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Maurice DEBEAURAIN chasseur au 60ème BCP



Usée par le vent, la gravure d'une plaque s'efface. Qui est ce jeune soldat ? Quelques mois après sa publication sur ce blog, son parcours pendant la Grande Guerre est lu par Martine DANTANT (Maurice DEBEAURAIN est le cousin germain de son grand-père). Elle me contacte et m'ouvre ses archives. Qu'elle en soit chaleureusement remerciée.




Maurice DEBEAURAIN en 1912 © archives Martine DANTANT


Maurice, Marie est né le 21 août 1893 à Ault (Seine-Maritime) chez son grand-père maternel Augustin HÉNIN. Il est le fils de Fernand DEBEAURAIN et Marie-Louise HENIN, qui habitent à Béthencourt-sur-Mer. 

Son père travaille, avec son frère Gustave, dans l’usine de serrurerie que leur père Narcisse DEBEAURAIN a créé à Béthencourt-sur-Mer.


Usine Gustave DEBEAURAIN (oncle de Maurice) à Béthencourt-sur-Mer
 © vimeu.free.fr


Vers 1904, Fernand laisse l'entreprise à Gustave et vient avec sa famille à Montrouge
(Seine) où il a racheté une quincaillerie.

Vraisemblablement peu intéressé par le métier de quincailler, Maurice s'engage volontaire

le 22 septembre 1911, au 20ème Bataillon Chasseurs à Pied de Baccarat (Meurthe-et-Moselle) pour 3 ans.

Il a le matricule 6361 de la classe 1920 du 3ème bureau de recrutement de la Seine. Un autre document donne matricule 273 EV pour le même bureau de recrutement. 


La caserne Haxo est le dépôt du bataillon.


Le 28 septembre 1912, il est caporal.

Le 18 mars 1913, il est caporal-fourrier.

Le 15 avril 1913, il est sergent.

Comme sous-officier, il prépare le concours d'entrée à l'École Militaire de
Saint-Maixent (Deux-Sèvres) qui lui permettrait après un an de formation de d'être officier.


1914


À la déclaration de la guerre, Maurice est affecté à la 10ème compagnie du 60ème BCP (le 60ème bataillon est le bataillon de réserve du 20ème BCP).

Au début de la guerre, le 60ème appartient au 21ème Corps d'Armée mais n'est pas endivisionné.


Rassemblé à Brienne-le-Château (Aube), le 9 août, le bataillon est embarqué par voie ferrée pour Thaon (Vosges) puis Saint-Dié.

Le 17 août, il est à Saales. L’ordre lui est donné de prendre la garde de Grand-Fontaine et de protéger la retraite de la 13ème DI après les combats que celle-ci a menés à Schirmeck.





Le 20 août, le bataillon est attaqué vers 18h. Malgré des pertes importantes, il se maintient.

Au cours de cette attaque, Maurice est grièvement blessé à l'urètre postérieur et évacué.



Il revient dès le 25 dans sa compagnie.



1915



Depuis le mois de novembre 14, le bataillon occupe en Artois, un secteur au sud de La Targette, entre Carency et le bois de Berthonval.

Le 60ème BCP appartient à la 77ème DI.


Il participe aux attaques vers Carency et Souchez où il subit des pertes importantes. Retiré et mis au repos pour se reconstituer, le bataillon vient prendre le secteur du Cabaret Rouge autour du 15 juin.






Les attaques du 16 au 20 juin pour prendre Givenchy-en-Gohelle sont infructueuses.

À partir du 20 septembre, une attaque est à nouveau menée vers Souchez et la côte 119. Chargée de prendre la tranchée de Lübeck, la 10ème compagnie est bloquée par les fils barbelés non détruits par l’artillerie et doit revenir sur les tranchées de départ.







Des chasseurs dans le cimetière de Souchez    © souvenir français





Cette action vaudra à Maurice une citation à l’ordre du 33ème CA et l’attribution de la Croix de guerre avec étoile de vermeil.

Mais, Maurice est porté disparu.


Sa famille adresse à la Croix-Rouge Internationale une demande pour savoir s’il n’est pas prisonnier en Allemagne. La réponse est négative.








Maurice est reconnu Mort pour la France le 7 mai 1921 par le tribunal de Dieppe.

Par décret paru au JO du 1er août 1922, il reçoit à titre posthume la Médaille Militaire, avec la citation:




“Très brave sous-officier. Très grièvement blessé au début de la campagne et reconnu définitivement inapte, a demandé à revenir au front bien  qu'incomplètement guéri. A entraîné vigoureusement sa demi-section à l’attaque le 28 septembre à Givenchy A été tué devant la tranchée ennemie. A été cité.”


En sa mémoire, une plaque souvenir est déposée sur la tombe familiale dans le cimetière
d’Ault (Seine-Maritime).















 © crédit photo : Martine GUIBOURDENCHE

Une plaque souvenir est placée dans la chapelle Notre-Dame de Lorette* par ses parents



*À Ablain-Saint Nazaire (Pas-de-Calais), la chapelle est au milieu de la Nécropole où
reposent 43000 soldats morts pendant les combats d'Artois. Les familles peuvent y déposer
une plaque à la mémoire d'un des leurs tombés sur les champs de bataille.

Maurice est inscrit sur les Monuments aux Morts d’Ault et Eu (Somme).


Sources bibliographiques et iconographiques


Archives départementales de la Somme
Archives départementales de la Seine-Maritime
Archives de la Seine
Archives familiales de Martine DANTANT


SGA, Mémoire des hommes
  • JMO du 60ème BCP :  26N 832/6-7
  • AFGG
Historique du 60ème BCP – MILLOT Frères, Besançon, 1919

grandeguerre.icrc.org
www.geneanet.org   contributeur: Claude HURÉ
www.vimeu.free.fr