© saint-cyr-mémorial
René, Albert, Georges est né le 8 septembre 1893 à Rouen (Seine-Maritime). Il est le fils de Louis, Dominique, Achile et de Aspasie ASPOSTOLIDES. Son père est, à sa naissance, capitaine au 12ème Régiment des Chasseurs à Cheval.*
Son père, devenu commandant du 1er Régiment des Chasseurs d’Afrique (dépôt: Blida en Algérie), René fait ses études élémentaires au collège de la ville.
En 1905, il continue ses études en France, son père venant d’être nommé colonel du 4ème Dragons à Chambéry.
* Rendu responsable des premiers échecs en août 14, le général AUBIER (commandant la 8ème Division de Cavalerie),fait partie des 5 généraux limogés dès le 12 août. Le 16 août, il est placé dans le cadre de réserve comme commandant la place d’Oran.
1914
Matricule 1621 de la classe 1913 du centre de recrutement Nancy-Est, il est affecté au 14ème Régiment des Chasseurs à Cheval.
En juin, il réussit l’écrit du concours d’entrée à l’École Spéciale de Saint Cyr.
Il est dans la promotion “La Grande Revanche”, seule promotion où les élèves seront déclarés admis sans avoir à passer l’oral.
Ils doivent s’engager volontaires comme soldat. Après une formation de 4 mois, dans un dépôt, ils ont le grade de sous-lieutenant et sont versés dans une unité sur le front.
Le 23 septembre, il est aspirant.
René s’engage pour 8 ans le 26 septembre au 14ème Chasseurs à Cheval qui est cantonné à Dôle, quartier Brock (Jura).
Le 14ème Chasseurs à Cheval appartient avec le 12ème hussards à la 8ème brigade légère de la 8ème Division de cavalerie.
Outre des missions de patrouilles et de reconnaissance, les unités de cavalerie sont pour la plupart placées en arrière du front dans l’attente d’une percée significative du front qui serait, alors, exploitée par les divisions de cavalerie.
La stabilisation du front, le système des tranchées vont rapidement montrer la limite de cette tactique. Des unités seront démontées, les cavaliers descendent dans les tranchées mêm si les chevaux restent près du front.
1915
Le 31 janvier, il est promu sous-lieutenant à titre temporaire et passe au 5ème Régiment des Hussards (rattachement administratif qu’il conservera jusqu’à sa mort, même quand il passera dans l’Infanterie), mais reste au 14ème Chasseurs.
Il est affecté au 3ème escadron .
Du 6 janvier au 10 mai, le 14ème Chasseurs est en secteur près de Prosnes (Marne)
Par décret du 15 avril, il passe sous-lieutenant à TD.
Le 12 mai, le régiment part pour Amiens, puis va cantonner à Blangermont (Pas-de-Calais), puis au Parcq. La 8ème DC est en réserve de la Xème Armée.
Le 28 juin, il est embarqué pour Épernay avec cantonnement à Condé/Marne (Marne au NE de Châlon-sur-Marne).
Le 19 juillet, René est cité à l’ordre de la 8ème Division de Cavalerie.
Le 22 septembre, la 8ème DC est positionnée en Champagne (avec le 3ème Corps de Cavalerie) prête à intervenir si une brèche sur le front est ouverte. La Division est à Perthes-les-Hurlus et au trou Bricot,
puis, le 10 octobre, elle stationne vers la Main de Massiges. Quelques éléments seront engagés dans les tranchées.
À partir du 25 octobre, le régiment tient un secteur près d’Arracourt (Meurthe-et-Moselle) avec le 60ème RIT qui vient d’être rattaché au 3ème Corps de Cavalerie.
Le 22 décembre, René part à Dombasle suivre un cours de signalisation.
1916
Il est promu sous-lieutenant à titre définitif le 15 avril.(JO du 17 avril p 3234).
Le 20 juillet, la Croix de guerre lui est remise suite à une citation à l’ordre de la Brigade.
Le 14 août, suite à la dissolution de la 8ème DC, la Cavalerie est réorganisée. Le 14ème Chasseurs est dissous et ses escadrons affectés à des divisions du CA.
Les 3ème et 4ème escadrons sont affectés à la 63ème DI (qui combat alors au sein de la VIIème Armée). Les 2 escadrons sont à Wally vers Mort-Homme
Le 8 novembre, les escadrons du 14ème Chasseurs sont à nouveau disloqués. Seul, le 3ème escadron reste avec la 63ème DI.
1917
René passe au 19ème Bataillon des Chasseurs à Pied à titre temporaire le 25 février. (JO du 3 mai). Il arrive au corps le 20 mars et est affecté à la 5ème Compagnie. Le 19ème BCP est sur le secteur de Soupir et Dhuizel (Aisne).
Le 19ème BCP fait partie de la 166ème DI (6ème CA - VIème Armée).
Le 11 avril, le bataillon vient à Serches et patrouille le long de la ligne Hindenburg.
Le 5 mai, le bataillon est engagé dans le secteur Le Panthéon- Épine de Chevregny sur le Chemin des Dames et participe à une attaque sur la ferme des bovettes.
source: AFGG
Le 21 mai, René est cité à l’ordre de la 166ème DI.
Le 25 mai, a lieu une violente contre-attaque sur la Royère.
Relevé le 2 juin, il vient au repos vers Villers-Hélon, à Violaine (Aisne).
Le 22 juin, le 19ème est transporté à Fontaine-les-Luxeuil (Haute-Saône) pour venir le 11 juillet à Coinches (Vosges) au centre de résistance de la Cude (vers Lauterupt au pied du Violu)
Fin septembre, le bataillon prend le secteur de Vanifosse vers Saint Dié. Puis vient le 16 octobre à Croix-aux-Mines en réserve d’Armée.
Le 8 novembre, il revient au front dans le secteur de Combrimont, Lesseux. Il est notamment sur la Cude.
Le 19ème BCP dans les Vosges source: Géoportail
Le 27 décembre, René est promu lieutenant.
Relevé le 28 décembre, le bataillon vient cantonner à La-Croix-aux-Mines.
1918
Le 26 janvier, le bataillon quitte Saint-Dié et vient le 9 février à Autrey-lès-Cerre et Noroy-le-Bourg (Haute-Saône) où il suit des cours d’instruction sur la liaison avec des chars d’assaut.
Le 14 février, il est embarqué à Vesoul pour Bruyères pour aller cantonner à Fremifontaine (Vosges).
Le 19, la 5ème compagnie gagne Clefey pour y organiser un dépôt.
Le 26, il est embarqué par voie ferrée à Saint Dié et arrive à Breteuil (Somme).
source: AFGG
Il reçoit l’ordre d’aller à Grivesnes où le 6ème CA est violemment attaqué sur l’Avre et peut céder. c’est la 2ème bataille de Picardie.
Le lieutenant Aubier avec une demi-section se rend au château de Grivesnes et dans les maisons avoisinantes.
Détail de la bataille dans le château de Grivesnes source: historique du 19ème BCP
Attaqué par les Allemands qui sont aux abords du château, René organise la défense du château avec l’État major du 350ème RI qui s’y trouve bloqué. Et c’est aux sons de la “Marseillaise” et de la “Sidi Brahim” jouées au piano par le s/lieutenant Lévy-Finger que l’attaque est brisée.
source: historique du 19ème BCP
Avec ses chasseurs, René rallie une automitrailleuse et dégage le secteur.
Dans la nuit du 2 au 3 avril, le bataillon est relevé et vient à Maisoncelle, qu’il quitte le 13 pour Monceau.
C’est là que René est décoré de la Légion d’Honneur.
Il est promu capitaine à titre temporaire le 1er mai, au titre de la Cavalerie (JO du 19 mai) et prend le commandement de la 5ème compagnie.
Par décret paru au JO du 25 mai, il est cité à l’ordre de l’Armée:“Avec une demi-compagnie, cerné dans ….., a résisté énergiquement et a permis ainsi le retour offensif des nôtres. Accompagnant ensuite une auto-mitrailleuse, a chassé l’ennemi maison par maison jusqu’à la dernière barricade qu’il a occupée.”
Une palme s’ajoute sur sa Croix de guerre.
Le décret de sa Légion d’honneur paraît au JO du 22 juin pour prendre rang le 12 avril avec la citation :
“Officier d’un sang-froid et d’une bravoure remarquables, d’un moral particulièrement élevé. Cerné avec une demi-compagnie dans le parc d’un château, en même temps que l’état-major d’un régiment, s’est porté vigoureusement à la contre-attaque, a formé un noyau de résistance et a permis le retour offensif des nôtres. A ensuite accompagné une auto-mitrailleuse, chassant l’ennemi maison par maison jusqu’à la dernière barricade qu’il a occupée. Le lendemain, au cours d’une nouvelle attaque de l’adversaire, a relié des fractions dispersées d’un autre corps et est parvenu à empêcher toute progression de l’ennemi.”
Après un passage en forêt de Parroy (juin), puis dans le secteur de Broyes (juillet),
le 8 août, le bataillon est à nouveau engagé avec la 166ème DI en Picardie vers Grivesnes (bois du vicomte), puis ira jusqu’au sud de Roye, sur la rive de l’Arve.
La 166ème DI combat alors au sein du 10ème CA de la Ière Armée.
Le 19ème BCP multiplie les patrouilles le long du ruisseau des Trois Doms mais sans succès.
Le 10, la 5ème compagnie réussit le franchissement et fonce vers Gratibus. et par Faverolles vient sur Etelfay qu’elle occupe.
Le 26 août, le bataillon monte sur Roye par le sud pour atteindre le tunnel du canal du Nord vers Ercheu.
Pour cela, il faut attaquer et prendre la Panneterie et le bois des Queuettes.
À 9h,le 30 août, la 5ème compagnie attaque le bois des Queuettes.
Le bois des Queuettes où a été blessé René source: Historique du 19ème BCP
René est atteint d’une balle dans l’aine lors de l’attaque.
Transporté au poste de secours du 19ème BCP à Ognolles, il est évacué sur l’ambulance 4/10 située à Roye puis sur l’Hôpital Complémentaire n°65 de Pontoise* (Oise) où il meurt le 19 septembre..
*L’hôpital Complémentaire n°65 a été installé dans la future caserne de cavalerie Bossut. En 1919, elle accueille le 22ème régiment de Dragons.
Par décret paru au JO du 3 janvier 1919, il est cité à l’ordre de l’Armée:“Officier d’un courage proverbial. S’est signalé au cours des combats du 10 août 1918. Le 29 août, malgré les feux les plus violents de mitrailleuses et d’artillerie, a entraîné sa compagnie à l’assaut d’un bois opiniâtrement défendu par l’ennemi. Est tombé à sa tête, très grièvement blessé”
Une palme s’ajoute sur le ruban de sa Croix de guerre.
René est inhumé dans le caveau familial au cimetière de Grenelle dans le 15ème arrondissement de Paris.
Le caveau familial de la famille AUBIER au cimetière de Grenelle
© archives Martine GUIBOURDENCHE
© archives Martine GUIBOURDENCHE
Sources bibliographiques et iconographiques
Archives départementales de la Seine-Maritime
Archives départementales de la Meurthe-et-Moselle
Archives de Paris
SGA, Mémoire des hommes
- JMO du 14ème Chasseurs à Cheval 26N 891/1-2
- JMO de la 8ème brigade légère 26N 569/6
- JMO du 19ème BCP 26N 822/2
- JMO de la 166ème DI 26N 458/1
- JMO du Service de Santé de la 166ème DI 26N 458/4
- AFGG
Gallica, BNF
- Historique du 14ème Chasseurs à Cheval Charles-Vauzelle Paris 1922
- Historique du 19ème BCP Imprimerie Berger-Levrault Paris
www2.culture.gouv.fr/documentation/leonore
www.geneanet.org