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Marcel BÉRANGER Lieutenant au 297ème RI

©  coll.  Edmond PEYRARD




Marcel est né le 5 décembre 1893 à Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire). Sa mère Marie BÉRANGER l’élève seule.

Matricule 1219 de la classe 1913 du centre de recrutement de Cholet, il part le 26 décembre
1913 faire son service militaire au 10ème Bataillon de Chasseurs à Pied dont la caserne Chérin est à Saint Dié.



1914


Le 30 mai, il passe caporal.


Le 4 août, à la déclaration de la guerre, le 10ème BCP appartient à la 86ème brigade de la 43ème DI (21ème CA)
Le bataillon va prendre part aux combats en Alsace, vers la Salcée (Bas-Rhin). Il prend part aux combats d’Albertchwiller et de Vallérysthal. 523 hommes sont hors combat.

Le 22 août, le bataillon participe à la défense de Badonviller (Meurthe-et-Moselle) mais, sous la pression allemande, doit reculer jusqu’au bois de Sainte Barbe
.



source: AFGG




Le 24 août, Marcel est blessé à Péxonne (M-et-M) d’un coup de baïonnette au poignet mais n’est pas évacué.

Le 1er septembre, il est promu sergent dans la 1ère compagnie.

Le 20 septembre, le bataillon se bat à Suippes (Marne) jusqu’au 4 octobre, où il est part à Saint Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais).

Le 6 octobre, il est engagé dans les combats pour prendre Carency (Pas-de-Calais), combats qui durent jusqu’au 21 octobre.

Le 1er novembre, il est envoyé dans la région d’Ypres pour combattre vers Saint-Eloi, puis à Ollebecke.






Le 11 novembre, le bataillon combat à Voormezelles (Belgique) C’est là,le 12 novembre, que Marcel sera blessé d’un éclat d’obus à la tête et évacué sur Dickebush au poste de secours de la 43ème DI.


1915


Marcel après sa guérison,revient au dépôt.

Le 11 mars, il est affecté au 121ème BCP. Ce bataillon est créé à partir des éléments du dépôt de Langres notamment ceux du 10ème BCP.

Le 121ème BCP est rattaché à la 154ème DI. Il forme la 308ème brigade avec le 416ème RI.

Le bataillon est dirigé vers le col Sattel Bas (Haut-Rhin) où il combat jusqu’au 31 mai.

Cantonné à Corcieux, puis Gérardmer, il vient combattre sur le Lac Noir, puis du 30 juin au 14 juillet au Wettstein.

Le 15 juillet, Marcel est cité à l’ordre de son bataillon:
“A été blessé une première fois au début de la campagne. La tranchée où il était, ayant été bouleversée par des bombes, a, par son ascendant et son sang-froid maintenu ses chasseurs au feu.”

Il reçoit la Croix de guerre avec étoile de bronze.





source  alsace1418.fr


Le 26 juillet, le bataillon part combattre au Lingekopf.


chasseurs de la 129ème DI au Linge  © Musée Mémorial du Linge




Le 27 juillet, Marcel est blessé à la tête d’une balle au cuir chevelu.

Le 8 août, il est promu adjudant.

Le 10 août le général de MAUD’HUY lui remet la Croix de guerre. Le bataillon stationne à Gerbéval (Vosges).




Le 27 août, Marcel se voit décerné la Médaille Militaire:
“Sous-officier d’un grand courage, blessé au début de la campagne et qui a fait preuve de belles qualités militaires. Blessé le 27 juillet d’une balle à la tête a demandé à ne pas être évacué, a rejoint sa compagnie sitôt pansé. Étourdi le 29 juillet par l’explosion d’une grenade a rejoint sa compagnie le 30. A contribué par son courage à maintenir le moral de ses hommes dans des circonstances difficiles”




Une palme sur la Croix de guerre l’accompagne.



Le 24 septembre, c’est à l’ordre de la 258ème brigade qu’il est cité:
“Déjà cité, A brillamment conduit sa section”
Une 2ème étoile de bronze est accrochée à sa Croix de guerre.








Le 28 septembre, le bataillon part pour Souain. Il attaque à partir de la Tranchée des tantes mais sans résultat.


Attaque du 121ème BCP à partir de la tranchée des tantes


1916


Le 24 mars, Marcel est promu sous-Lieutenant à Titre Temporaire mais reste au 121ème BCP, 1ère compagnie.

Le 15 juin, le bataillon est amené sur Verdun. Il prend position le 21 juin, sur la côte de  Froideterre entre l’ouvrage et la ferme de Thiaumont, sous le fort de Douaumont.
La position subit de violents bombardements et d’incessantes attaques de l’infanterie allemande qui veut s’emparer de Fleury.



L’ouvrage de Thiaumont vers 1916


C’est là que, le 22 juin, Marcel est blessé par un éclat d’obus au pied et évacué.

Il est cité à l’ordre de la 129ème DI:
“A fait preuve de courage et de sang-froid pendant les journées du 20 et 22 juin,. Enterré à plusieurs reprises et finalement blessé au cours d’un bombardement extrêmement violent a encouragé ses chasseurs et n’a consenti à être évacué que sur un ordre formel.”

Une étoile d’argent est accrochée sur le ruban de sa Croix de guerre

Le bataillon est décimé (1040 officiers, sous-officiers et hommes de troupe sont hors combat).

Il est retiré du front le 10 juilet et vient se reconstituer à Saizenais (M-et-M).

Le 20 novembre, le 121ème BCP part dans la Somme à Guizancourt où il cantonne jusqu’au 8 décembre.

La bataille de la Somme vient d'être déclenchée pour desserrer l’étau sur Verdun.

Le 24 novembre, Marcel est nommé sous/lieutenant à Titre Définitif.
Du 11 au 17 décembre, le bataillon tient les tranchées de 1ère ligne vers Barleux (SW de Péronne dans la Somme).

Le 17 décembre, Marcel est évacué pour gelures des pieds.



1917


Il est cité à l’ordre de la 129ème DI le 19 janvier.

“Officier d’une énergie à toute épreuve. Est resté 4 jours à son poste ayant les pieds gelés pour maintenir le moral et l’énergie de ses hommes soumis à un bombardement presque continu et placés dans des conditions matérielles très difficiles.”

Une 2ème étoile d’argent vient orner sa Croix de guerre.

Le 3 juin, le bataillon vient à Chassemy dans l’Aisne (secteur du Chemin des Dames).

Il tient le front jusqu’au 8 juillet où est déclenchée une attaque sur les tranchées allemandes vers la ferme d’Hameret.




L’attaque du 8 juillet 17 sur le Chemin des Dames    source Géoportail


Marcel participe avec ses hommes,à une contre-attaque, qui le fait remarquer et qui lui vaudra une citation à l’ordre de l’Armée en août .(voir ci-dessous)

Le 1er août, il est lieutenant à Titre Temporaire et est affecté au commandement de la 22ème compagnie du 297ème RI.



©  coll.  Edmond PEYRARD


Le 297ème forme avec le 359ème RI et le 12ème groupe de chasseurs (106ème, 120ème, 121ème Bataillons de Chasseurs à Pied) l'infanterie de la 129ème DI.

Le 297ème est un régiment d'infanterie alpine dont le dépôt est Chambéry (d'où le béret  alpin que portent les hommes).

Le 11 août, il est cité à l’ordre de la IVème Armée (JO du 12 novembre 17).
“Le 8 juillet, a été l’âme de la résistance aux attaques ennemies électrisant ses chasseurs par son superbe entrain et son mépris absolu de la mort. Après une attaque par lance-flamme a enlevé sa section à la contre-attaque, rétablissant d’un seul élan la liaison avec les unités voisines. Beau type de soldat dont la rigoureuse conscience et l’esprit du devoir font l’admiration de tous”

Une palme s’ajoute à sa croix de guerre.

Le 11 août, il prend le commandement de la 21ème compagnie du 6ème bataillon.



Encadrement de la 21ème compagnie  
de gche à dte: S/Lt GAILLARD, S/Lt PAYAN, Lt BÉRANGER, s/Lt ZANOLINI
© Forum, pages 14-18  colphotmil


Le 11 octobre , il est lieutenant à Titre Définitif.


Le lieutenant BÉRANGER avec sa compagnie    ©  coll.  Edmond PEYRARD


Le 23 octobre, la 129ème DI est engagée dans la bataille de La Malmaison. Le 297ème est chargé de dégager le plateau des elfes et le mont des singes (bois 160).



La 129ème DI pendant la bataille de La Malmaison
À l'issue de la bataille, c'est toute la région du Chemin des Dames qui est aux mains des troupes françaises.

Le 18 novembre, il est cité à l’ordre de la 129ème DI
“Au combat du 23 octobre, s’est offert pour aller prendre le commandement d’une compagnie dont le capitaine et tous les chefs de section avaient été tués. Plus tard, est parti avec la 1ère patrouille pour explorer les lignes allemandes , a parcouru le front assurant la liaison avec le 5ème bataillon et a rapporté d’utiles renseignements.”

Une 3ème étoile d’argent lui est attribuée.



1918


En mai 1918, le régiment part dans les Flandres, au NW du Mont Kemmel.




À partir du 6 mai, le secteur subit de violents bombardements par obus à l'ypérite.


Attaque du 297ème (en bleu sur la carte) à partir de la ferme Butterfly vers le Mont Kemmel

Le 22 mai au moment de quitter le front, le Gal de Corn, commandant la 129ème DI, vient remettre à Marcel la Croix de Chevalier de la Légion d’honneur.

Le 6ème bataillon vient au repos à Tartigny (Oise)

Le 11 juin, le bataillon vient à Maignelay pour soutenir l’attaque du 359ème RI sur Courcelles.

Les troupes allemandes qui souhaitaient prendre Compiègne pour ensuite prendre Paris sont stoppées. Le rôle de la 129ème DI a été essentiel dans cette action mais les pertes en hommes sont très importantes.





Le 14 août 1918, (à prendre rang le 22 mai), est signé le décret lui attribuant la Légion d’Honneur avec la citation:
“M. BÉRANGER Marcel, lieutenant à la 21ème Cie du 297ème RI est un commandant modèle de bravoure et de dévouement. A entraîné sa compagnie à l’attaque avec une ardeur admirable; a atteint tous ses objectifs, faisant des prisonniers et s’emparant de plusieurs mitrailleuses. Cinq blessures, Médaille militaire pour faits de guerre. 6 citations. “

Une 3ème palme s’ajoute sur sa Croix de guerre.



Le 4 juillet, le 6ème bataillon est à Ménévillers


Le 10 août, le régiment attaque en direction de Mortemer. Il s’arrête au sud de Boulogne la
Grasse.


La 129ème DI  au Bois des Loges pendant la bataille de Noyon   source AFGG

Le 13 août, il reçoit l’ordre d’attaquer en direction de Conchy-les-pots.


La position des bataillons du 297ème dans le bois des Loges devant Fresnières


Le 18 août, il est dans le bois des Loges et doit attaquer le 19 le village de Fresnières

C’est au cours de cette attaque que Marcel est tué.



1919

Il est cité à l’ordre de l’Armée à titre posthume (JO du 14 janvier 1919)

“À l’attaque du 19 août 1918, a entraîné ses compagnies avec sa vigueur habituelle malgré le tir de barrage et le feu de nombreuses mitrailleuses. Chargé de garder le flanc gauche du régiment qui était en position très avancée dans toute la ligne d’assaut, a résisté aux contre-attaques de l’ennemi qui voulait reconquérir le village nouvellement conquis, contre-attaquant lui-même avec un plein succès. Est tombé mortellement frappé, donnant jusqu’au bout l’exemple des plus belles qualités militaires concrétisées par huit citations, la Médaille militaire, la Croix de guerre et six blessures.”

Le lieutenant Marcel BÉRANGER est inscrit sur le Monument aux Morts de Montreuil-Bellay.



Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales du Maine-et-Loire
SGA  mémoire des hommes
  • JMO du 10ème BCP   26N  819/1-2
  • JMO du 121ème BCP  26N  835/14-15
  • JMO du 297ème RI   26N  743/6-7
  • JMO de la 43ème DI 26N 344/1
  • JMO de la 129ème DI  26N 433/1
  • AFGG
IGN  Géoportail
L’Écho saumurois
Base Léonore