Auguste, Marcel, Léon DESPRÉS
© collection Jacqueline Ponsot
Marcel (son prénom usuel) est né le 25 janvier 1890 à Pierreclos (Saône-et-Loire). Il est le fils de Jean DESPRÉS et Louise, Françoise MUGNIER. Ses parents sont instituteurs à Pierreclos.
Après des études au lycée de Mâcon, il est élève du collège Rollin (aujourd’hui le lycée Jacques-DECOUR) où il suit les cours des classes préparatoires aux concours d’entrée aux grandes Écoles à Paris.
Reçu au concours d'entrée de l'École Polytechnique, il intègre la promotion X 1909.
Comme le prévoit la loi pour les élèves qui entrent dans une Grande École militaire, il s'engage pour 4 ans le 9 octobre 1909 à la mairie du 5ème arrondissement de Paris dans l'armée. Il est affecté pour sa première année au 35ème Régiment d‘Artillerie de Campagne (Vannes).
À la fin de ses études, il sort sous-lieutenant le 19 septembre 1912.
Envoyé à l'École militaire d'Artillerie de Fontainebleau, il en ressort lieutenant et part au 54e RAC, qu'il rejoint le 1er octobre 1903.
Le 54e RAC est caserné à Sathonay et Lyon.
Le 54e RAC est un régiment d'artillerie rattachée à la 28e DI. Il est à 3 groupes de 3 batteries chacun. Chaque batterie est comprend 4 canons de 75mm.
Avertissement: Un régiment d'artillerie intervient rarement dans sa totalité. En fonction des besoins lors d'offensives, un groupe mais plus souvent une ou plusieurs batteries sont détachées auprès d'une division d'infanterie.
Marcel sert dans la 1ère batterie du 1er groupe.
1914
Le régiment est envoyé dans les Vosges.
La 1ère batterie est chargée d'appuyer les attaques sur Solbach de la 28e DI.
Le 5 septembre, la 28e DI attaque sur le col d'Anozel, qui a été repris par les allemands. Le 1er groupe tire sur le bois de Kemberg.
Contrebattue* par l'artillerie allemande, la batterie est endommagée et Marcel est blessé au mollet .
*Repérée par l’artillerie allemande, elle subit à son tour un bombardement pour la détruire.
Au cours de son évacuation, il sera blessé une deuxième fois par des éclats d'obus.
Il est cité pour cette action, le 31 janvier 1916 à l'ordre de la 28e DI
"Par son sang-froid et son mépris du danger en toutes circonstances, a su inspirer une confiance absolue au personnel de la batterie pour lequel il a été un constant exemple de courage et d'abnégation. Grièvement blessé le 5 septembre 1914."
Citation accompagnée de la Croix de Guerre avec étoile d'argent.
1915
Le 15 septembre, de retour à Fontainebleau, il est nommé instructeur à l'École d'Artillerie.
1916
Le 1er mai, il est affecté au 13ème RAC, où vient d'être créé le 6ème groupe de 75 Tractés. Marcel prend le commandement de la 34ème batterie.
Le déplacement des batteries par traction hippomobile ayant montré ses limites, à partir de mai 1916, les pièces d’artillerie des nouvelles unités seront portées par tracteurs Jeffery pour la plupart.
Une pièce de 75 sur un tracteur Jeffery (fabrication américaine)
Le groupe est mis à la disposition du XV Corps de la Fourth Army (British). L'armée britannique attaque dès le 1er juillet sur la Somme afin de desserrer la pression allemande sur Verdun.
Attaque britannique au sud de Mametz
Le 22 juillet, les troupes britanniques sortent des tranchées pour atteindre High Wood.
La batterie est installée au sud du bois de Mametz et tire sur Bazentin-le- Grand, Bazentin-le-Petit et Martinpuich pour briser les défenses allemandes.
Elle est repérée et contrebattue. 3 servants seront tués et 4 blessés.
"Le 22 juillet 1916, a par son courage maintenu sa batterie en action sous un bombardement d'obus de gros calibre dans des circonstances difficiles et les pertes qu'avait subi le personnel de sa batterie"
Une palme s’ajoute sur le ruban de sa Croix de Guerre.
1917
Le 1er avril, la 34ème batterie devient la 24ème batterie du 213ème RAC, 2ème groupe.
Elle est engagée avec l'Artillerie Divisionnaire de la 42ème DI, vers Jonchery ( limite des départements de la Marne et de l’Aisne).
Le 6 avril, Marcel est blessé à l'avant-bras droit et au niveau de la 6ème vertèbre dorsale par éclat d'obus. Sa batterie était positionnée à Bouffignereux (Aisne). Il est pris en charge par l'ambulance 2/55 qui est rattachée à l'HOE de Prouilly.
"Officier d'élite, d'une grande bravoure. Commandant d'une batterie , s'est particulièrement distingué pendant les combats de la Somme, de juin à septembre 1916 comme au cours des récentes opérations. Blessé 4 fois et cité deux fois à l'ordre depuis le début de la campagne".
Il reçoit la Légion d'Honneur avec une 2ème palme sur le ruban de sa Croix de guerre.
Il reprend le commandement de sa batterie le 12 juin.
Le 15 juillet, il est nommé capitaine à TT (Titre Temporaire*) mais reste commandant de la 24ème batterie.
*grade donné en fonction des besoins et dans l’urgence. La régularisation vient en moyenne 1 an plus tard il devient à Titre Définitif)
1918
En fonction des mouvements des troupes d’abord liés à l'offensive allemande du printemps puis à la contre attaque victorieuse de septembre, la batterie sera très active. Ses déplacements seront fréquents dans l’Oise et la Somme.
Par ordre n°429, il est cité le 22 juin à l'ordre du 2ème CA. Une 2ème étoile de vermeil est accrochée au ruban de sa Croix de guerre.
Le 28 juin, il est capitaine à TD.
Le 5 octobre, il est évacué (raison inconnue) et revient le 13 novembre pour prendre provisoirement le commandement du 2ème groupe du 213ème. Les batteries sont déplacées à Neufchâteau en Belgique.
1919
Le 22 janvier, il est nommé membre de la Section Technique de l'Artillerie
La section Technique de l'Artillerie s'occupe des nouveaux matériels de l'Artillerie (canons, obus, ...)
Le 23 mai, il est à la Commission d'expériences de Bourges.
Elle est chargée des essais de ces nouveaux matériels.
Le 5 octobre, il est nommé à l'État-Major particulier.
© collection Jacqueline Ponsot
Germaine est la fille d'Eugène CAUCAL* qui dirige une très florissante distillerie à Saint Germain du Bois.
Les 2 fils susceptibles de reprendre la distillerie étant morts pendant la Guerre**, Marcel se met en disponibilité de l'Armée (mai 1923) et prend la direction l’affaire avec son beau-père.
Bien qu'en disponibilité, il est promu au grade de Chef d'Escadron par décret du 20 juin 1936 ( JO du 25 juin 1936).
En1935, il est élu conseiller général (canton de Saint Germain-du-Bois), et enfin sénateur de Saône-et-Loire de 1937 à 1944.
© collection sénat.fr
*Eugène CAUCAL a poursuivi et développé la distillerie créée par son père Hubert. Il a été maire, puis conseiller général de Saint Germain du Bois jusqu'à sa mort en 1931 (grippe espagnole).
** Eugène, François, Médecin Aide Major de 2ème classe est mort le 30 février 1918 à Neufchâteau. Mort pour la France. Médaille militaire et Croix de guerre.
Hubert, Camille, Lieutenant d'Administration de 3ème classe est mort le 1er octobre 1920 à Saint Germain du Bois des suites de maladie contractée pendant le service. Il est déclaré Mort pour la France.
Sources bibliographiques et iconographiques
Archives de la Saône-et-Loire
"Le journal de Saône-et-Loire" 6 janvier 2001
Ladistillerie-hotes.fr
SGA, Mémoire des hommes
- JMO de la 1ère batterie du 54ème RAC 26N 1003/4
- JMO de la 34ème batterie du 13ème RAC 26N 928/5
- JMO de la 24ème batterie du 213ème RAC 26N 1030/12
- Les Armées Françaises dans la Grande Guerre
http://www.sénat.fr
atelier histoire Elie Vinet
Forum, pages 14-18
Association d’entraide généalogique “Le fil d’Ariane”