Paul GUIBOURDENCHE soldat au 208ème RI

Je tiens à remercier tout particulièrement Anne et Claire SAVY, Martine GUIBOURDENCHE,qui, nous ont ouvert leurs archives familiales et autorisé à en publier les photos. Je ne saurais oublier Henri et Paul GUIBOURDENCHE, ses fils, pour leur mémoire et leur relecture attentive.

Paul, Marie, Joseph est né le 10 janvier 1896 à Burzet (Ardèche). Il est le 8 ème enfant de Henri, Louis GUIBOURDENCHE et de Louise, Pélagie MASNEUF. La fratrie comporte dix enfants. Son père exerce la profession de maçon.

1915

Matricule 1338 de la classe 1916, Paul est mobilisé dès le 11 avril et rejoint le 163ème RI à Nice(caserne Rusca)

Les besoins en hommes sont tels qu'à partir de la classe 14, tous les garçons seront appelés un an avant la date normale (Naissance + 20).

Après son instruction, le 29 novembre, il passe au 112èmeRI.

Le 112ème RI appartient à la 251ème brigade de la 126ème DI (15ème CA - IVème Armée)

Le 112ème cantonne, alors à Courtisols (Marne) avant d’être envoyé à Croix de Champagne où il occupera un secteur entre la cote 196 et le nord des Mamelles.

Le 112ème en Champagne se bat sur les Mamelles au nord du Mesnil-les-Hurlus

1916

Paul restera au 112ème jusqu’au 15 mars où il passe au 310ème RI

Le 310ème RI appartient à la 51ème DI du 30ème CA

Le régiment stationne dans le Territoire de Belfort à Reppe. Il y restera jusqu’à sa dissolution le 1er juin.

Le 5ème bataillon auquel appartient Paul, est affecté au 208ème RI dont il devient le 4ème bataillon. Paul est dans la 13ème compagnie.

Le 208ème RI appartient aussi à la 51ème DI. En août, la 51ème DI est dans le 10ème CA de la Xème Armée

Le 25 août, la division est engagée dans la bataille de la Somme vers Lihons. Elle a pour objectif la prise de Chaulnes.

La 51èmeDi devant Chaulnes en octobre 1916

Le 5ème bataillon cantonne à Coulemelle, près de Lihons (Somme), puis le 9 octobre, il monte en ligne.

Une tranchée vers Lihons © Fonds Valois

Avec les 2 autres bataillons, il doit enlever les défenses allemandes devant Chaulnes.

Mais arrivé, à l’intersection du boyau de la Vallée et de la tranchée de Toscane, il est arrêté par le tir d’une batterie de mitrailleuses et devra rester sur place; (voir la carte)

Cette attaque sera très coûteuse en hommes puisque, outre les officiers, le bilan est de 110 tués, 327 blessés et 287 disparus (le JMO de la division estime que le 208ème a perdu 2 bataillons)

Paul est parmi ces blessés ( plaie légère de l’arcade sourcilière gauche par balle)

Pris en charge par un poste de secours de Lihons, il est conduit à l’ambulance 1/51 qui est à Caix.

Il est envoyé ensuite à l’HOE n°18, qui stationne à Hargicourt le 10 octobre puis par train sanitaire à celle d’Estrées Saint-Denis (Oise) le 11, d’où il ressortira le 4 novembre.

Après une semaine de permission, il revient le 11 novembre au dépôt divisionnaire de la

51ème DI puis rejoint son unité.

Il est cité à l’ordre du CA le 30 octobre.

“ Jeune soldat, excellent grenadier. S’est porté volontaire au cours des attaques du 10 octobre pour transporter un ordre urgent sous un violent tir de mitrailleuses. Blessé grièvement à la tête, est venu malgré tout rendre compte à son officier qu’il lui était impossible d’accomplir sa mission”

Cette citation s’accompagne de la Croix de guerre avec étoile de vermeil.

Le 208ème RI vient de passer en novembre à la 2ème DI. (12ème CA de la IVème Armée).

La 2ème DI occupe alors un secteur en Champagne vers Souain (Marne)

Position du 12ème CA vers Souain début 17

1917

À partir du 15 février, le secteur est violemment bombardé mais de telle façon que les 2 bataillons du 208ème , qui sont en premières lignes, soient isolés (le 5ème et le 6ème).

La ferme Maison de Champagne © Front de Champagne 14-18

L'affaire de Maisons de Champagne en févr 17.jpg

La position de la 2ème DI le 15 février 17

Souligné: les zones particulièrement bombardées étoile: les 5ème et 6ème Bataillons

Lorsque les communications avec le QG pourront être rétablies, on constate que les pertes sont sévères : 21 officiers et sous/officiers ainsi que 748 hommes sont portés disparus. La plupart ont été faits prisonniers.

C’est le cas de Paul qui est d’abord transféré au camp de Limburg an der Lahn (Hesse), puis à celui d’Ingolstadt en Bavière. Il sera affecté au camp (Kommando) d’Eichstatt à quelques dizaines de km. Il y sera contraint à des travaux agricoles.

Très fatigué , il est admis à l’hôpital de Grafwoehr du 26 avril au 31 mai.

Registre de présence au camp de Eichstätt

1918

Il est rapatrié le 30 décembre.

1919

Le 30 janvier, il est affecté au dépôt du 61ème RI à Aix-en-Provence et ne sera démobilisé que le 15 avril, il est alors au dépôt du 55ème.

Les 2 régiments avaient le même dépôt: la caserne Miollis.

La caserne Miollis à Aix-en- Provence ©fortunapost.com

À son retour, il entre à la Compagnie des Chemins de Fer PLM où il est facteur enregistrant .

Le facteur enregistrant est un agent du service de l’Exploitation en gare. Il est chargé de la sécurité des circulations et de la tenue des bureaux voyageurs et/ou marchandises.

Le 11 décembre 1926, il épouse Alice GUICHARD. Ils auront trois enfants (Henri, Paul et Suzanne)

Titulaire de la carte des anciens combattants en 1929, il peut porter la Croix du combattant