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Marius GUIBOURDENCHE, soldat au 230ème Régiment d’Infanterie


Je remercie chaleureusement Michelle MANGIN-GUIBOURDENCHE, sa fille et Richard  
PYRDOL, son petit-fils pour les informations et photos qu’ils ont bien voulu me donner.



© archives Michelle MANGIN-GUIBOURDENCHE


Marius, Marcel, Philémon est né le 29 décembre 1898 à Marseille. Il est le 2ème fils
de Casimir, Isidore GUIBOURDENCHE et Julie, Christine MALLET. Son père est
imprimeur, 12 rue des convalescents..


Matricule 1422 de la classe 1918 du centre de Marseille, il est appelé sous les drapeaux
le 18 avril 1917*.


*À partir de la classe 1914, compte tenu de l’hécatombe du début de la guerre et donc
du manque d’hommes, les jeunes gens sont appelés un an avant la date de leur 20 ans
et ce jusqu’à la fin de la guerre.


Marius est affecté au 3ème RI d’Hyères et de Digne (dépôt régimentaire)  où il suit
son instruction.


La caserne du 3ème RI à Hyères


Le 31 décembre, il passe au 9ème bataillon du 141ème RI.


1918


Le 9ème bataillon est le bataillon du dépôt divisionnaire de la 29ème DI et il est rattaché
au 141ème RI (dépôt régimentaire: caserne du Muy Marseille)
Ce bataillon est chargé de parfaire l’instruction des nouvelles recrues venant des dépôts
régimentaires et de les envoyer selon leurs besoins dans les unités de la Division ou
d’autres Divisions. C’est un bataillon à 4 compagnies numérotées de 33 à 36.


Le 11 juin, il passe au Centre d’Instruction Divisionnaire de la 74ème DI qui cantonne
à Rivecourt (Oise). Le CID est cantonné très près du front de façon à diriger rapidement
les renforts vers les régiments.


Le 15 juin, Marius est affecté à la 14ème compagnie du 4ème bataillon du 230ème RI.


Le 230ème RI forme avec le 299ème RI et le 5ème Tirailleurs de marche,  l’Infanterie
Divisionnaire de la 74ème DI.


Le 27 juin, alors que le régiment est à Grandfresnoy, la 74ème DI vient relever la 126ème DI
dans le secteur de la Patinerie, le 230ème est sur le secteur de Braisnes (Oise).


Le 10 août, le 230ème est engagé dans la 3ème bataille de Picardie en attaquant
Monchy-Humières. Le 4ème bataillon restera en réserve car il a été fortement ypérité
dans la nuit du 9 au 10 (128 intoxiqués).

source: AFGG


Il doit intervenir dans le parc de Plessis de Roye en investissant la tranchée Bourgogne.
Ce qu’il réussit le 21 avant d’être relevé.


Le 5 septembre, le 4ème bataillon est transporté par voie ferrée à Vitry-le-François et
cantonne à Saint Amand sur Fion (Marne).



Le 15 septembre, par ordre n°189, Marius est cité à l’ordre du régiment:


“Soldat dévoué, a fait preuve de courage et de sang-froid au cours des derniers combats”.
Il reçoit la Croix de guerre avec étoile de bronze.





Le 19 septembre, le 4ème bataillon va cantonner à Maffrecourt. Marius est nommé caporal.


Le 25, il vient à Massiges prendre position à la cote 145-Mont Cochet vers
l’Index de la Main-de-Massiges. C’est la bataille de Somme-Py.

source: AFGG
Il reçoit l’ordre d’enlever Bouconville en passant par Rouvroy. L’attaque a lieu le 28,
le 4ème bataillon sera maître du bois de la Malmaison (au nord de Rouvroy) le 1er octobre.


L’attaque sera poussée jusqu’à la position Frankfürterberg -Vaux les Mourons puis sur l’Aisne.


Ce qui réussit le 14 octobre.


Le 18 octobre, le 4ème bataillon vient à Hans (Marne).


Le 3 novembre, mis à la disposition du 38ème CA, il est engagé dans la bataille du Chesne
en occupant Longwé (Ardennes).


Il vient à Boult-au-Bois (Ardennes).


Le 9 novembre, le bataillon est retiré du front et vient à Heiltz-le-Maurupt (Marne)
où il stationne à partir du 11 novembre, date de la signature de l’Armistice.


Le 15 décembre, le régiment vient sur la frontière suisse, le 4ème bataillon est
à Vieux-Ferrette (Haut-Rhin).


1919


Le 18 janvier, le régiment vient à Ensisheim (Haut-Rhin)


Le 30 janvier, la 74ème DI est désignée pour servir de base à l’organisation
d’une Division Mixte Polonaise. Elle est envoyée au camp d’Arches près d’Épinal,
où à partir du 12 février, la Division reçoit ses premières troupes polonaises.
Ces troupes proviennent des Légions polonaises qui ont combattu auprès des français
depuis 1915.


La 74ème DI est dissoute le 16 avril. Elle prend le nom de 6ème Division Mixte
Polonaise dans laquelle le 230ème devient le 10ème Régiment de Chasseurs Polonais.
Groupe d’officiers français et polonais du 10ème Chasseurs
© collection particulière


Marius, qui depuis le 14 avril est sergent major, passe au 10ème RCP.


Chasseurs polonais         © poloniasarthe.free.fr


Les cadres français sont tous des volontaires et sont sous commandement polonais.
Ils sont des cadres instructeurs de la nouvelle armée de la République Polonaise
qui vient d’être créée suite aux accords de l’Armistice. La France l'équipe en matériels.


Cette Armée entrera en conflit contre l’Armée ukrainienne pour la Galicie puis contre
l’Armée rouge (La Russie ne reconnaissant pas les frontières  établies par le traité de
Versailles) qu’elle battra lors de la bataille de Varsovie (août 1920).


Démobilisé le 30 mai 1920, Marius reste en Pologne où il épouse le 3 avril 1921
à Skalat*, Marie MOHRZECKA.

*Skalat était une ville autrichienne jusqu’au traité de Versailles qui rétablit les frontières
de la Pologne. Elle est aujourd’hui en Ukraine.


De retour en France, il aura une fille Jeannine née en 1925.

Divorcé, il épouse Léone BOURELLY le 5 juin 1934  dont il aura 2 filles
Liliane et Michèle, nées en 1936 et 1939 à Marseille.


Il tient une boutique de philatélie, rue des convalescents  à Marseille.


Il meurt en 1976 à Marseille.


Sources bibliographiques et iconographiques


Archives municipales de Marseille
Archives familiales de Michèle MANGIN-GUIBOURDENCHE
Archives familiales de Martine GUIBOURDENCHE
SGA  Mémoire des hommes
  • JMO du 230ème RI   26N 722/14-15
  • JMO de la 74ème DI   26N 402/8-9
  • AFGG
Forum, pages 14-18 dont je remercie les contributeurs  CD9362 et Krzysztof
Généanet