Merci à Patricia ROSSIGNOL de m'avoir encouragé à re découvrir son grand-oncle.
Léon est né le 3 juin 1893 au Bois-Plage (Charente-Maritime). Son père Paul MOREAU et sa mère Adrienne, Victorine née DUPEUX sont marchands au Bois-Plage.
Léon est né le 3 juin 1893 au Bois-Plage (Charente-Maritime). Son père Paul MOREAU et sa mère Adrienne, Victorine née DUPEUX sont marchands au Bois-Plage.
Matricule 974 de la classe 1913 du centre recruteur de La Rochelle, il part faire
son service militaire le 27 novembre 1913 au 114ème RI de Saint Maixent (Deux-Sèvres).
le quartier Denfert à St Maixent
1914
Le 5 août, le régiment, rassemblé à Parthenay, part pour Bainville sur Madon
(Meurthe-et-Moselle), le lieu de concentration.
Le 114ème RI appartient à la 34ème brigade (avec le 125ème RI) de la 17ème DI
(9ème CA de la IIème Armée).
Le 114ème en Lorraine source: AFGG
Le 21 août, le 114ème est positionné sur une ligne Laneuvelotte-château de Tremblois-
Velaine sous Amance en face de la forêt de Champenoux d’où arrivent les troupes
allemandes.
Le 28 août, le régiment part à l’est vers Hoéville et doit défendre les bois de Sainte-Libaire
et de La Fourasse. Les pertes en hommes sont sévères (le JMO parle de 800 hommes
hors combat).
Le 5 septembre, le régiment part sur Troyes afin de se reconstituer.
Mais, dès le 7, il est envoyé sur Connantray (Marne) où se déroulent de très violents
combats qui l’obligeront à reculer jusqu’à Gourgançon, puis Faux.
Après les combats sur la Marne, les Allemands reculent.
Le 114ème monte sur Prosnes par Cuperly et Jonchery qu’il atteint le 14 septembre.
Il se bat sur la Chaussée Romaine en direction de Moronvilliers, vers la ferme de Moscou,
le 9ème CA est dans le Groupe des Armées Foch.
Relevé, il vient à Mourmelon-le-Petit.
La “course à la mer” vient de commencer. Il faut empêcher les troupes allemandes de
prendre les ports de la mer du Nord (ports par où, arrivent troupes et matériels pour
le Corps Expéditionnaire Britannique). Elle réussit. Le front se stabilise de la Mer du Nord
au Territoire de Belfort.
Les Allemands attaquent sur Ypres qui est un point faible du front. Les troupes
britanniques et belges plient. Des troupes françaises viennent les soutenir.
sur le front belge © rtbf.be
Le 23 octobre, le 114ème est envoyé vers Ypres. Il est positionné au nord d’Ypres
vers Zonnebecke, qu’il occupe et continue à attaquer en direction de Passchendaele,
mais est bloqué par une défense allemande agressive.
Le 114ème se bat au NE d’Ypres source: AFGG
Le front se stabilise. Le 114ème tient un secteur vers Wallemolen et la voie ferrée
d’Ypres à Roulers.
Fin décembre, il combat vers Broodseinde.
1915
Les combats se déroulent dans des conditions épouvantables.
Selon l’historique du régiment :
“Le premier hiver de la guerre laissera d'impérissables souvenirs dans l'esprit de ceux
qui l'ont vécu. Longtemps, au 114ème comme dans tous les autres régiments du
9e Corps, on a parlé avec respect et vénération de ceux de la Belgique. Une sorte
de légende les auréolait. Ils s'étaient battus par tous les temps et dans une région
où l'on manquait de tout, ou avec des moyens de fortune ils faisaient des choses
admirables qui émerveillèrent parfois ceux qui vinrent après eux. Le fait est que,
dans ce pays plat, où la pluie tisse si souvent sa résille grise entre le ciel et la terre;
où l'on se meut dans une buée constante, vivre de la dure vie des combats, raccrocher
à ce sol visqueux, s'y enterrer dans l'eau et dans la boue gluante, demande des trésors
d'endurance et d'ingéniosité peu communs. La tranchée d'Ypres, que ce soit celle
de Zonnebecke ou celle d'Hérentage est une simple fosse sans abris ni aménagements
d'aucune sorte avec ses créneaux, ses fameux créneaux derrière lesquels toute
station un peu prolongée devient presque fatale. Pas ou peu de boyaux de
communication, par endroit c'est à découvert et non sans peine qu'on accède à la
première ligne si proche elle-même de celle de l'ennemi”.
Dans la boue de la flandre belge
© Nicolas Mignon
Tous les jours, le secteur subit un bombardement des plus violents par les 77* allemands
et doit repousser des contre-attaques ennemies très vives.
*canon allemand équivalent du 75 français
Le régiment alterne 1ère ligne et repos à Saint-Jean ou Vlamertinghe.
C’est début mars que Léon est grièvement blessé.
Transporté à l’Hôpital Complémentaire de Poperinghe, il y meurt le 9 mars.
Il est inhumé dans la Nécropole “Saint-Charles de Potyze” à Ypres, tombe 1903.
Léon figure sur le Monument aux morts du Bois-Plage en Ré.
Sources bibliographiques et iconographiques
Archives départementales de la Charente-Maritime
SGA, Mémoire des hommes
- JMO du 114ème RI 26N 681/10-11
- JMO de la 34ème Brigade 26N 505/9