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Jean, Louis ARCIER, artilleur au 503ème RAA


Merci à Henri EUSTACHE de m'avoir ouvert ses archives familiales et de m'avoir donné l'autorisation de les publier.



Jean, Louis est né le 20 décembre 1887 à Trept (Isère). Il est le fils de Louis ARCIER et Marie POIZAT. À sa naissance, son père est contremaître à l’usine à chaux CHEVROT-DELEUZE, à Trept.


Matricule 794 de la classe 1907 du centre de Bourgoin, il fait son service militaire au 17ème Dragons qu’il rejoint le 1er octobre 1908. Il est libéré le 25 octobre 1910, avec le grade de maréchal-des-logis. Le 17ème Dragons est dans la caserne Lapperine de Carcassonne.


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La caserne du 17ème Dragons à Carcassonne  © collection Jean-Louis Bonnet


Il fait une période d’instruction au 17ème Dragons du 5 au 27 novembre 1912.


Le 20 septembre 1913, il épouse dans la mairie du 3ème arrondissement de Lyon, Marie-Augustine, Anna RÉMI  VIDAUD.


1914


Le 3 août, il est mobilisé et rejoint le 17ème Dragons qui est maintenant caserné à Auxonne(Côte d’Or).
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Le quartier Marey-Monge du 17ème Dragons à Auxonne  © Delcampe


Le 17ème Dragons fait partie avec le 26ème Dragons de la 14ème Brigade de Cavalerie de  la 8ème Division de Cavalerie.


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© BNF  Gallica


Le rôle de la Cavalerie va beaucoup évolué au cours de la guerre. Pendant la 1ère phase jusqu’en novembre, les cavaliers rempliront leur mission de reconnaissance ou de protection lors de la retraite. Ensuite lorsque la guerre de mouvement sera définitivement stoppée, les cavaliers seront soit en réserve pour exploiter une éventuelle rupture du front soit ils seront démontés et seront  de service aux tranchées comme “la piétaille”  (nom péjoratif donné aux fantassins).
Certains ne le supporteront pas et seront les premiers volontaires pour les nouvelles armes plus “nobles”: l’Aviation et l’Artillerie Spéciale (les chars d’assaut).


Quand Jean rejoint son régiment, celui-ci est parti dès le 1er août sur la frontière en Alsace. Le JMO du régiment fait état de l’arrivée d’un renfort  le 17 novembre, Jean est vraisemblablement parmi eux.


Le régiment est alors au repos à Bonnay-La Neuville (Somme). Il cantonne à Corbie avant d’être embarqué pour Revigny-sur-Ornain (Meuse)
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© BNF  Gallica
1915


Début janvier, le régiment, est mis à la disposition  de la 47ème brigade du 12ème CA de la IVème Armée et vient combattre à Prosnes. Il alternera service aux tranchées et repos.


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Il est relevé le 11 mai et est embarqué pour Amiens.


À partir d’août, la bataille de Champagne vient de commencer. Le régiment est positionné vers Saint-Rémy-en-Bussy de manière à exploiter une percée en cas de rupture du front.
Des éléments seront à vers Souain, puis Massiges.
Devant l’échec de la percée, le régiment envoyé vers Nancy le 25 octobre. Il tient alors un secteur entre Arracourt et le Sânon.à l’est de Nancy (Meurthe-et-Moselle).


1916


En réserve pendant la bataille de Verdun, il stationne à Pont-Saint-Vincent.


Le 29 avril il part en forêt de Parroy (NE de Lunéville).


La 8ème Division est dissoute le 5 août, le 17ème Dragon passe à la 6ème Division de Cavalerie.


Il tient un secteur vers Badonviller (Meurthe-et-Moselle) et s’illustre au combat du saillant de la Barbiche.


Il est envoyé fin décembre le long de la frontière suisse.


1917


Jean passe le 15 janvier, au 81ème RALT (Régiment d'Artillerie Lourde à Tracteurs).


Le régiment est – de fin 1916 à mai 1918 – le corps support administratif de ce qu’on appelle alors l'Artillerie spéciale…. et qu’on appellera bien plus tard l’arme blindée.


1918


Le 1er mai, est créé le 500ème Régiment d’Artillerie d’Assaut (RAA).


Ce régiment est une unité administrative.  
Le 503ème RAS est créé le 8 juin 1918, par décision du GQG n° 247 du 31 mai 1918. Il comporte 3 bataillons de chars légers : 7e, 8e et 9e BCL. Le 8e BCL est formé de 3 compagnies, compagnies d’Artillerie spéciale (AS)  : AS 322, AS 323 et  AS 324. Chacune de ces compagnies comprend 3 sections, et chaque section est dotée de 5 chars (3 chars-canons et 2 chars-mitrailleuses).


Le régiment est intégralement équipé de chars légers Renault type FT (équipés, soit d’un canon de 37mm, soit d’une mitrailleuse Hotchkiss).


Jean est affecté à l’AS 324 du 8ème BCL.


L’instruction technique et tactique se feront au camp de Cercottes et de Mailly.


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 Char  Renault FT 17           © Akpool.fr

Le 10 juillet, Jean-Louis passe Maréchal des Logis-Chef.


Le 18 juillet, le 503ème est engagé avec la VIème Armée pour contrer l’attaque allemande sur l’Ourcq.


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Départ au front © Akpool.fr


Le 8ème BCL accompagne la 47ème DI dans la conquête des villages de Monnes et Cointicourt. Les pertes sont sévères notamment pour la AS 324 qui n’a plus que 2 chars en état de combattre.


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Ce n’est que le 24 juillet que le 503ème est relevé.


Le 28 août, le régiment est mis à la disposition de la Xème Armée qui attaque  sur Soissons en direction de Laon.


Le 2 septembre, l’AS 324 accompagne la 5ème DI dans la prise de Soissons.


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C’est au cours de ces combats dans la banlieue de Soissons (Saint Waast   étoile sur la carte) que le char de Jean-Louis est détruit, le 6 septembre. Le conducteur du char était Jacques GARREL, également tué.



Par décret paru au JO du 2 septembre 1920, la Médaille Militaire lui est conférée à titre posthume:
“Excellent sous officier consciencieux et dévoué. A rendu pendant toute la période offensive,les plus appréciés services. Tué le 6 septembre, par obus, en accomplissant la mission qui lui était confiée. A été cité.”
La Croix de guerre avec palme de bronze accompagne cette citation.


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Jean est inscrit sur le Monument aux morts de Trept (avec son frère Antoine, Vincent*) et celui de Lyon.
* voir sur ce blog, son parcours pendant la Grande Guerre.





Sources bibliographiques et iconographiques


Archives départementales de l’Isère
Archives départementales du Rhône
Archives municipales de Lyon
SGA, Mémoire des hommes
  • JMO du 17ème Dragon   26N  880/ 16 à19
  • Armées Françaises dans la Grande Guerre
BNF, Gallica
  • Historique du 17ème Dragon  Imp Jobard  Dijon
  • Historique du 503ème Régiment d'Artillerie d’Assaut   imp  Fournier Paris  1920
Documents sur les chars d’Assaut
  • L’Artillerie d’assaut de 1916 à 1918 – Lt.-Col. Lafitte – Charles-Lavauzelle, 1921 – via BnF-Gallica
  • Manuel pratique du char Renault – Lieutenant Goutay – L. Fournier (Paris), 1922 – via Bnf-Gallica
  • Technique des chars et de l'automobile. Troisième Volume. Armement et blindages – École d'application des chars de combat  – 1926 via BnF-Gallica
  • Applications de l'industrie, la leçon d’une guerre – Lieutenant-Colonel Ch. Menu – Ecole supérieure de guerre, 1928-1931 – CNAM
  • Le Camp de Champlieu 1916-1918 –  Michel Dichard – Annales Historiques Compiégnoises, 2001
  • Le char léger Renault – Yves Buffetaut – Ysec Ed., 2017
Forum, pages 14-18  notamment Tanker.
www.chtimiste.com