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Henri, Marius ROGET, pilote escadrille MF8, MF50




Henri Roget en 1920 avec son chien Cardona
Marius (prénom de l’acte de naissance mais sera prénommé Henri) est né le 6 septembre 1893 à Lyon (6ème). Il est le fils de Jean, Marie, Joseph ROGET et de Pauline, Isabelle CARNEVILLIER. Son père est employé. Ils demeurent, à sa naissance, 30 rue Robert dans le 6ème.

Matricule (x) de la classe 1913 du centre recruteur de (x), il s’engage le 11 décembre 1911 au 20ème Régiment de Dragons de Limoges.

L’entrée du quartier à Limoges     source: www.le20edragons.free.fr


1914


Le 20ème Dragons appartient à la 10ème Division de Cavalerie




Pour une action brillante pendant la bataille de la Marne, il est cité à l’ordre du régiment et reçoit la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Il est maréchal-des-logis.

1915


Le 23 février, Henri est promu sous-lieutenant à Titre Temporaire et est affecté au 63ème Régiment d’Infanterie.

Le 63ème RI appartient à la 23ème DI (12ème CA de la 1ère Armée).
Henri rejoint le régiment qui tient le secteur près de Souain-en-Champagne.

Relevé, le 63ème vient le 5 avril en Lorraine dans le secteur de Regniéville (Meurthe-et-Moselle). Les attaques et contre attaques se succèdent.





En mai 1915, il est cité à l’ordre de l’Armée et une palme est ajoutée sur le ruban de sa Croix de guerre.









Henri est grièvement blessé dans le bois de Mortmare (Flirey) et évacué depuis le poste de secours divisionnaire de Limey, puis vers l’ambulance 1/12 installée à Manonville.

C’est au cours de sa convalescence, qu’il épouse à Limoges, le 13 octobre Mlle Marie, Lucienne COUSTY.


Rendu inapte à l’infanterie, Henri demande à passer dans l’aviation.


Le 5 novembre, il est envoyé à l’école de pilotage d’Étampes




puis à celle de perfectionnement de Châteauroux.
Le terrain de l’École militaire d’aviation de Châteauroux    source: albindenis


1916


Breveté pilote (n°2949), il est affecté à l’escadrille MF 8 le 3 mai.

Il la rejoint le 3 juin à Bouy (Marne) où elle a son champ d'aviation. Elle est à la disposition du 11ème CA de la IIe Armée qui combat à Verdun (Meuse).

Assurant la reconnaissance du CA, elle est équipée de Maurice FARMAN MF 11, puis à la fin de l’année, de Caudron R IV.

Le s/ Lt ROGET devant son MF 11      photo Guy FRANÇOIS



C’est une escadrille de reconnaissance. Le pilote est accompagné d’un observateur équipé de TSF et de caméras photographiques.

Le 20 juin, l’escadrille rejoint le centre d’aviation de Vadelaincourt (15 km au SO de Verdun).



Le terrain d’aviation de Vadelaincourt      source: albindenis



Le 6 octobre, il passe sous-Lieutenant à titre définitif.

L’escadrille appuie les troupes de la IIème Armée (généraux Mangin et Nivelle) qui reprennent les pertes territoriales occasionnées par l’attaque allemande de février-mars.

Il est évacué sur l’hôpital de Vadelaincourt (HOE n°6) au cours du 4ème trimestre.




Hôpital de Vadelaincourt      source: Delcampe

1917


En sortant de convalescence et après un passage au Grand Parc d’Aviation de Matougues (Marne), il est affecté à l’escadrille MF 50 qui stationne à Fontaine (Territoire-de-Belfort).

Henri devant un SPAD S.XI de l’escadrille MF 50 –  archives Guy François




Le 16 août , il est nommé lieutenant.

L’escadrille appuie les troupes du 16ème CA.

Par décret paru au JO du 17 décembre, il est cité à l’ordre de l’Armée.


"Services rendus extrêmement importants pendant la préparation des attaques près deVerdun. Le jour de l’attaque, en mission d’infanterie brillamment réussie, contribue par la précision de ses renseignements au succès de l’opération. Attaqué par trois avions ennemis,leur a tenu tête et, avec son observateur, les as mis en fuite.”

Une 2ème palme est ajoutée sur le ruban de sa Croix de guerre.

1918

Henri est muté le 22 octobre à l’escadrille BR 238, qui stationne à Tringhem (Nord). Il part en permission le 17 novembre et à son retour, il est muté en Algérie le 18 décembre à l’escadrille BR 547.

1919


Le 26 janvier, il réalise la traversée aller-retour de la Méditerranée avec le capitaine François COLI. Le trajet est Miramas-Hussein Dey (aérodrome d’Alger) - Rosas (Espagne, proche de la frontière française).

À Hussein Dey, ils sont accueillis par le général NIVELLE.


Le Gal NIVELLE avec les 2 aviateurs


à leur arrivée du raid


Le 5 avril, à bord d’un Bréguet XIV-A2, il s’envole de Lyon-Bron pour Rome. Sur le chemin du retour, il s’arrête à Nice. Un accident au re-décollage détruit l’avion.


Un Bréguet XIV-A2



Le 24 mai, il décolle (avec le capitaine François COLI) de Villacoublay pour Dakar. Ils sont contraints d'atterrir à Kenitra à quelques km de Rabat (Maroc). L’avion est détruit. Ils détiennent le record du monde de distance sans escale. (1750 km).

Henri est cité le 13 juillet à l’ordre de l’Armée :

“Officier pilote d’une habileté incomparable et d’un courage à toute épreuve. Vient de donner une nouvelle preuve de son courage et son endurance en accomplissant la double traversée de la Méditerranée et le raid Paris-Kenitra. Trois blessures. Cinq citations”

Une 3ème palme s'ajoute sur sa Croix de guerre.





Par arrêté ministériel du 18 juillet, il est fait chevalier de la Légion d’honneur.


1920


À la demande du Ministre de l’Air, du 9 juin au 8 septembre, il effectue un raid qui le mène dans les principales capitales d’Europe, RODES est son mécanicien.

Outre, ses médailles françaises, il était officier du Ouissam Alaouite et chevalier du mérite militaire grec (4ème classe).








Il participe à des expériences de vol en haute altitude.



1921



Hospitalisé à l’hôpital du Val-de-Grâce pour troubles cardiaques, il décède le 31 août.

Les funérailles ont lieu le 3 septembre.




La sortie du corps de la chapelle du Val de Grâce




C'est le capitaine René FONCK (L’as des as français – 142 appareils ennemis abattus) qui prononce l’éloge funèbre du lieutenant ROGET.






Le lieutenant Henri, Marius ROGET repose au cimetière du Père Lachaise (carré 85)








Sources bibliographiques et iconographiques


Archives municipales de Lyon
Archives départementales de la Haute Vienne
Mémoire des Hommes
  • JMO du 20ème Régiment de Dragons  26N 882/4-5
  • JMO du 63ème RI    26N 658/8
  • Base des personnels de l’aéronautique militaire
  • Carnets de comptabilité de l’aviation
escadrille n°8   2A92
escadrille n°50  2A140
escadrille n°258  2A 252
  • Armées Françaises pendant la Grande Guerre
BNF   Gallica
extraits des journaux  “Le Miroir”, “Le Petit Parisien”, “Air-journal”,
“La Croix”  “La dépêche de Brest”
Historique du 20ème Dragons  Charles-Lavauzelle Paris 1920
Historique du 63ème RI
www.appl-lachaise.net
pinterest (crédit photographique)