Accéder au contenu principal

Émile BAYLON soldat au 149ème RI

Louis, Émile est né le 15 septembre 1885 à Niègles ou Nieigles (Ardèche)*. Il est le fils de Louis, Frédéric BAYLON et Marie-Rose née BAYLON. Son père est mineur à la “Compagnie Houillère de Prades et Nieigles”*.

*En 1903, Nieigles est supprimé et sur son territoire sont créées 2 communes : Pont-de- Labeaume et Lalevade-d’Ardèche.

**Exploité industriellement  de 1805 à 1931, le bassin houiller de Lalevade d’Ardèche donne lieu à 2 concessions : l’une dite de Prades et Nieigles et l’autre de Jaujac. La concession est accordée à la “Compagnie Houillère de Prades et Nieigles”.


Les mines de Lalevade d’Ardèche     ©exxplore.fr

 

Le 14 juin 1893 à 10h du matin, alors qu’il travaille dans le puits “Chalmeton”, le père d’Emile est victime d’un accident et tué sur le coup. Sa femme reste veuve avec 3 garçons.

Emile fait un apprentissage de boulanger.

Matricule 859 de la classe 1905 du centre de Pont-Saint-Esprit, il fait son service militaire au 55ème Régiment d’Infanterie du 8 octobre 1906 au 25 septembre 1908.

 

 

Il reprend son métier de boulanger à Aubenas.

Le 20 septembre 1910, Émile épouse à Saint-Julien-du-Serre, Marie-Noémie GAMEL.

Il fait 2 périodes d’instruction au titre de la réserve au 55ème RI

  • du 28 août au 19 septembre 1911
  • du 8 au 24 juin 1914.

 

1914

Le 4 août, Émile est mobilisé au 255ème RI (le régiment de réserve du 55ème).


1915

Sur proposition de la Commission de réforme de Pont Saint Esprit, le 18 juin, il est classé dans le service auxiliaire. Il souffre de choroïdite* à l’oeil droit.

*affection de nature inflammatoire située au fond de l’oeil, qui se traduit par une baisse de la vision.

Un homme “service auxiliaire” reste à disposition de l’Armée et peut être affecté à une tâche “non combattante”.

C’est ainsi que le Général commandant la 15ème Région Militaire, l’affecte à la 15ème Section des Commis et Ouvriers d’Administration (COA).

Les COA dépendent de l’Intendance.

La 15ème section dont le dépôt est Marseille, est particulièrement active. Outre l'approvisionnement de plusieurs divisions combattant sur le sol français, elle fournit les troupes qui combattent sur les théâtres extérieurs.

Le 14 septembre, la Commission de réforme de Marseille déclare Louis apte au service armé.

Il rejoint à Pont Saint Esprit le 255ème où il reprend son instruction.

 

1916

Le 29 janvier, il passe au 9ème bataillon* du 141ème RI

*Théoriquement, il est créé un 9ème bataillon par Corps d’Armée. Rattaché à un régiment du CA, il accueille, avant leur envoi dans une unité du front, tous les hommes venant des dépôts (jeunes appelés, blessés guéris …). Le 9ème bataillon perfectionne leur instruction avant qu’ils ne soient envoyés au front dans une unité qui a besoin de renfort.

Le 18 mars, Émile est affecté au 149ème RI qui vient d’être envoyé à Verdun. Il est cantonné à la caserne Bévaux.

Le 149ème RI fait partie de la 85ème Brigade (avec les 3ème et 10ème BCP) de la 43ème Division d’Infanterie (21ème CA).

Les 1er et 2ème bataillons du 149ème passent réserve du 33ème CA. Ils combattent d’abord près du fort de Vaux, puis dans un secteur entre l’étang de Vaux et le sud de Damloup.

 

Le 149ème à Verdun      source : AFGG

 

Le 30 mars, le 3ème bataillon du 149ème passe au fort de Tavannes. Il participe aux travaux défensifs du Fort de Vaux.

 

Le fort de Vaux en mars 1916      ©DR


Le 8 avril, le régiment est relevé pour Landrecourt, puis par voie ferrée va cantonner à Somme-Vesle et Poix.

Le 1er mai, la 85ème brigade passe à la 126ème DI et vient prendre un secteur vers la butte de Tahure : La Courtine et les Mamelles.

Relevé le 25 juillet, le régiment vient à Mairy-sur-Marne (Marne).

Le 17 août, le 149ème est transporté à Vermandovillers (Somme) et vient occuper un secteur qu’il aménage en secteur d’attaque.

 

Préparation d’un secteur d’attaque

 

La 43ème DI combat au sein de la Xème Armée.

 

Plan de la bataille de la Somme          source: R; Recouly Histoire de la Grande Guerre

 

Le 4 septembre, l’attaque de la 43ème DI est lancée à partir de Soyécourt.

Le 7 septembre le 149ème progresse en direction de la ferme Sans Nom où elle organise la défense.

 

Détail de l’attaque du 149ème RI    source : AFGG

 

Au cours de cette action, Émile est tué.

Il est provisoirement inhumé à la ferme Sans Nom.

Par décret, paru au JO du 4 septembre 1920, Émile reçoit à titre posthume la Médaille Militaire et la Croix de guerre avec palme.

“ excellent soldat, s’étant brillamment conduit au cours des attaques des 4 et 5 septembre 1916. A été tué le 7 septembre, alors qu’avec quelques camarades, il défendait héroïquement une position ennemie nouvellement conquise”.

Le nom d’Émile est inscrit sur les Monuments aux morts d’Aubenas et de Lalevade d’Ardèche (où est écrit BEYLON, le 2ème BEYLON est son frère Louis, tué en 1914) . Il figure également avec son frère Louis sur la plaque commémorative de l’Église de Lalevade avec l’orthographe BAYLON

Ses 2 frères Louis, Frédéric  et Régis, Clovis ont également été mobilisés pendant la guerre. Leurs parcours sont publiés sur ce blog.

 


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de l’Ardèche

Archives départementales du Gard

SGA, Mémoire des hommes

  • JMO de la 85ème brigade 26N  520/12

BNF, Gallica

  • Historique du 149ème RI  imp Klein Épinal 1919

A-E. MITARD   Le bassin houiller de l’Ardèche   revue de Géographie Alpine T.15 1927

Archives familiales de Martine GUIBOURDENCHE