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Jean, Louis DEMAS, canonnier à la 2ème batterie du 1er groupe du 86ème RAL

Que Dominique CHAUVEAUX, son petit-fils, et Jean-Louis DEMAS, son fils soient chaleureusement remerciés pour m’avoir ouvert leurs archives familiales et pour leurs encouragements.


Jean, Louis, Dominique DEMAS


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 © archives Dominique Chauveaux


Jean, Louis , Dominique est né le 27 novembre 1893 à Mascara (canton d’Oran - Algérie). Son père Jean, Joseph, Marius, Dominique DEMAS et sa mère Louise, Elisabeth BOSVIEL demeurent à Tiaret (canton de Mascara - Algérie). Son père est représentant de commerce.


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 © coll. particulière


Matricule 1388 de la classe 1913 du centre de recrutement d’Oran, il s’engage volontaire pour 3 ans à la mairie de Tiaret et est affecté à la 3ème batterie du 6ème Groupe d’Artillerie à Pied d’Afrique.


Le 6ème GAPA est affecté à la défense des fronts de mer. Il est composé de 8 batteries (4 à Alger, 3 à Oran et 1 à Philippeville-Bône-Bougie)


La 3ème batterie occupe l’est de la ville d’Oran ( Canastel, Gambetta, le Ravin Blanc notamment)


1914


Le 6 septembre, le 6ème GAPA est constitué en 2 fractions. La 3ème batterie appartient à la 2ème fraction.


Le 10 septembre, la 3ème batterie embarque pour la France à bord du “Maréchal BUGEAUD”.


Paquebot "Maréchal Bugeaud".jpg
 © 
Elle débarque à Marseille le 12.


Le 28 septembre, la batterie part pour la place d’Épinal (Vosges). Elle est équipée de canons 155 courts.
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Le canon 155 court


Le 23 novembre, l’unité part pour Valmy où elle est fractionnée. 6 stationnent à Fontaine-Ferdinand, 4 restent à Valmy.


1915


Le 21 juillet la batterie est dissoute et vient former la 51ème batterie du 29ème Régiment d’Artillerie de Campagne
La batterie est  équipée du canon 155 court modèle 1912 portée entre 6 et 7 km).


155C modèle 1912.jpgLe 155C modèle 1912    © coll. Guy François


Elle est mise à la disposition de l’artillerie de la IIIème Armée et renforce l’artillerie de la 10ème DI (5ème CA qui combat dans la Meuse).


Elle est  positionnée à la lisière de la forêt de Hesse, près de la ferme de Bertrametz.Les hommes cantonnent à Parois.
Ses objectifs de tir sont principalement Vauquois (le clocher ou ce qui en reste), le bois de Cheppy.


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Position de la batterie tirant sur Vauquois          source:AFGG


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L’église de Vauquois avant la bataille de Vauquois      ©coll. particulière
 
Le 1er novembre la batterie est dissoute et vient former la 30ème batterie du 8ème groupe du 105ème Régiment d’Artillerie Lourde.



Jean souffre d'anémie consécutive à paludisme. Il est évacué sur l'hôpital temporaire n°72  et le 24 novembre, il part en convalescence à Oran pour 20 jours.



Quand il rentre, la batterie est à Triaucourt (Meuse) pour vérification, nettoyage et entretien du matériel.


1916


Le 8 janvier, elle est positionnée à l’Ouest d’Esnes, d'où elle tire notamment sur sur Avocourt.


Le 21 , suite à une violente canonnade sur Le Mort-Homme et la côte 304 sur la rive droite de la Meuse, la batterie réplique mais elle est rapidement repérée et contre battue. Elle évacue sa position. Elle vient dans le bois d’Esnes, l’échelon est à Récicourt.*

*Les échelons constituent la base arrière des batteries au front. Ils sont chargés de remplacer les caissons vides par des pleins, à son tour  recevant de la logistique arrière des caissons pleins etc.. l'échelon est donc la logistique du capitaine. vers l'arrière on parle de deuxième, troisième échelon..


À partir du 3 mars, elle tire sur les tranchées et ouvrages allemands du bois de Malancourt, puis sur Avocourt.


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La batterie à Esnes soutenant les attaques sur Malancourt, Haucourt…  source AFGG


La bataille de Verdun vient de commencer.


Le 8 mai, l’attaque allemande sur le Mort-Homme s’intensifie. La batterie tire sur la côte 304 pour bloquer son avancée.


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La batterie (étoile) défendant la cote 304    source AFGG




Le 8ème groupe sera cité à l’ordre de l’artillerie du 9ème CA et du 15ème CA (IIIème Armée)


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source AFGG


Le 18 juin, ordre lui est donnée de quitter sa position et de rejoindre Récicourt où elle séjournera jusqu’au 28.


Elle part au repos à Charmontois l’Abbé (Marne) jusqu’au 2 juillet où elle dirigée vers Grigny (limite Marne-Meuse).


Le 17 août, la batterie reçoit l’ordre de rejoindre son dépôt de Joigny (Yonne) où elle est dissoute


Le 26 août , elle vient former la 2ème batterie du 1er groupe du 86ème RAL.


La batterie vient d’être formée et elle est stationnée au camp de Saint-Maur (Val de Marne). Elle dépend de l’Artillerie du Gouvernement Militaire de Paris.


Le 17 octobre elle est envoyée au bois de Hem.


Jusqu’au 25 décembre, elle y subit de violents bombardements aux gaz toxiques.


Épuisée, la batterie est envoyée au repos à Rozet-Saint-Albin (Aisne)


1917


Le 1er janvier,  la batterie est équipée de 3 canons de 155 C  Schneider modèle 1877-1914 tractés par des tracteurs Latil et Jeffery.


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Canon 155C mod. 1877-1914     © coll. Guy François


La batterie part le 16 février pour la Champagne pour participer aux opérations de la 60ème DI  (12ème CA de la IVème Armée) qui contient l’attaque allemande sur Maisons de Champagne.
Elle est positionnée à Suippe.
La batterie à Suippes.jpg
La batterie en soutien de la 60ème DI à Suippe    source:AFGG


Retirée de Champagne, le 16 mars, elle prend position à Beaurieux (Aisne) où se prépare la bataille du Chemin des Dames.


Déclenchée le 16 avril, la bataille est précédée d’un bombardement intensif.


La batterie est chargée d’appuyer l’attaque sur le plateau de Craonne, elle tiendra la position jusqu’au 30 juin.
Elle est au repos à Chatonrupt (Haute-Marne) jusqu’au 17 juillet, date à laquelle,  elle est mise à disposition de l’Artillerie de la IIème Armée devant Verdun.


Fin juillet, elle est en position de tir dans le ravin des Vignes près de Fleury-sous-Douaumont (Verdun) où il appuie les attaques des 13ème et 17ème CA de la IIème Armée.

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Détail de la position de la batterie dans le ravin des vignes.jpg
Position de la batterie dans le ravin des vignes. source AFGG


Jusqu’au 28 octobre, la batterie sera souvent bombardée et soumise à des émissions de gaz toxiques.
Elle est relevée et part au repos à Noailles (Oise).


Elle est alors dotée des nouveaux canons 155GPF* (portée:16 km)


*GPF:  Grande Puissance FILLOUX (du nom de l’ingénieur qui l’a mis au point)


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Un 155 GPF        © musée de l’Armée
1918


Le 8 janvier, la batterie part au bois des Hospices et au ravin des vignes, près de Fleury/Douaumont; Elle est dans l’Artillerie de la IIème Armée.Position, qu’elle quittera le 8 février, pour le bois de Récicourt.


Elle y reste jusqu’au 30 mai où elle part à Naives devant Bar (Meuse).


Jusqu’au 20 juin, elle manoeuvre notamment pour l’utilisation des tracteurs Caterpillar.
Tracteur Caterpillar       source ECPAD


À partir de cette date, la batterie sera très sollicitée.


D’abord en juillet, elle est avec la IVème Armée pour bloquer l’offensive allemande  en Champagne et sur Reims.


Début septembre, elle vient dans les Vosges à Bussang et Thann. Elle est à la VIIème Armée et participe à une offensive qui doit faire diversion à l’attaque américaine sur Saint-Mihiel.


Le 20 septembre, elle est à Vacherauville où elle soutient l’offensive du 3ème corps de la Ière Armée US.
source AFGG


C’est au cours de ces combats que Jean se fera remarquer et cela lui vaudra une citation en 1919.


À l’armistice, la batterie se trouve à Givrauval (Meuse).


Le 15 décembre, elle est positionnée en Allemagne, à Neuhofen (Palatinat).


1919


le 1er février, il passe au 89ème RAL


Jean, de face, servant téléphoniste       © archives Dominique Chauveaux




Le 8 avril, il est cité à l'ordre(n°334) du 86ème RAL:
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“A fait toute la campagne à la batterie de tir, comme servant et téléphoniste. A fait preuve à maintes circonstances du mépris du danger le 21 septembre 18 à Vacherauville en assurant les communications téléphoniques violemment bombardées”
Cette citation s’accompagne de la Croix de guerre avec étoile de bronze.






Le 18 août, il est démobilisé.    
   
Jean, se marie le 25 septembre 1918 avec Raymonde, Berthe DUVERT à Brive, dont il a une fille Louise (la maman de Dominique).
D'abord représentant de commerce à Asnières, il devient comptable.






Le 13 janvier 1920, il est autorisé à porter la Médaille de la Victoire











Le 6 août 1931, il reçoit la carte du Combattant et porte la médaille qui est liée à cette carte.



















En secondes noces,le 18 juin 1945 à Tours, il épouse Renée, Arthémise GUÉNAULT dont il a un fils Jean-Louis. Il exerce à Tours comme comptable agréé.


Jean vers 1946


Il décède le 7 septembre 1957 à Montbazon (Indre-et-Loire)



Sources bibliographiques et iconographiques


Archives Nationales de l’Outre-Mer  section Algérie
SGA, mémoire des hommes


  • JMO de la 3e Batterie du 6e Groupe d’artillerie à pied d’Afrique 26 N 1242/28
  • JMO de la 51ème batterie du 29ème RAC 26N 959/1
  • JMO de la 30ème batterie du 105ème RAL   26N  1117/7
  • JMO de la 2ème batterie du 86ème RAL    26N  1100/12-13-14
  • Les Armées Françaises dans la Grande Guerre.


BNF  -  Gallica
  • Historique du 6e Groupe d’artillerie à pied d’Afrique. Imprimerie Imbert, Alger
  • Historique du 86ème RAL  Charles-Levauzelle  Paris 1920
Archives personnelles de la famille DEMAS- CHAUVEAUX


Jean, Joseph, Marius, Dominique  DEMAS, son père.


Dominique est né le 11 mars 1866 à Oran.


Matricule 69 de la classe 1884 du centre d’Oran, il s’engage pour 1 an le 17 août 1884 et est affecté au 3ème régiment d’artillerie.


À l’issue de son service, il passe dans la réserve (27 août 1886). Suite à différentes périodes d’exercice, il finit son temps de réserve avec le grade de lieutenant affecté au 12ème régiment d’artillerie.


Il passe dans la territoriale (17 août 1898) et le 28  juin 1910, il est promu capitaine, affecté au 6ème Groupe d’Artillerie à Pied d’Afrique.


À la déclaration de la guerre, il est mobilisé et affecté comme adjoint du Lieutenant-Colonel commandant la place d’Oran.


Il commande une batterie à partir de septembre 1915. D’abord  la 5ème batterie, puis la 6ème en mai 1916.


Le 10 décembre 1917, il est promu chevalier de la Légion d’honneur.



Le capitaine Dominique DEMAS      © archives Dominique Chauveaux




Il est démobilisé le 22 février 1919.


En quelque sorte, quand le fils est parti pour le front en France, le père l’a remplacé à Oran.


Sources bibliographiques et iconographiques


Archives Nationales de l’Outre-Mer  section Algérie
BNF-Gallica Historique du 6e Groupe d’artillerie à pied d’Afrique. Imprimerie Imbert, Alger
Archives nationales   Base Léonore

Archives personnelles de Dominique Chauveaux