

 

occupation d’Athènes     © mission du centenaire

 

Le 28 juillet, il quitte Athènes en train pour Monastir. ,(sur la carte de l’expédition  2)

 

source : AFGG

 

Il prend le secteur de La plaine-route de Resna qui permet aux Alliés de sécuriser la ville.

Le 58ème RI est sous les ordres de la 30ème DI.

 

Détail de la position du 58ème vers Bratindo   source : JMO du 58ème

 

1918

Le 17 mai, Frédéric est rapatrié et à son arrivée en France, affecté au 61ème RI de Privas.

Le 8 août, Frédéric part pour le 9ème bataillon* du 108ème RI.

*Théoriquement, un 9ème bataillon est créé par Corps d’Armée. Rattaché à un régiment du CA, il  accueille, avant leur envoi dans une unité du front, tous les hommes venant des dépôts (jeunes appelés, blessés guéris …). Le 9ème bataillon perfectionne leur instruction avant d’être envoyés au front dans l’unité qui a besoin de renfort.

Le 1er septembre, Frédéric part au 321ème RI, 14ème compagnie.du 4ème bataillon.

Le 321ème appartient à la 133ème DI. La 133ème DI combat depuis le 1er septembre au sein du 36ème CA de la Ière Armée.

Quand Frédéric arrive dans son unité, elle est au repos à Saint Fuscien dans la Somme.

Le 14 septembre, le 4ème bataillon vient à Voyennes, puis à Villers Saint Christophe.

 

La 133ème DI en septembre   source: AFGG

 

Le 18, l’ordre d’attaquer est donné. D’abord de réserve, le 4ème bataillon avance sur Fluquières puis vient se placer dans le bois de Savy.

Le 19, placé en première ligne, l’attaque ne peut se développer. Le bataillon est bloqué par la voie ferrée Ham-Saint Quentin et doit revenir dans le bois de Savy.

 

Détail de l’attaque du 19 septembre      source : JMO du 321ème RI

 

C’est au cours de cette action que Frédéric est blessé à l’avant-bras gauche (fracture du cubitus).

 

1919

Pris en charge, sa guérison n’est pas parfaite et il souffrira de pseudarthrose*

*Fausse articulation qui se constitue entre 2 fragments d’un os long (ici, le cubitus). les 2 fragments n’ont pu se consolider correctement.

Frédéric est démobilisé le 4 octobre.

 

1920

Frédéric est cité à l’ordre de l’Armée par décret du 17 octobre :

“Très bon soldat, brave et dévoué. grièvement blessé le 19 septembre 1918 en accomplissant son devoir devant Saint Quentin.”

Citation qui s’accompagne de la Croix de guerre avec palme.

Le 5 février 1921, il épouse à Marseille, Marcelle, Sidonie LAURENT.

Compte tenu de sa blessure et du handicap qu’il subit (paralysie du médian gauche et flexion réduite des autres doigts), il ne peut plus exercer son métier de cordonnier et obtient le 5 décembre 1923, un emploi réservé comme préposé à l’octroi de Marseille.





Par décret du 13 novembre 1931, paru au JO du 3 décembre 1931, la Médaille Militaire lui est conférée.

En 1934, il reçoit sa carte d’Ancien Combattant et peut porter la Médaille afférente.

Frédéric décède le 14 juin 1954 et est inhumé au cimetière Saint Pierre de Marseille.

 

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de l’Ardèche

Archives municipales d’Avignon

Archives municipales de Marseille

SGA, Mémoire des hommes

  • JMO du 58ème RI  26N 649/1à6
  • JMO du 321ème RI  26N 749/14

BNF, Gallica

  • Historique du 58ème RI  imp. Rullière Avignon 1920

Forum, pages 14-18

Généanet

Archives familiales de Martine GUIBOURDENCHE