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Eugène, Jean JEUDY soldat au 13ème RI

Je remercie chaleureusement Bernadette VARICHON sa petite-nièce pour m’avoir ouvert ses archives familiales et m’avoir autorisé à publier le parcours d’Eugène JEUDY pendant la Grande Guerre.




Eugène pendant son service militaire au 60ème RI   © archives B. VARICHON


Eugène JEUDY est né le 11 décembre 1881* à Tresnay (Nièvre). Ses parents, Pierre JEUDY et Marie née SOUBRY sont cultivateurs au hameau de La Ronde, près de Tresnay.

*Il a un frère jumeau Gilbert.



Matricule 319 classe 1901 de Nevers, il fait son service militaire au 60ème RI à Besançon (casernes Charmont) du 14 novembre 1902 au 19 septembre 1903.






Il fera 2 périodes d’exercices au 13ème RI en 1908 et 1910 (Caserne Pitié à Nevers).


Il exerce à Paris la profession de garçon-boucher, ce qui lui vaudra sur sa fiche matricule la mention “sait tuer” (sic).
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1914

Il est mobilisé le 3 août et part le 26 août en renfort au 13ème RI. Il est affecté à la 12ème compagnie du 3ème bataillon.



Le 13ème RI forme avec le 29ème, la 32ème brigade de la 16ème DI.


Il rejoint son régiment qui cantonne à Ortoncourt (Vosges).


Avec lui, il participe aux combats de la Trouée de Charmes, puis en Woëvre, et à partir de septembre, sur le saillant de Saint-Mihiel (forêt d’Apremont, bois Brûlé, bois Jura, secteur de la Tête à Vache) et ce, jusqu’en janvier 1916.


La bataille du saillant de Saint Mihiel  source AFGG


Le 13ème RI dans la forêt d’Apremont (détails)    source Géoportail



1916


Le 20 février, la Division occupe un secteur vers les Paroches et Woimbey (Lacroix-sur-Meuse) puis un secteur Les Éparges-Bonzée.

Le 13ème RI est engagé le 11 juillet dans la bataille de Verdun dans le secteur de Tavannes (zone de Vaux-Régnier)




Relevé le 5 août, il revient dans la zone Les Éparges-Bonzée.


Le 29 novembre, il est transporté dans la région de Crèvecoeur-le-Grand.

1917


Le 1er janvier, le 13ème RI passe à la 169ème DI qui vient d’être créée.

Rattaché à la IVème Armée, le 13ème part dans le secteur de la Main-de-Massiges. Il est notamment chargé du sous-secteur du ravin de l’étang.
Le 13éme est relevé le 1er avril, par le 50ème BCP où combat son frère Gilbert.

Le 17 avril, détaché à la 34ème DI, il vient à la conquête du mont Cornillet dont la prise permettra de dégager Reims. Il vient également participer à la prise du Mont Blond.








Le 29 mai, il est remis à la disposition de sa Division et vient en Argonne dans le bois de la
Gruerie. Il tient, sur la route de Binarville, les bois de Vienne-le-Chateau.

1918


Le 5 janvier, Eugène passe à la 5ème compagnie.


Relevé le 20 février, le régiment vient au repos au camp de Saint-Ouen dans l’Aube.


Pour parer l’attaque allemande de mars qui fait tomber Montdidier et menace Amiens, le
régiment est envoyé vers le village de Rubescourt.


Contenant l’avancée de l’ennemi dans un premier temps, le 13ème participe en août à la
reprise de Montdidier et sur sa lancée viendra jusqu’à Régny.

La reprise de Montdidier par la 169ème DI


Rassemblée à Villeselve (Oise), la Division est envoyée au repos vers
Crèvecoeur-le-Grand (Oise).


Le 17 octobre, le 13ème RI vient cantonner à Hétomesnil (Oise). Une tournée
d’évacuation des grippés* est organisée et les transporte vers le Centre de répartition
de Beauvais. Dirigé ensuite sur l’ambulance 207 qui fonctionne comme poste de
Recueil des grippés, Eugène est parmi ces soldats évacués pour "grippe espagnole"*.


* “La grippe espagnole” est une pandémie d’origine obscure, déclarée en premier par l’Espagne bien qu’ apparue au sein de la IIIème Armée et du Corps expéditionnaire américain, débarqué en avril 1918. Soupçonnée un temps d’être une arme de guerre allemande, elle est extrêmement contagieuse, la propagation de l’épidémie est fulgurante puisque 75% des unités seront touchées. Le germe spécifique n’est pas déterminé (ce n’est qu'en 2004 que le virus de la grippe espagnole sera identifié) ce qui entraîne l’absence de traitement adapté et explique les très nombreux décès entre 20 et 50 millions de personnes dans le monde avec une estimation de 22 000 morts dans l’Armée française).

source:Olivier Lahaie. L’épidémie de grippe dite “espagnole” et sa perception par l’armée française
(1918-1919). Revue historique des Armées,262,2011,102-109  


Eugène meurt le 2 novembre à l’Hôpital Complémentaire n°1, installé dans le lycée
Jeanne Hachette.


Lycée Jeanne Hachette réquisitionné comme HC n°1


Il est déclaré Mort pour La France de maladie contractée pendant le service.


Eugène repose dans le caveau familial de Chantenay-Saint-Imbert (Nièvre) avec son
frère Gilbert.

L'inscription "Eugène JEUDY" sur la pierre tombale de la famille JEUDY
© archives B. VARICHON
Il est inscrit sur le Monument aux morts de Livry (Nièvre)



Le parcours pendant la Grande Guerre de Gilbert, le frère jumeau d’Eugène est publié sur
ce blog.


Sources bibliographiques et iconographiques


Archives familiales de Bernadette VARICHON
Archives départementales de la Nièvre
SGA,  Mémoire des hommes
  • JMO de la 32ème Brigade d’infanterie  26N 505/1-2
  • JMO de la 169ème DI   26N 461/1
  • JMO du service de santé de la 169ème DI    26N 461/7
  • AFGG