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Charles GUIBOURDENCHE, soldat au 119ème Régiment d'Infanterie Territoriale

Je remercie chaleureusement Marie-Claude et Jean GUIBOURDENCHE, ses petits-enfants
pour les informations et photos qu’ils ont bien voulu me donner.



Charles, Maurice est né le 1er avril 1871 à Chazeaux en Ardèche. Il est le fils aîné de
Charles, Félicien GUIBOURDENCHE et Justine DOURS, ceux-ci sont cultivateurs au lieu-dit
La Farge.


Matricule 1178 de la classe 1891 du centre de Pont-Saint-Esprit, il fait son service militaire
au 3ème RI du 12 novembre 1892 au 24 septembre 1893 (caserne à Hyères)


Il effectue 3 périodes d’instruction:
  • au 203ème RI (régiment de réserve du 3ème RI) du 4 au 31 octobre 1897
  • au 3ème RI du 30 septembre au 27 octobre 1901
  • au 120ème RIT (caserne: Pont Saint Esprit) du 11 au 23 septembre 1907


Entre temps, le 27 janvier 1898, il épouse à Lentillères (Ardèche) Irma, Victorine,
Marie CHASTAGNIER.


Irma et ses 4 enfants
© archives famille Jean GUIBOURDENCHE


En août 1913, il est élu maire de Chazeaux en remplacement de son père Charles, Félicien
décédé, le mois précédent.


1914


Le 2 août, il est mobilisé comme Garde Voies de Communication  mais renvoyé dans ses
foyers le 3 septembre.


Le 26 septembre, il est rappelé et affecté au 120ème RIT* avant de passer le 6 novembre
au 119ème RIT* qu’il rejoint à Villard Saint Pancrace (Briançon).
Charles est vraisemblablement au 1er bataillon.


Le 13 novembre, il vient au camp de la Valbonne (Ain).

© Delcampe.net


Le 119ème RIT* fait partie de la 98ème Division Territoriale.


Les Régiments d'Infanterie Territoriale reçoivent les hommes de 35 ans et plus d'où leur
surnom: les "pépères". Au début de la guerre, les territoriaux sont essentiellement des Gardes
de Voies de Communication mais en aucun cas, il n'est prévu de les envoyer au front.
Les évènements, dès la fin 14, feront qu'ils seront très rapidement rattachés à un corps
d'armée ou à une division et envoyés en seconde voire en première ligne. Ils seront
essentiellement des travailleurs: réfection des routes, creusement de tranchées, construction
d'abris, coupe de bois, ravitaillement des unités en ligne, nettoyage des champs de bataille....



Le 30 novembre, le régiment est mis à disposition du Camp Retranché de Paris et prend
son cantonnement à Le Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne). Il y effectue des travaux défensifs.


En décembre, il est à Plailly (Oise)


1915


Le 10 janvier, le 1er bataillon est affecté à la 53ème Division de réserve (14ème CA) et
vient le 19 janvier à Morlancourt (Somme) avant d’être dirigé sur Bray-sur-Somme.


Le 11  février, il vient à Berles-au-Bois (Pas-de-Calais) mais revient à Bray et Éclusier le 2
mars.
Selon les besoins, les hommes sont mis à la disposition des unités constituants le CA.
(travaux de terrassement pour tranchées, sapes pour mines,...)


En avril, le bataillon est à Cappy.


Le front du 14ème CA début 1915              source: AFGG


Il est ensuite appelé, le 20 septembre, dans la région nord-est de Montdidier, à Lignières,
La Boissière, Fignières, Conchy-les-Puits, toujours occupé à des travaux de défense ou
à l’établissement d’un chemin de fer Décauville*  vers Lignières (le long de la route
Montdidier-Roye)


*du nom de l’inventeur. chemin de fer à voie étroite de 0,60m d’écartement permettant d’acheminer le matériel
au plus près du front.

source: Géoportail 1950


1916


Le 11 février, l’État-major et la CHR du régiment sont dissous. Le 1er bataillon devient
bataillon d’étapes*.
*bataillon prenant en charge l’étape des soldats montant au front (gîte, …) mais aussi la protection des gares,....


Affecté à la 120ème DI, le bataillon prend notamment en charge la ligne de chemin de fer
étroite Faverolles-Bus (service de transbordement des matériels pour le régiment stationné à
Bus).


Le 5 mars le bataillon quitte le secteur est envoyé à Pierrefonds et à Châvres (Oise).


Le 22 mars, le bataillon part dans les environs de Clermont (Oise)
.

En avril, le bataillon est dirigé sur Tricot, où il est affecté notamment à la construction
d’une HOE* (n° 37/1 pendant cette période))

*HOE: Hôpital d’Origine des Étapes


Les hommes du bataillon servent essentiellement dans les HOE de Tricot et Cayeux.
Mais aussi dans les gares de la région pour manipulation des munitions.


1917


Le 1er bataillon est dissous en février 1917 et son effectif est versé au 76ème RIT.


Mais Charles passe dès le 30 janvier au 14ème Escadron du Train.


Le 14ème Escadron est attaché au 14ème Corps d'Armée (CA) dont il assure le ravitaillement des hommes et
des chevaux.
A la mobilisation, le 14ème Escadron comprend 2 escadrons l'un dit actif, l'autre territorial. Celui-ci est
9 compagnies numérotées de 21 à 28 + une de dépôt la 41ème.
Cette affectation est peut-être liée au passage des soldats des classes 1898 et antérieures,
pères de 4 enfants vers des unités moins exposées voire démobilisés.


Le 20 octobre, il passe au 8ème Escadron du Train.


Artisanat de tranchée réalisé par Charles pendant son séjour dans la Somme
© archives famille Jean GUIBOURDENCHE


Le 10 novembre, il est démobilisé et revient à Chazeaux où il retrouve son siège de maire.


Le 10 octobre 1932, il reçoit la carte d’Ancien Combattant et peut porter la médaille qui s’y
réfère.


Le tableau des médailles de Charles
de gche à dte:médaille commémorative de 14-18 (médaille des poilus)
Croix du combattant et  médaille interalliée de la Victoire
© archives famille Jean GUIBOURDENCHE



Charles, Maurice décède le 24 mai 1964 à Chazeaux.

Charles a 2 frères: Marius, Félicien et Jules, Valéry dont on peut lire le parcours pendant la
Grande Guerre sur ce blog.


Sources bibliographiques et iconographiques


Archives départementales de l’Ardèche
Archives départementales du Gard
SGA  Mémoire des Hommes
  • JMO du 119ème RIT  26N 798/4
Bnf  Gallica
  • Historique sommaire du 119ème RIT  Charles-Lavauzelle Paris 1920
Généanet:  Arbre généalogique de Paul Grousset
GVC 14-18
Carnet de guerre de Maurice GUIBOURDENCHE

Archives familiales de Jean GUIBOURDENCHE